- Euro 2016
- Éliminatoires
- GR. E
- J6
- Slovénie/Angleterre (2-3)
L’Angleterre arrache sa victoire slovène
Dans une rencontre plus compliquée que prévue, les Anglais sont venus à bout de la Slovénie grâce à un doublé de Wilshere et un but en fin de partie de Rooney. Et si l'adversaire s'est fait tenace, les hommes d'Hodgson sont pratiquement en France.
Slovénie 2-3 Angleterre
Buts : Novakovič (37e), Pečnik (84e) pour la Slovénie / Wilshere (57e et 73e), Rooney (86e) pour l’Angleterre
6 sur 6. Plus forte que Julien Lepers, l’Angleterre n’a pas raté l’occasion de poursuivre sa série d’invincibilité dans ces éliminatoires pour l’Euro 2016. Pourtant, et malgré l’implacable vérité de cette statistique, le boulot n’est pas terminé pour Roy Hodgson. Car après avoir vécu une rencontre compliquée et marquée par un chassé-croisé au tableau d’affichage, les Three Lions ne peuvent pas totalement être rassurés sur leur niveau. Apathiques en défense, souvent maladroits en attaque, les Anglais s’en sont remis à Jack Wilshere, puis Wayne Rooney dans les dernières minutes pour se sortir d’un piège slovène pas si tendu. Oui, la qualification est sans doute là. Mais les points à corriger restent nombreux pour se faire compétitif lors des phases finales.
La punition slovène
À Ljubljana, les Anglais semblent pourtant chez eux. Grâce à un milieu composé de Delph, Wilshere et Townsend, les hommes d’Hodgson ne mettent que peu de temps à capturer un ballon qui leur tend les bras. Faciles, les Three Lions déroulent, comme à leur habitude dans cette campagne de qualification, et se font d’entrée pressants sur les cages d’Handanović. Forcément, le duo Rooney-Sterling est celui de tous les dangers. Dès la 7e minute, le joueur de Liverpool enveloppe une frappe qui vient taquiner l’équerre droite. Puis, après une série de crochets dont le nain monté sur ressorts a le secret, c’est le poteau qui sent le souffle du cuir le chatouiller. Enfin, Handanović met en échec le tir, cadré cette fois, du Mancunien pour maintenir le 0-0.
Qu’importe que le ballon ne finisse pas sa course au fond : l’Angleterre n’a pas d’opposition, si ce n’est ces corps bruts qui se jettent pour tenter de contrer la moindre incursion. D’autant qu’offensivement, la Slovénie est aussi menaçante qu’un teckel placé sous morphine. Mais la confiance, soit-elle justifiée, va se faire boomerang en quelques secondes. Accélération d’Iličić, passe dans le dos d’une charnière Cahill-Smalling aussi attentive que celle de l’équipe de France, et Novakovič s’en va tromper Hart d’un tir mou mais placé. Tout le paradoxe d’un premier acte largement dominé, mais galvaudé par l’inefficacité des maillots rouges.
Wilshere en deux taffes
Face à une seconde mi-temps qui se veut un copier-coller de sa petite sœur, Phil Jones en moins, Lallana en plus, le scénario du hold-up se précise. Si les intrusions en surface adverse sont nombreuses, des pieds et un corps font toujours office de rempart efficace. Mais puisque que l’Angleterre ne peut décemment se résoudre à s’incliner en terre si limitée, Jack Wilshere prend les choses en main. Une fois la clope écrasée, le bad boy d’Arsenal va trouver la faille en reprenant un classique : la chiche des 25 mètres. La première est dégainée à la 57e suite au bon travail de Lallana, la seconde à la 73e avec, là encore, une jolie déviation de l’entrant de la mi-temps.
Deux parpaings pour une victoire, cela aurait pu suffire au bonheur des Anglais si leur défense ne se faisait pas aussi statique lorsque le danger approche. Sur un centre venu de la gauche, Gibbs se prend Pecnik sur la tronche, et voit la tête de l’attaquant terminer sa course au fond des filets. Ljubjana est en feu, l’Angleterre à sang. Un bonheur de très courte durée, puisque Rooney, auteur de ratés phénoménaux durant la rencontre, ne manque pas son dernier duel de la partie face à Handanović. Et si les Three Lions ne laisseront pas un souvenir impérissable à l’issue de la rencontre, reste que les partenaires du capitaine enchaînent une sixième victoire dans ce groupe en autant de rencontres, et valident quasiment leur billet pour la France, à un an de l’évènement. De quoi s’offrir un wagon dans l’Eurostar à moindre frais.
Par Raphael Gaftarnik