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Landreau doit passer la seconde
Après une première saison dans le costume d'entraîneur décevante qui s'est terminée à une triste septième place, Mickaël Landreau est toujours sur le banc du FC Lorient. Avec pour seul objectif de faire monter les Merlus en Ligue 1. Première étape cet après-midi (15h) au Moustoir face au Havre.
Il y a des soirs, comme ça, durant lesquels on a envie de se terrer. Cette 87e minute de Quevilly-Lorient, le 11 mai dernier lors de la 38e journée de Ligue 2, sonne le glas de l’échec confirmé de Mickaël Landreau, pour sa première année dans le costard de coach des Merlus. Le latéral droit normand, Jonathan Clauss, achève les quelques espoirs bretons de rallier les barrages d’accession de Ligue 1 (3-0) lors de l’ultime journée de Ligue 2. La douche est gelée pour l’ancien gardien du FC Nantes, assuré pourtant de tenter à nouveau sa chance la saison suivante. Malgré le sentiment prégnant de repartir de zéro, Landreau se souviendra longtemps de cette saison de dépucelage avec l’avantage non négligeable d’en récolter aujourd’hui les premiers enseignements.
Âme manquante
Savoir prendre une dose de risques. C’est avec cette ligne directrice qui ferait un beau tatouage que Landreau décide, à l’été 2017, de se lancer dans le grand bain. La descente du FCL en Ligue 2 incite toutefois dix-sept joueurs à migrer ailleurs. Le natif de Machecoul doit tout refonder en s’appuyant sur les 50% de gars qui ont fini par rester au club – tels que Steven Moreira ou Jimmy Cabot – et sur la formation. Son équipe carbure dans la première partie de saison et s’accroche même au podium à la trêve hivernale. Tout cela augure alors, à tort, des lendemains qui chantent. « On a manqué de consistance » , rappelle l’ancien consultant de Canal+.
L’attaquant des Merlus, Gaëtan Courtet, explique cette irrégularité par la domination écrasante de Reims, qui aurait fait paniquer les Lorientais. « Ce que fait Reims (88 points, un record en D2, ndlr), ça arrive une fois tous les dix ans, constate l’ancien Auxerrois, et ça joue évidemment dans les écarts de points et sur nos nerfs. » Reste que le jeune coach merlu s’entête dans les rotations d’effectif et se perd dans ses schémas tactiques. Le 4-2-3-1 qui sied si bien à son effectif par la dimension que prend Marveaux en meneur laisse place à un 4-3-3 relativement bancal. S’ajoute un problème impalpable mais gênant : l’absence d’état d’esprit. « Il nous manquait une âme, concède Landreau. Il faut du temps pour mettre en place un projet avec une cohérence et pour apprendre à se connaître. »
Courtet : « Créer un mini-groupe de tueurs »
Pour comprendre son groupe, l’ex-portier des Bleus a dû gérer les dissidents. Le prometteur Matteo Guendouzi (19 ans) est par exemple écarté avant d’être lâché à Arsenal pour 8 millions. L’idée étant de réduire l’effectif, Landreau compte désormais 25 garçons dans ses rangs. Il faut dire aussi que l’ancien Bastiais n’a pas trop le choix, puisque les moyens financiers ont chuté d’un tiers, passant de 18 à 12 millions d’euros.
Une aubaine selon Courtet : « Travailler dans un effectif moindre est plus intelligent pour garder le groupe avec lui. Il faut créer un mini-groupe de tueurs. » Il n’empêche que sans Denis Bouanga (9 buts en championnat l’an passé et parti à Nîmes), Landreau aborde son examen de rattrapage avec moins d’armes que l’an passé. Quelques modifications ont tout de même été faites en défense avec l’expérience de l’ex-Guingampais Jonathan Martins Pereira et les 21 piges pleines de promesse de l’ancien Lavallois Houboulang Mendes.Que Landreau se rassure. À l’heure de recevoir le HAC pour la 1re journée de Ligue 2, il a ses joueurs dans la poche. En tout cas au moins Gaëtan Courtet : « Landreau est un pointilleux, ne laisse rien au hasard, mais n’est pas aussi sévère qu’il l’était au Canal Football Club. »
Par Alexis Souhard
Propos de Gaëtan Courtet recueillis par AS et propos de Mickaël Landreau extraits du Télégramme