- France
- Ligue 1
- 15e journée
- Bastia/Évian TG (2-0)
Landreau a savouré sa 602e
À Furiani, Bastia s'est logiquement imposé pour la 602e rencontre de Mickaël Landreau dans l'élite. Grâce au duo Khazri-Krasić, les Corses n'ont pas eu grand mal à faire tomber une équipe d'Évian toujours inoffensive. Logique, mais pas folichon.
Bastia bat Évian TG : 2-0Buts : Krasić (49e), Khazri (90e) pour Bastia
602 matchs. Soit 54 180 minutes (hors arrêts de jeu), ou le temps que Mickael Landreau a passé à écumer les pelouses les plus meurtries de Ligue 1. Alors, des matchs comme ce Bastia – Évian, le portier en a vécu. Des Moudou Sougou, il en a croisé. Des Marco Ruben, il en a maté. Forcément, au moment de prendre place dans les cages corses en cette fin d’après-midi, Micka est ému. Brassard sur le biceps, il s’échauffe avec Jean-Luc Ettori, pas rancunier de se faire piquer son record. Et alors que ses coéquipiers prennent place face à des Savoyards bien décidés à gâcher la fête, il le sait déjà : la victoire ne peut lui échapper.
Landreau brille, Évian sort la tête de l’eau.
Les Corses démarrent la rencontre tambour battant. Sur les ailes, Wabi Khazri et Miloš Krasić affolent Sabaly et Mensah. Mais la précision fuit les insulaires. Par deux fois (3e, 11e), Khazri déborde, dépose son vis-à-vis et tente de trouver Gianni Bruno, pointard de l’attaque. Sans succès. Peu en réussite dans la passe, il s’essaie alors à la frappe, l’un de ses exercices favoris. D’une mine à l’entrée de la surface, il vient caresser la transversale de Jesper Hansen. Malgré cette bonne entame, Bastia recule après que le coup de sang de Pascal Dupraz a secoué des joueurs d’Évian encore marqués par la défaite face à Lorient la semaine passée (4-0). Ruben, bien trouvé dans la surface, élimine Squillaci façon Drogba avant de voir la seconde lame de la défense, Modesto, s’abattre sur lui. Le début d’une période de domination de la part d’Évian, plus présent à la récupération et précis dans la transmission. À la 39e, Sougou décide alors de faire briller la star de la soirée. L’ancien Marseillais cadre (fait rare) et oblige Landreau à la parade. Dja Djedje récupère et permet une nouvelle fois à Micka de briller. Sympa. De son but, le portier assiste donc aux maladresses des deux équipes et rentre aux vestiaires avec le sentiment du devoir accompli. Et se dit que si ses attaquants pouvaient marquer, la célébration de son immense carrière n’en serait que plus belle.
Bastia sabre le champ’
Dès les premières secondes du deuxième acte, ses partenaires s’y attèlent en tout cas. Toujours avec Khazri et Krasić en tête de liste, les Corses offrent un copier-coller de leur début de match. La réussite en plus. À la suite d’un une-deux entre les deux hommes, Krasić trouve la place de frapper et catapulte le ballon au fond des filets d’un Hansen abandonné sur le coup. Grâce à son deuxième but de la saison, Milos permet à Bastia d’envisager une 5e victoire en 6 matchs à domicile. D’autant que la suite de la rencontre est d’un ennui mortel. Avec ses moyens, plus que limités ce dimanche, Évian part à la chasse d’un but qu’il aura du mal à approcher. Landreau s’emmerde sec pendant que les milieux bastiais s’en donnent à cœur joie dans le dos de la défense adverse. À la 69e, Krasić n’est pas loin du doublé, mais voit son tir contré par les gardes savoyards. L’enchaînement n’étant pas d’une limpidité extrême, son issue est plus que logique. Finalement, l’entrée de Claudio Keseru à la place du Serbe constitue l’événement le plus marquant de cette fin de match. Par deux fois, l’ancien Nantais, peut-être entré en jeu pour satisfaire à la nostalgie de Landreau, gratifie Furiani d’ « air volées » . La première sur un ballon parfaitement servi par le couloir gauche, la seconde consécutive à un coup du foulard splendide de Khazri, encore lui. Tentative de retourné, loupé, et finalement poteau après que Sabaly a joué à la statue dans sa surface (91e). Magistral roumain.
Finalement, c’est Wabi Khazri, toujours, qui parachève le succès bastiais au bout du bout en se jouant de Hansen avant de pousser le cuir dans le but vide (94e). Landreau exulte, comme à chaque fois qu’il gagne des rencontres dans le plus beau championnat du monde. Huitième, Bastia s’installe dans la partie haute du ventre mou, tandis qu’Évian, toujours aussi inconstant, prend ses aises à la 16e place.
Par Raphael Gaftarnik