- France
- Ligue 2
- Le Mans/ Gazélec Ajaccio (17e journée)
Landre : « Des meurtres, il y en a partout »
Sur le chemin du retour après une blessure à la cuisse, Loïck Landre, 20 ans, dresse le bilan de ses premiers mois passés sous le maillot du Gazélec Ajaccio, qui se déplace ce soir au Mans (20h55). Prêté par le PSG, le natif d’Aubervilliers garde toujours un œil avisé sur les performances d’un club dont il ne portera sans doute plus jamais le maillot. QSI, ou une génération sacrifiée…
Ce déplacement au Mans peut-il déjà être un tournant dans l’optique du maintien ?Oui, c’est clair, on a déjà laissé passer notre chance contre Clermont, Niort ou Sedan. Le Mans est un concurrent direct donc ça serait bien de ramener la victoire. On sait qu’on ne traverse pas la meilleure des périodes mais en Ligue 2, tout va très vite. Avec deux victoires de suite, on sort de la zone de relégation et on se permet de croire en quelque chose d’autre. On n’a pas dit notre dernier mot.
Quelles seront les clés pour vous en sortir cette saison ?Tout d’abord, il va falloir qu’on soit plus conquérants dans l’état d’esprit. On sait très bien qu’on n’a pas l’équipe sur le plan technique ou athlétique pour rivaliser avec les plus gros, donc ça sera le collectif, l’état d’esprit et le fait d’être unis qui peuvent nous permettre de nous maintenir.
Tu es heureux d’avoir choisi de venir en Corse ? Oui, je suis heureux. Je suis prêté par le PSG, mon but est de faire des matchs, d’acquérir de l’expérience en Ligue 2. Je joue à un poste où tous les entraîneurs ne lancent pas les jeunes comme ça. J’essaye de répondre aux attentes du club. Pour l’instant, je m’y plais.
Tu avais des a priori avant de signer au Gazélec ?Non. Je savais que le club venait de National et que si on compare à Nantes ou Monaco, c’est différent. Mais ici, il y a des valeurs, le club est une famille, on sent que tout le monde est derrière nous. Quand on va commencer à gagner, je pense qu’on va être durs à prendre. Le club est en construction, tout est allé vite. Mais si le club se maintient, il pourrait bâtir sur le long terme.
On entend beaucoup parler de la criminalité en Corse en ce moment. Ça ne t’inquiète pas un peu ?Non, pas plus que ça. Ce sont des histoires en « interne » , des règlements de comptes avec des personnes haut placées. Ça ne nous touche pas, c’est plus du business. Et quand c’est la Corse, ça fait beaucoup de bruit car ce n’est pas la première fois. Des meurtres, il y en a partout.
« Au PSG, je n’aurai pas de temps de jeu »
Qu’est-ce que tu penses des résultats récents du PSG ?Avec Paris, c’est toujours pareil : quand ils gagnent mais qu’ils jouent mal, on les descend. C’était une petite crise, ça arrive. Personne ne s’attendait à ce qu’ils aient cinq points de retard sur Lyon, mais ils ne sont pas morts. Ils vont encore avoir du renfort cet hiver. Ils ont l’effectif pour jouer sur tous les tableaux. Le club monte en puissance et je pense qu’ils finiront en tête en Ligue 1.
Mais tu prends du plaisir à regarder leurs matchs ?Oui, quand même, parce qu’il y a des joueurs de classe internationale. Quelqu’un comme Thiago Silva, c’est une référence en tant que défenseur central. C’est vraiment le haut niveau. Et Alex ou Maxwell ont aussi connu des grands clubs. Sur certains matchs, on s’attend à plus mais la saison est longue. Le principal est de remporter les matchs, peu importe la manière.
Qu’est-ce que tu penses de la situation de Mamadou Sakho, qui ne joue quasiment plus en ce moment ?Je pense que c’est le meilleur défenseur du championnat derrière Thiago Silva, qui a une autre envergure. Il faut respecter les choix de l’entraîneur mais je pense que cette saison, il n’a rien à se reprocher. À chaque fois, il a montré qu’il était présent. Mais il faut savoir accepter la concurrence.
Avant de partir, tu avais pu croiser Ibrahimović, Thiago Silva ou Lavezzi ?Non, toutes les personnes qui étaient sur la liste des prêts étaient un peu mises à l’écart. J’ai fait la reprise pendant un mois et ensuite un mois avec la CFA, jusqu’à temps que je parte. Je les ai vus mais je n’ai pas eu le temps de les côtoyer et de m’entraîner avec eux.
Ce sont les dirigeants qui t’ont demandé de partir ?C’était prévu dès le début. Mais les clubs qui voulaient m’accueillir ne me convenaient pas. Je voulais avoir un temps de jeu régulier, pas être numéro trois. Donc j’ai tenté l’aventure en Corse.
Tu penses que toi et les autres jeunes issus du centre de formation avez un avenir au PSG ?Franchement, quand je vois que le jeune Adrien Rabiot (17 ans) grappiller du temps de jeu, je me dis que tout est possible. Je ne vois pas pourquoi d’autres joueurs ne pourraient pas le faire. Mais il faut être réaliste et se dire que le PSG a pris une nouvelle dimension. Personnellement, à mon âge, je n’ai pas envie d’être numéro cinq derrière des stars. Si je reste au PSG, je n’aurai pas de temps de jeu. J’ai envie de m’épanouir au haut niveau, donc pourquoi pas ailleurs ? Pour l’instant, je vis au jour le jour. Je veux partir d’ici avec un bilan positif.
Propos recueillis par Alexandre Alain