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L’Andalousie, cancre de la Liga

Par Robin Delorme, à Madrid
L’Andalousie, cancre de la Liga

Avec cinq représentants, l’Andalousie a le contingent le plus important de Liga. Mais ces cinq clubs cumulent une ardoise importante et s’apprêtent à faire face à de lourdes sanctions. Si ce n’est déjà le cas.

Fut un temps, l’Andalousie était un eldorado. Pour retrouver cette image idyllique, remonter en 2008 suffit. Avant la crise, la région la plus peuplée d’Espagne ravissait son monde avec ses paysages de carte postale et ses plages touristiques. Des villes comme Séville et Grenade vantaient leurs histoires respectives, mêlant catholicisme et islam, pendant que Cadix et Málaga faisaient valoir leurs longs rivages de sable. Puis, la crise. La communauté autonome du Sud de l’Espagne découvre alors les fermetures d’entreprise, le chômage et les travailleurs clandestins. Aujourd’hui, les chiffres font froid dans le dos. La dette de la région s’élève à plus de 20 milliards d’euros – soit 13,4 % de son PIB – pendant que la courbe du chômage s’envole – 35,79 %, et même 66,49 % chez les moins de 25 ans. Oui, il y a quelque chose de grec en Andalousie. Face à cette soudaine descente aux enfers, les clubs de football andalous ont suivi peu ou prou le même destin. Malgré cinq clubs en Liga, le ballon rond local se porte mal. Très mal.
L’Hacienda, et maintenant les mairies
En juin dernier, l’UD Almería composte son ticket pour la Liga, deux ans après l’avoir quittée. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, le fanion UDA – pour Unión Deportiva Almería – ne revient pas chez les grands pour gonfler le chiffre de la dette abyssale. Le club ne doit que 200 000 euros, soit 2 % de son budget de l’an dernier. Mais Almería est un mirage en Andalousie. Car ses quatre autres comparses de l’élite connaissent, eux, des comptes bien dans le rouge. Entre Grenade, Málaga, le FC et le Betis Séville, la dette des clubs andalous avoisinent les 300 à 330 millions d’euros. Des chiffres à donner le vertige qui ont plongé dans la névrose les institutions locales. Car après avoir rendu – ou être en passe de rendre – l’argent que ces clubs doivent à l’Hacienda (ministère des Finances espagnol), les mairies se sentent lésées. Comme l’explique un dossier du País, « l’un des premiers conseils qu’a reçus Miguel Guillén lorsqu’il a pris la présidence du Betis a été de rembourser les dettes que le club avait avec le ministère et d’oublier les dettes avec la municipalité » .
De fait, les différentes municipalités demandent aujourd’hui leurs dus. Dans la capitale andalouse, un accord a été trouvé entre le Betis et la mairie pour rembourser une dette d’un million d’euros d’ici l’horizon 2028. Mais la position bien plus problématique est celle du voisin et ennemi, le FC Séville. Avec 2,8 millions d’euros de créance, le maire Juan Ignacio Zoido ne compte pas faire de cadeau au président Del Nido. Un président qui n’a déjà pas tenu parole sur le précédent accord : un accord qui devait permettre au FC Séville de rembourser sa dette sur 20 paiements fractionnés entre mai 2011 et février 2016. Pas folles, les deux parties seraient sur le point de trouver un accord similaire à celui du Betis. Enfin, concernant Málaga, la situation est encore différente. Alors que la dette des deux clubs sévillans correspond à des impôts impayés, celle de 1,6 million d’euros du Málaga CF coïncide avec la location de la Rosaleda. Propriété conjointe de la mairie, de la députation provinciale d’Andalousie et de la région, le stade malagueño attend toujours que le club buquanero s’acquitte de sa dette…
Séville et Málaga, exemples à ne pas suivre
Grenade et Almería font donc office d’exception. Surtout, ce sont les deux clubs les moins importants de la région. Leur poids est donc moindre. À travers les cas des Sévillans et de Málaga, la Liga voit resurgir des démons pas si vieux : à savoir, une gestion financière calamiteuse. Et entre une UEFA à cheval sur le fair-play financier, un état espagnol qui ne fait plus de cadeau et une Liga dans l’obligation de s’aligner, les clubs se trouvent sous le joug de grosses sanctions. Concernant les Boquerones, elle est déjà tombée. Incapable de se remettre du départ des deniers de son cheickh, Málaga s’est vu refuser sa prochaine participation à n’importe quelle compétition européenne. Pour le Betis, le recrutement est très encadré par la Ley Concursal. Ainsi, impossible de se payer un joueur à plus de cinq millions d’euros. Pour le voisin de Sanchez-Pizjuán, les 69 millions d’euros récoltés cet été dans les transferts (Negredo, Jesús Navas, Medel, Kondogbia) ne permettent pas tout à fait de remettre à flot le bateau des Palanganas. Eh oui, en Andalousie, la crise n’évite personne. Vraiment personne.

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