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L’an II Klopp : l’heure du renouveau intégral ?
Face à Arsenal le 14 août prochain, Jürgen Klopp démarrera véritablement son aventure avec Liverpool, après avoir redressé un navire en dérive quelques mois auparavant. Avec, déjà, l’attente d’une saison riche en trophées.
Le chant est presque devenu un tube. Sur un air de Live is Life d’Opus, les supporters de Liverpool ont pris pour habitude de chanter les louanges de leur entraîneur allemand durant chaque rencontre. « Il ne fait que commencer, il va nous apporter la gloire, et il déteste ce putain de Sun » , peut-on notamment entendre derrière l’accent scouse. Une chose semble sûre, Jürgen Klopp est adulé par le peuple rouge. Peu de temps après avoir repris le club en octobre 2015, il parvient à rétablir une communion véritable entre les joueurs et Anfield. La saison passée étant donc une transition plus qu’un exercice décisif, Klopp échappait habilement aux critiques sur les résultats en dents de scie des Reds. Seulement, à l’aube d’un exercice où la Premier League n’aura jamais été aussi équilibrée, l’ancien du BvB doit d’ores et déjà être capable de constituer une équipe capable d’aller sérieusement disputer le titre.
Le nouveau sauvage
Depuis son arrivée, Klopp a coaché Liverpool lors de 52 rencontres, pour 46,15% de victoires. Un premier bilan intéressant lorsque l’on connaît le tumulte qui précédait sa prise de fonctions. Surtout, il a redonné à Liverpool certaines de ses lettres de noblesse. À savoir celles d’un club capable d’absolument tout, comme de marquer 5 buts lorsqu’il s’en prend 4 ou encore de retourner des situations incroyables (Dortmund s’en souvient encore). Aussi, après de trop nombreuses années de marasme, si ce n’est d’absence sur la scène continentale, Klopp a ravivé la culture européenne qui sommeillait chez le quintuple vainqueur de la C1, en allant jusqu’en finale de Ligue Europa.
Les graines plantées en automne dernier n’ont ainsi pas tardé à porter leurs fruits. Des fruits généreux, goûteux, qui, avec beaucoup d’attention, d’amour et de travail, ont fini par révéler leur vraie nature. Entre autres performances sous les ordres de l’autoproclamé « Normal One » , Origi est devenu un attaquant décisif, Dejan Lovren un défenseur enfin régulier et Roberto Firmino un danger permanent pour la défense adverse. Fervent représentant d’un football passionnel, Klopp est parvenu, en l’espace de quelques mois, à donner une identité de jeu propre à sa nouvelle écurie. « Un style sauvage » , selon ses propres dires.
Passer du scepticisme à l’optimisme
Pour le moment, le mercato des Reds n’est pas des plus agités. Seule grosse signature, celle de Sadio Mané contre une quarantaine de millions d’euros. Assortie au retour de prêt de Marković et à la venue de Joël Matip, l’ancien défenseur de Schalke 04, elle devrait permettre à Klopp de disposer d’une profondeur de banc assez avantageuse. Sans compétition européenne à disputer la saison prochaine, Klopp et son groupe seront focalisés sur le championnat. Un titre que les Reds essaient tant bien que mal de récupérer depuis 1990.
« Nous devons évoluer du statut de sceptique à celui d’optimiste. Dès maintenant » , posait l’Allemand lors de sa première conférence de presse. Force est de constater qu’il s’agit, là aussi, d’un pari réussi. Souvent moqué pour leur tendance à se remémorer leur passé glorieux plutôt qu’à faire face au présent plus terne, les fans de Liverpool peuvent désormais regarder la réalité en face, sans sentiment de honte. Avec (déjà) deux finales perdues en 2016, Jürgen Klopp n’aura plus le droit de décevoir les attentes des Scousers. À Dortmund, dans un contexte bien différent, il lui avait fallu trois ans pour décrocher ses premiers titres. Si le board des Reds n’est pas nécessairement prêt à attendre autant, il est déterminé à créer une véritable histoire d’amour entre le LFC et son entraîneur, qui vient fraîchement de signer une prolongation de contrat de six ans.
Par Eddy Serres