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L’Allemagne veut vaincre le signe italien
Jamais l’Allemagne n’a battu l’Italie en match officiel. Parler de « bête noire » serait presque un euphémisme, tant la Mannschaft fait un blocage quand la Squadra Azzurra se dresse sur son chemin. Cette fois-ci, les jeunes de Joachim Löw espèrent bien conjurer le sort. À voir s’ils en seront capables.
Depuis quelques jours, Bastian Schweinsteiger a une douleur. Non, il ne s’agit pas de sa cheville. Il s’agit d’un mal beaucoup plus profond. Un mal qu’il partage avec Per Mertesacker, Philipp Lahm, Lukas Podolski et Miroslav Klose. Quand ces joueurs ont appris qu’ils allaient jouer l’Italie en demies, ils ont forcément pensé à ce 4 juillet à Dortmund. Là où leur rêve s’est effondré. Le rêve de disputer une finale de Coupe du monde à la maison. Car, en face, ce soir-là, se trouvait la Squadra Azzurra.
Une équipe pas forcément séduisante, mais suffisamment expérimentée pour mettre en échec les espoirs et l’engouement allemand d’alors. 2-0 après prolongation. Le contrôle de Pirlo, la passe, la frappe de Grosso, le but à la 118e. Puis un second but deux minutes plus tard, Gilardino pour Del Piero. Schweinsteiger et compagnie le savent : ils auraient pu rejouer dix fois, cent fois, mille fois ce match, jamais ils ne l’auraient gagné. Remember 1970, remember 1982 et, maintenant, remember 2006.
Klose l’agent double
« L’Allemagne a peur de nous. Ils veulent à tout prix éviter un autre épisode comme celui de 2006. » Andrea Pirlo a l’art d’appuyer là où ça fait mal. D’autant plus que les joueurs sus-cités sont devenus aujourd’hui des cadres de la sélection allemande. C’est à eux maintenant de mener les autres vers la victoire. C’est à eux qu’incombe la tâche difficile de changer la donne, en mettant fin à cette espèce de « traumatisme » . Le mot est un peu fort, mais étant donné que l’Allemagne n’a jamais battu l’Italie en match officiel…
En tout cas, les joueurs sont prêts. « Il est temps de briser cette série » , confiait Lukas Podolski à Bild. Son compère Miro Klose, qui a passé un an à espionner les Italiens (finissant au passage meilleur buteur de la Lazio), semble, lui aussi, être d’attaque : « Les Italiens peuvent venir. […] [Ils] ont eu le contrôle de la balle et ont pressé les Anglais dans leur camp. Cela n’arrivera sans doute pas avec nous. On aura une autre stratégie. On connaît leurs faiblesses. »
Problèmes de luxe
À vrai dire, il y a plusieurs stratégies. Joachim Löw dispose d’une palette impressionnante de joueurs et peut s’adapter à n’importe quel type de situation. Face à la Grèce, cela n’a posé aucun problème de sortir Müller, Podolski et Gómez au profit de Reus, Schürrle et Klose. Peut-être y aura-t-il encore du changement, peut-être qu’un Podolski et/ou un Müller reviendront sur la pelouse face aux Italiens, étant donné qu’ils s’investissent beaucoup plus dans le travail défensif que leurs remplaçants d’un soir.
Peut-être que Gómez fera son retour en pointe, avec en ligne de mire un titre de meilleur buteur à disputer. Il reste beaucoup de points d’interrogation, ce qui n’est pas pour déplaire à Joachim Löw, bien au contraire. « Bien sûr que nous voulons jouer tous les deux. […] Au final, l’entraîneur a le choix entre deux grands avants-centres. C’est un cadeau pour lui et pour l’équipe » , assure Miro Klose. Soit. À eux de montrer maintenant si, comme Pirlo, ils en ont suffisamment dans le slip.
Ali Farhat