- Euro 2012
- Groupe B
- Allemagne/Portugal
L’Allemagne sur le pont
La Nationalmannschaft fait son entrée dans le tournoi face au Portugal. Après avoir déçu au cours des semaines précédentes, les hommes de Joachim Löw vont tout faire pour trouver rapidement leurs marques dans cet Euro. L’objectif affiché est un titre qui les fuit depuis 1996, et, dans ce groupe de la mort, ça passe forcément par une victoire face à Cristiano Ronaldo et les siens.
« J’avais de bonnes impressions, mais celles-ci se sont envolées au cours des deux, trois dernières semaines. » Clairement, Jens Lehmann ne le sent pas. « Maintenant, je me suis mis à penser que si nous passons notre poule, ce sera un grand succès » , renchérit l’ancien numéro un de la Nationalmannschaft dans les colonnes de Bild. Apparemment, Lehmann n’a que peu goûté la défaite 5-3 de l’Allemagne en Suisse. Même la victoire 2-0 face à Israël ne l’a pas trompé : selon lui, l’Allemagne n’est pas prête. « Et pourtant, on sait tous que la préparation a toujours été importante pour nous. »
Une équipe de tournoi
C’est vrai qu’elle semble moribonde, cette équipe d’Allemagne. Sur les deux derniers matchs, du moins. Mais doit-on oublier pour autant tout ce qui a été effectué auparavant ? Doit-on oublier qu’elle fut la première nation qualifiée sur le terrain, que l’escouade de Joachim Löw a remporté ses dix matchs de poules ? Certes, elle a fait n’importe quoi ou presque dans les matchs amicaux qui ont suivi (un 3-5-2 en Ukraine durant une mi-temps, une formation ultra-offensive face à la Suisse), mais quand on a autant de joueurs à disposition, on se doit de tous les essayer, pour savoir qui peut passer dans le système de Löw ou non. Et puis, il ne faut pas oublier une chose : les amicaux, c’est une chose. La compète, c’en est une autre. Bien sûr, on pourrait dire que les Allemands se sont fait dessus lors des Euro 2000 et 2004, mais ils se sont bien rattrapés en 2008, allant même jusqu’en finale. Et puis, il faudrait s’inquiéter si l’on pouvait prendre le triple champion d’Europe et du monde à la légère.
Le retour des Munichois
En qualité d’équipe qui monte en puissance, l’Allemagne est donc à craindre. Quelque part, Joachim Löw est bien content que l’on pense ça de son collectif, ça lui permet de bosser tranquillement dans son coin. Car, du taff, il en a, le sélectionneur. Il y a des chantiers à mener sur toutes les lignes. Appelons ça l’embarras du choix. Ou l’embarras, tout court. Qui pour jouer sur les côtés ? Lahm a été confirmé sur le côté gauche, tandis que Lars Bender, un temps évoqué, laissera finalement sa place au titulaire « standard » , Jérôme Boateng (même si Löw n’en est pas pleinement satisfait). Demain, le match contre le Portugal sera également l’occasion de voir si les Munichois sont physiquement et psychologiquement rétablis. Aussi devrait-on voir Schweinsteiger au milieu et Gomez devant, en lieu et place de Miro Klose. Dommage pour le buteur de la Lazio : lui qui est né un 9 juin, on a connu mieux comme cadeau d’anniversaire.
Ali Farhat, à Gdańsk