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L’Allemagne rattrape les Bleus par le col

Par Maxime Brigand, à Cologne
4 minutes
L’Allemagne rattrape les Bleus par le col

Aux avant-postes à deux reprises, l'équipe de France a finalement été rejointe sur le fil par l'Allemagne mardi soir, à Cologne (2-2). Lacazette a claqué un doublé.

Allemagne 2-2 France

Buts : Werner (56e) et Stindl (90e) pour l’Allemagne // Lacazette (33e, 71e) pour les Bleus.

Un voyage à Cologne comme une visite de laboratoire : Löw qui sort trois systèmes en 90 minutes pour tester et corriger ensuite ses expériences, une équipe de France sans Antoine Griezmann, remplaçant au coup d’envoi pour la première fois depuis juin, une douzaine de changements. Qu’apprendre d’un match amical ? Beaucoup, énormément. C’était l’idée en arrivant, voilà Didier Deschamps avec ses certitudes – son axe central, la promesse Tolisso, la richesse de sa collection offensive – et quelques chantiers, forcément. Au fond, ce n’est que le milieu de la route, une période de tests et de choix, on le savait. Résultat : emmenée par un Alexandre Lacazette placé face aux attentes cette semaine et auteur d’un doublé, et par un très bon Anthony Martial, l’équipe de France est allée chercher un nul en Allemagne mardi soir (2-2) à sept mois de la Coupe du monde. Tout sauf un détail.

Lacazette dans le magnéto

L’Allemagne : un monstre sorti de sa campagne de qualifications à la Coupe du monde avec un 100% brutal et plus de 40 buts plantés. Avant le dîner, Didier Deschamps avait prévenu que son groupe était « un cran en dessous » et qu’il faudrait encore se rouler dans la patience avant de voir son gang au point pour la Russie. Dans la tête du sélectionneur, ce déplacement à Cologne avait avant tout une fonction de révélateur, quatre jours après un succès positif dans le contenu face au pays de Galles (2-0), au bout d’une année 2017 avant tout marquée par une dépendance quasi permanente à son secteur offensif. Voire, c’était alors s’avancer dans un 4-3-3 animé par le trio Matuidi-Rabiot-Tolisso, et dont la pointe serait Alexandre Lacazette, titularisé à la suite du forfait d’Olivier Giroud. Confirmation : ces Bleus ne sont jamais aussi performants que lorsqu’il faut « s’arracher » , partir au « combat » , rentrer dans la gueule d’un adversaire techniquement supérieur et qui aura joué, beaucoup, sans piquer. Oui, mardi soir, la France a tenu et a même d’abord fait mieux que ça : elle a rendu les coups, a remporté ses duels, s’est créé de nombreuses ouvertures par Martial, Lacazette – excellent dans son rôle face à un Hummels sorti à la pause par Löw – et Digne, costaud dans son couloir. Les armes à la main, elle en a alors profité pour faire sauter le compteur à la demi-heure de jeu au bout d’une combinaison bonbon : ouverture de Matuidi, remise XXL de Digne, numéro de Martial et conclusion de Lacazette (0-1, 33e).

Streaker et résistance

Avant la baston, Löw avait alors annoncé vouloir essayer « des choses, et qu’on fasse des erreurs, pour pouvoir les corriger » . Réaction : une fois ressortie des grilles du Rhein-Energie-Stadion, l’Allemagne est revenue avec le 3-4-3 déployé en Angleterre – Rüdiger remplaçant Hummels – vendredi dernier, a retrouvé de la verticalité et s’est dégagée des cordes pour rapidement égaliser sur un caviar d’Özil gobé par Timo Werner (1-1, 56e). Puis les vagues : une déviation de Rüdiger, Varane tout proche de filer un deuxième but aux locaux, Kroos qui lâche un coup franc sur la barre de Mandanda. Deschamps est dans son jardin, il sait qu’il apprendra probablement plus de cette soirée que des précédentes et retrouve aussi à Cologne un caractère recherché au fil d’une campagne inégale. Sous ses yeux, la résistance : Umtiti qui tient la barre d’un canoë prêt à se retourner, Tolisso qui hurle sur ses potes en même temps qu’il confirme le casse-tête à venir de son coach et surtout Lacazette qui s’en va ficeler le paquet à vingt minutes de la fin sur une inspiration parfaite de Mbappé (1-2, 71e). On pense le match plié, Low a changé une dernière fois de système, Martial croque une balle de 3-1, un streaker s’en va se faire plaquer, la lumière s’éteint progressivement sur scène et une ampoule éclate. Lars Stindl a fait vriller le succès en cours de la bande à Deschamps (2-2, 90e). Rageant.


Allemagne (4-2-3-1) : Trapp – Can (Stindl, 83e), Hummels (Rüdiger, 46e), Süle, Plattenhardt – Khedira (Rudy, 75e), Kroos – Gündoğan (Götze, 65e), Özil, Draxler – Werner (Wagner, 85e).

France (4-3-3) : Mandanda – Jallet (Pavard, 64e), Varane, Umtiti, Digne (Kurzawa, 64e) – Tolisso, Rabiot, Matuidi (Nzonzi, 64e) – Mbappé, Lacazette (Griezmann, 76e), Martial.

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