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L’Allemagne ne se laisse pas abattre face à l’Espagne

Par Mathieu Rollinger, au stade Al-Bayt
4 minutes
L’Allemagne ne se laisse pas abattre face à l’Espagne

Sa survie dans cette compétition ne tenait plus qu'à un fil, mais l'Allemagne a su trouver les ressources - un missile de Füllkrug, pour être précis - pour obtenir un point contre une Espagne qui lui était pourtant supérieure techniquement. C'est donc ce point qui lui donne encore une chance de voir les huitièmes de finale et d'éviter un nouveau drame national.

Espagne 1-1 Allemagne

Buts : Morata (62e) pour la Roja // Füllkrug (83e) pour le Nationalelf

Une croyance populaire voudrait qu’il faudrait avoir les incisives de devant écartées pour parler de dents du bonheur. Niclas Füllkrug a montré qu’avec un chicot en moins, ça pouvait aussi marcher. En plus de rappeler à l’Allemagne qu’elle comptait dans ses rangs un vrai 9, l’attaquant du Werder a d’un coup de crocs sorti les siens d’une sale situation. L’Espagne a pendant plus d’une heure pris un malin plaisir à étaler sa supériorité technique et tactique, mais, en plus de ne pas valider sa qualification, elle octroie un joli sursis à son adversaire du soir dans un groupe plus serré que prévu (Espagne 4, Japon et Costa Rica 3, Allemagne 1).

Tapas sur le système

Dans cette Coupe du monde où tout sent le neuf, un bon vieux classique européen n’est pas de trop. De surcroît avec l’enjeu posé sur la table, même si aucune des deux équipes ne pouvait être officiellement qualifiée ou éliminée à son issue. Le pétard de Dani Olmo, que Manuel Neuer dévie de la paume sur ses montants, est là pour l’affirmer d’emblée : les Espagnols, pas rassasiés de leur festin contre le Costa Rica en entrée (7-0), ne feront aucun cadeau aux Allemands, la tête dans le seau après leur revers contre les Japonais (1-2). La Roja applique une recette qui a déjà donné des maux de ventre à pas mal de formations, mélangeant pressing intensif, circulation nette et déplacements incisifs. Le bataillon de Flick arrive par à coups à relever la tête, comme quand Leon Goretzka s’élance à grandes enjambées vers l’avant, mais sert à contretemps Serge Gnabry, mis hors jeu. Des grands coups de tatane de Rüdiger, des tacles assassins de Thilo Kehrer, voilà tout ce que semble pouvoir opposer le Nationalelf face aux mouvements de Gavi et Pedri. Ces deux-là, 18 et 20 ans, tout comme Jamal Musiala (19 ans), jouent sans complexe et font penser qu’on risque de composer encore un moment avec eux. En attendant, c’est le vieil Alba qui tente sa chance du droit, puis c’est le non moins jeune Neuer qui relance directement dans les pieds d’Olmo, sans que Ferran Torres puisse profiter de la situation. Pas de pouce sucé, mais un geste parmi d’autres qui lui vaudra d’être sorti en premier par son beau-père.

Les Allemands jouent la bouche pleine, ne réussissant que trop rarement à trouver leur passe-plat Gündoğan. C’est alors sur coup de pied arrêté qu’ils choisissent de s’exprimer. Rüdiger est à une épaule de trop de se jouer de la ligne rouge pour que son but de la tête soit valide. Invisible en dehors de cet exercice, le botteur Joshua Kimmich le resollicitera juste avant la mi-temps dans un angle fermé pour envoyer une sacoche mettant en difficulté Unai Simon, encore tarabiscoté par une frappe à bout portant du milieu du Bayern à la reprise. Mais la simplicité, la lucidité et – finalement – l’efficacité sont espagnoles. Olmo décale Alba qui sert délicatement Álvaro Morata dont la déviation de l’extérieur du droit laisse Neuer pantois (1-0, 62e). Impressionnant ce dimanche, Olmo veut en remettre une couche dans la foulée, mais Asensio ne suit pas. Faire le trou n’aurait pas été un luxe : Musiala ne baisse pas les bras et, après avoir servi Niclas Füllkrug, trop court devant Rodri, allume Simon, puis offre un joli relais à Leroy Sané dans ses arabesques. Et à force de trop reculer et de laisser le ballon aux Espagnols, ce qui devait arriver arriva : Sané et Musiala déchirent la nappe, et c’est Niclas Füllkrug peut ramasser les miettes en envoyant une praline sous la barre. (1-1, 83e). Nico Williams d’un côté, mais surtout Sané de l’autre ont chacun une balle de match, mais on en restera là. Pour ce soir seulement : jeudi, les Allemands devront confirmer leur sursaut contre le Costa Rica quand les Espagnols joueront avec le feu japonais. Pendant ce temps-là, la France reste toujours la seule équipe assurée de poursuivre son chemin…


Espagne (4-3-3) : Simon – Carvajal, Rodri, Laporte, Alba (Balde, 83e) – Gavi (Koke, e), Busquets, Pedri – Torres (Morata, 54e), Asensio (Williams, 66e), Olmo. Sélectionneur : Luis Enrique.

Allemagne (4-2-3-1) : Neuer – Kehrer (Klostermann, 70e), Süle, Rüdiger, Raum (Schlotterbeck, 87e) – Kimmich, Goretzka – Gnabry (Hofman, 84e), Gündoğan (Sané, 70e), Musiala – Müller (Fullkrüg, 70e). Sélectionneur : Hansi Flick.

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