- International
- Éliminatoires Euro 2016
- Allemagne/Irlande (1-1)
L’Allemagne lâche encore des points
En manque d'inspiration et de leaders, l'Allemagne a été accrochée par l'Irlande, chez elle (1-1). Kroos, seul joueur au-dessus du lot, avait donné l'avantage aux siens, mais O'Shea a égalisé sur le dernier ballon.
Allemagne/Irlande : 1-1
Buts : Kroos (71e) pour l’Allemagne ; O’Shea (93e) pour l’Irlande
Depuis son quatrième sacre, l’Allemagne se cherche. Ou plutôt cherche ses héros. Klose et Lahm ne sont plus là. Özil, Khedira, Reus et Schweinsteiger sont à l’infirmerie. Ça fait beaucoup. Face à de telles pertes, et après une historique défaite en Pologne, la bande à Low avait besoin d’un homme capable de prendre la situation en main. Cet homme, c’était Toni Kroos. À la Veltins-Arena de Gelsenkirchen, la recrue du Real Madrid a été le seul à inquiéter la vaillante Irlande. Son but, superbe, après tant de tentatives, aurait dû être celui de la victoire pour l’Allemagne. Mais au bout du temps additionnel, O’Shea, en bon capitaine, est allé offrir un nul inespéré aux siens (1-1). Et la première place de ce groupe D avec la Pologne. Les champions du monde sont au ralenti. Vivement le retour de ses hommes forts.
Des étoiles sans brillant
Une fois passées les hymnes et la présentation quatre étoiles un peu pompeuse, l’Allemagne, revancharde, se rue à l’attaque. La preuve, la demi-volée sur la barre de Durm, l’arrière-gauche de Dortmund, dès la cinquième minute de jeu. Faute de mieux, les latéraux sont les plus dangereux côté local : Rudiger élève son mètre 91 dans la surface, mais en pur défenseur, il vise le poteau de corner plutôt que le but. Avec ses dix « Anglais » et captain Robbie Keane, l’Irlande attend les champions du monde (ou ce qu’il en reste) avec deux rideaux verts positionnés très bas. Deux lignes de quatre que la Nationalmannschaft n’arrive pas à franchir, ce qui oblige Kroos à envoyer des pétards de 35 mètres. Qui n’atteignent pas leur cible. Sans aucune ambition offensive, mais avec beaucoup de cœur et des milliers de fans derrière leur but, les rouquins tiennent le coup sans trop de sueurs froides. Pourtant dans son jardin, Draxler n’apparaît pas sur l’aile gauche. Encore une fois, le maigre danger vient d’un homme du secteur défensif : coup franc de Kroos, coup de caboche de Ginter, toujours pas cadré. La dernière tentative du premier acte est pour Draxler, mais pas de quoi rassurer son sélectionneur, qui envoie illico Podolski à l’échauffement.
O’Shea au bout du bout
Pour faire de la place à l’attaquant gunner, le sacrifié de Low est Ginter, ce qui laisse Kroos seul devant la défense. Pas un problème pour l’Allemand de l’Est, qui se plaît à balancer des transversales chirurgicales de 40 mètres et à fusiller Frode à la moindre occasion. Le portier de Millwall sort la parade. Alors, le néo-Madrilène dépose son corner sur la chevelure de Hummels. Müller est à la réception et n’a plus qu’à foutre ça au fond, mais une jambe irlandaise sauve la nation. L’Allemagne est un poil plus menaçante, plus présente dans la surface adverse. Seulement, à l’heure du dernier geste, la précision d’un Klose ou d’un Özil fait cruellement défaut. À l’animation, Götze se fait marcher dessus physiquement. Müller enrage de ne pas recevoir une bille. Bellarabi est scotché sur sa ligne de touche. Non, décidément, pour sortir la Nationalmannschaft de ce traquenard, il n’y a qu’un homme : Toni Kroos, le vrai patron de cette Allemagne décimée. Le milieu du Real Madrid se pointe une nouvelle fois aux abords de la surface, arme son pied droit, tir croisé, poteau rentrant. Imparable. Le banc local respire. Le plus dur est fait. La tactique du 0-0 étant ratée, O’Neill envoie du sang neuf. Fébriles, les locaux sont d’abord sauvés in extremis par Durm. Mais quand ils pensaient tenir leurs trois points, O’Shea a surgi dans la surface, permettant à l’Irlande de ramener un courageux point de la Ruhr. Bravo à elle.
Par Léo Ruiz