- Euro 2016
- Gr. C
- Allemagne-Ukraine (2-0)
L’Allemagne gagne sans impressionner
Sans impressionner, voire en inquiétant parfois ses supporters, l'Allemagne a réussi son entrée dans l'Euro avec une victoire contre une bonne Ukraine(2-0). Trois points, une première place de groupe, et l'impression que les champions du monde sont loin d'être intouchables. Mais ils ont Neuer, Kroos et Khedira.
Allemagne 2-0 Ukraine
Buts : Mustafi (19e) et Schweinsteiger (93e) pour la Mannschaft
Champion du monde certes, favori pour la victoire à l’Euro aussi. Mais clairement, le but de Bastian Schweinsteiger dans les arrêts de jeu a été plus qu’un soulagement, une vraie libération. Ce premier match de l’Allemagne n’aura pas atténué le sentiment que l’équipe de Joachim Löw est prenable. Face à une bonne Ukraine, notamment offensivement et avec un bon Pyatov, la Nationalmannschaft a dû compter sur les nombreuses parades de son super gardien Manuel Neuer et la maestria de Toni Kroos en première période, passeur décisif et impérial dans un rôle de clé de voûte de l’édifice allemand. Un édifice assez fragile défensivement avec un Boateng qui aime faire peur à ses supporters et des latéraux – surtout Jonas Hector – qui ont laissé pas mal de boulevards aux joueurs de couloir ukrainiens dans le premier acte.
L’Ukraine se prend un coup de Kroos
Dans ce début de rencontre, facile de lire les intentions de Joachim Löw, en train de jouer avec son chewing-gum usagé : il veut du mouvement, du jeu au sol et des prises de risques. Et donc quatre, voire cinq joueurs offensifs – avec Sami Khedira – qui ne cessent d’inter-changer leurs positions devant. Mais dans les faits, les Allemands ont beau mettre le pied sur le ballon et faire circuler, ils ne sont pas aussi dangereux que les Ukrainiens avec un premier tir cadré par Viktor Kovalenko. Mais heureusement pour la Nationalmannschaft, ses joueurs clés sont en forme. Manuel Neuer d’abord, qui claque en corner la première occasion franche des Jaunes, et surtout Toni Kroos. Le 18 allemand prend les choses en mains et dépose un coup franc brossé sur la tête de Shkodran Mustafi. À 1-0, l’Allemagne est censée dérouler, mais se fait peur. D’abord sur une tête de Yevhen Khacheridi que Neuer enlève du cadre, puis sur un ballon de Vyacheslav Shevchuk que Boateng sort de manière peu orthodoxe. Après un but refusé à Roman Zozulya pour hors-jeu à cinq minutes de la pause, un constat s’impose : oui, l’Allemagne est ambitieuse dans le jeu, mais elle est vraiment fragile en défense, notamment sur les côtés.
L’Allemagne se fait peur toute seule
Au retour des vestiaires, les joueurs de Löw mettent le pied sur le ballon et montrent plus de dynamisme offensif. Le jeu en première intention, cela marche toujours, et surtout, cela permet à Julian Draxler, décalé à gauche, d’enrouler une frappe qui accroche le cadre, mais aussi les gants de Pyatov. Les Blancs ne relâchent pas l’étreinte, et, face à une défense regroupée, c’est encore Kroos qui prend ses responsabilités avec une frappe de loin qui effleure la transversale. La Mannschaft veut tuer le suspense, la défense de Mykhailo Fomenko serre les fesses en espérant que l’orage va passer. Quand ce n’est pas Pyatov qui sauve les meubles sur une belle frappe cadrée de Khedira. Sur un malentendu, les Ukrainiens se disent alors qu’ils peuvent éventuellement braquer un point et à chaque petit corner ou coup de pied arrêté, la tribune ukrainienne s’embrase. L’occasion se présente bien avec un coup franc de Yaroslav Rakitskiy. Mais Neuer détourne péniblement en corner. À un quart d’heure de la fin, Götze cadre enfin une première frappe, mais trop mollement avant de décaler Müller pour une énième frappe détournée par Pyatov. À peine entré à la place de Draxler, André Schürrle est proche de plier les débats avec une frappe qui passe à côté. Jusqu’à la fin, la Mannschaft souffre, et Löw se sent obligé de faire entrer Bastian Schweinsteiger pour les arrêts de jeu à la place d’un Götze fantomatique. Payant quelques minutes plus tard avec un contre mené par Özil et son centre au cordeau pour l’ancien milieu axial du Bayern Munich, qui met définitivement à l’abri les siens. Même en faisant n’importe quoi derrière, au final, c’est l’Allemagne qui gagne.
Par Nicolas Jucha, au Stade Pierre Mauroy (Lille)