- CDM 2019
- Quarts
- Allemagne-Suède (1-2)
L’Allemagne échoue aux portes du dernier carré
De nouveau ultra-réaliste, la Suède est parvenue à renverser rapidement une rencontre mal débutée pour finalement s'offrir le scalp de l'Allemagne, double championne du monde (1-2). Un succès qui lui permet d'affronter les Pays-Bas, vainqueurs de l'Italie plus tôt dans la journée (2-0), en demi-finale et lui garantit surtout le dernier ticket européen pour les prochains Jeux olympiques.
Allemagne 1-2 Suède
Buts : Magull (16e) pour l’Allemagne // Jakobsson (22e), Blackstenius (48e) pour la Suède
Putain, 24 ans. 24 ans que la Suède n’avait plus battu l’Allemagne. Et en deux heures de temps passées sur la pelouse du Roazhon Park, c’est presque un quart de siècle d’histoire qui s’est envolé. Efficaces et discrètes depuis le début du tournoi, les Allemandes abordaient ce quart de finale dans la peau des favorites. Surtout depuis l’annonce du retour de Dzsenifer Marozsán, sur le banc de touche. Mais en face, c’est un collectif solidement rodé qui a pris le dessus en montant progressivement en puissance. Les Pays-Bas sont prévenus : cette demi-finale 100% européenne enverra un outsider disputer la couronne mondiale.
Adieu, le clean-sheet
Comme à son habitude, Martina Voss-Tecklenburg a remodelé son onze de départ après le huitième de finale remporté contre le Nigeria (victoire 3-0). Et cette fois-ci, la buteuse Alexandra Popp recule au poste de sentinelle. Ce qui laisse les clés de l’attaque à Lea Schüller. En face, la Suède vit une entame de match similaire à celle de sa qualification acquise contre le Canada : sous pression. Sauf que contrairement aux partenaires de Christine Sinclair, les Allemandes savent se montrer efficaces. La future Parisienne Sara Däbritz trouve Lina Magull en profondeur au point de penalty, la Munichoise contrôle, puis reprend de volée en plaquant le ballon pile entre les jambes de Hedvig Lindahl (1-0, 16e). Imparable, et chirurgical.
Et puis, les 22 actrices font connaissance avec la canicule rennaise. Deux mots qui ne vont pas forcément bien ensemble, et dont les Suédoises arrivent à tirer le mieux parti. Sur un long ballon de Sembrant balancé devant sa surface, Sofia Jakobsson prend la défense allemande de court avant de filer seule au but et de tromper Schult sur une frappe croisée que la portière de Wolfsburg ne parvient pas à dévier (1-1, 22e). Avec ce but égalisateur, la Montpelliéraine met un terme à l’invincibilité défensive allemande. Surtout, elle devient la huitième Suédoise à marquer depuis le début du tournoi. C’est un record, mais cela ne suffit pas encore.
Cartouches grillées
Les Allemandes se retrouvent alors en proie au doute. D’autant plus que la Lyonnaise Carolin Simon, blessée, est contrainte de céder sa place à Leonie Maier juste avant la pause. Au retour des vestiaires, Martina Voss-Tecklenburg brûle même déjà un autre joker en faisant entrer Dzsenifer Marozsán, pas encore complètement remise de sa fracture à l’orteil subie lors de la première journée face à la Chine (46e). Reste que la meneuse de jeu n’a pas le temps de se remettre en jambes : la Suède prend les commandes de la partie, Blackstenius trompant Schult à bout portant après une parade de l’espace de l’Allemande à la suite d’une tête décroisée au second poteau de Fridolina Rolfö (1-2, 48e).
Coup dur pour la Frauen-Nationalmannschaft qui ne parvient pas à revenir à la marque et se montre bien trop brouillonne, tant dans le placement que la finition. Et lorsque Alexandra Popp remonte enfin aux avant-postes, c’est pour se prendre un coup de poing de Lindahl à l’arrière du crâne (82e). Mais Stéphanie Frappart ne siffle pas de penalty, la VAR ayant constaté une position de hors-jeu au préalable. Le rêve de la troisième étoile s’éteint en Bretagne pour l’Allemagne, coupable de trop d’imprécisions face à une Suède de nouveau ultra-réaliste et qui rejoint les Pays-Bas en demi-finales. Pour les championnes olympiques, la défaite est d’autant plus amère qu’elles n’auront pas l’occasion d’aller défendre leur titre à Tokyo, l’année prochaine. Amère, oui…
Allemagne (4-4-2) : Schult – Gwinn, Doorsoun, Hegering, Simon (Maier, 43e) – Huth, Dallmann (Marozsán, 46e), Magull, Däbritz – Popp, Schüller (Oberdorf, 69e). Sélectionneuse : Martina Voss-Tecklenburg.
Suède (4-5-1) : Lindahl – Glas, Fischer (Ilestedt, 65e), Sembrant, Eriksson – Rubensson (Björn, 86e), Seger, Jakobsson, Asllani, Rolfö (Hurtig, 90e +5) – Blackstenius. Sélectionneur : Peter Gerhardsson.
Résultats et classements de la Coupe du mondePar Julien Duez