- Euro 2012
- Groupe B
- Allemagne/Danemark
L’Allemagne doit faire gaffe
Deux victoires en autant de matchs, six points, mais la Mannschaft n’est pas encore qualifiée. Pire encore: par un incroyable concours de circonstances, elle pourrait même être éliminée. Face au Danemark, une défaite est interdite. Et quand on sait à quel point les Danois sont accrocheurs…
Achtung, Vorsicht, Pass auf : il existe plusieurs formules, plusieurs nuances pour exprimer l’idée de « faire attention, faire gaffe » en allemand. Joachim Löw a probablement dû toutes les utiliser au cours de ces derniers jours. Battre le Portugal lors du premier match, c’est bien. Se faire le rival néerlandais lors du deuxième, c’est mieux. Pour que l’Allemagne ne se réveille pas avec la gueule de bois en début de semaine prochaine, il faudra assurer lors du dernier match. Face au Danemark. Face à cette équipe qui a battu les Pays-Bas et qui ne s’est inclinée qu’en toute fin de rencontre face aux Portugais. Une équipe qui doit absolument gagner pour continuer l’aventure. Une équipe que l’Allemagne n’a pas battue depuis 16 ans. C’était le 27 mars 1996, victoire 2-0, grâce à un doublé d’Oliver Bierhoff.
L’effroyable scénario
« Nous n’avons encore rien réussi » , a insisté l’actuel manager de la Mannschaft. Comme pour le groupe A et C, tout est encore possible dans ce groupe B. Mais, comme il s’agit du « groupe de la mort » , la situation est encore plus tragique. L’Allemagne a remporté ses deux premiers matchs, mais n’est pas encore qualifiée. Les Pays-Bas ont beau avoir perdu leurs deux premières rencontres, il leur reste un infime espoir de voir les quarts de finale. Chose assez rare pour être signalée. Pour Mats Hummels, « c’est très agréable de savoir [qu’il n’y a] qu’un point à prendre. » Il ne faudra pas pour autant se reposer sur ces lauriers fictifs et mettre les bouchées doubles. Car une victoire 1-0 du Danemark combinée à une victoire 1-0 du Portugal et les Allemands feront leurs valises. Et le voisin danois est comme à son habitude : toujours sous-estimé, toujours coriace et il finit (presque) toujours par s’en tirer.
La 100e de Prinz Poldi
Bon, après, faut pas déconner non plus, il n’y a pas le feu dans la demeure teutonne. Bien entendu, Joachim Löw compte faire jouer ses titulaires. Non seulement parce qu’il veut assurer sa qualif’, mais aussi parce qu’il estime que ça y est, son équipe est au point. « Enfin, je sais comment mon équipe peut jouer et c’est pour ça que je suis relativement calme intérieurement » , a déclaré l’homme qui a imposé le port de la chemise cintrée à ses assistants. En principe, c’est la même équipe qui devrait être alignée que lors des deux précédentes rencontres et Lukas Podolski devrait, à 27 ans, fêter sa 100e cape (43 buts et 21 passes décisives, pour l’instant). Seul point à régler, celui concernant Jérôme Boateng : le géant du Bayern ne sera pas là pour occuper le flanc droit de la défense. Apparemment, c’est Lars Bender qui tiendrait la corde pour le remplacer. Au cas où, Benedikt Höwedes pourrait faire le job, ou encore Philipp Lahm pourrait glisser à droite et Marcel Schmelzer prendre sa place à gauche. Quoi qu’il en soit, les solutions sont multiples, cette équipe compte de nombreux talents. Dans les colonnes de Die Welt, à la question « Sommes-nous en train de voir la meilleure équipe d’Allemagne de tous les temps? » , Mesut Özil a répondu : « Je pense que oui. Nous sommes devenus plus constants, nous avons plus confiance en nous. » Soit. C’est bien de penser que son équipe est forte. Maintenant, il faut aller chercher les titres. Et commencer par ne pas se faire dynamiter par les Danois.
Ali Farhat, à Gdańsk