- Coupe du monde féminine
- 1/4 finale
- Allemagne/France (1-1, 5 tab à 4))
L’Allemagne brise le rêve français
Au terme d'une rencontre qu'elles auront dominée, les Françaises ont été éliminées par l'équipe d'Allemagne aux tirs au buts (1-1, 5 tab à 4). Une élimination pleine d'amertume tant les Bleues ont été grandes ce soir.
Allemagne 1-1 France (5 tab à 4)
Buts : Šašić (84e sp) pour l’Allemagne / Necib (64e) pour la France
Tab : Behringer, Laudehr, Peter, Marozsan et Šašić pour l’Allemagne / Thiney, Abily, Necib, Renard, et Lavogez (manqué) pour la France
Il ne reste plus que quelques minutes à disputer dans la prolongation. Après un beau travail de la défense française, Camille Abily parvient à remonter le terrain de manière héroïque avant de transmettre le cuir à Louisa Necib. La Française décale le jeu côté droit. Après un gros duel, Jessica Houara parvient à adresser un centre au cordeau à Gaëtane Thiney. Le ballon suit sa trajectoire, et tout laisse présager que l’attaquante française va offrir la victoire aux siennes. Mais la Juvysienne fait mentir les pronostics et envoie le cuir à côté des cages. La Française pourra s’en vouloir. Si elle avait réussi sa frappe, la France n’aurait certainement pas été éliminée par l’Allemagne.
Le réalisme qui fait défaut
Dès le début de la rencontre, les intentions françaises sont claires : mettre le feu à cette Mannschaft. Après une toute petite minute de jeu, Élodie Thomis déborde le côté droit de la défense allemande pour offrir un caviar à Louisa Necib (1re). Seule face aux cages, la Lyonnaise s’applique, mais ne trouve pas le cadre. Le ton est donné. L’équipe de France enchaîne les situations intéressantes grâce à un pressing étouffant et une belle maîtrise technique. Dans la tempête, l’éclaircie allemande vient du crâne de Célia Šašić, mais son coup de tête n’inquiète pas Sarah Bouhaddi (15e). Derrière, les Françaises poursuivent leur domination et font parler la poudre. Sous l’impulsion d’une Necib inspirée, l’équipe de France se procurent d’énormes occasions (23e, 25e, 29e). La maladresse ou la gardienne allemande (37e) empêchent les filles de Philippe Bergeroo de prendre l’avantage. Loin des habituels clichés, l’Allemagne a du mal offensivement et ne prend pas le dessus dans le combat physique. On est loin des 19 buts inscrits depuis le début du Mondial. Les minutes défilent et la fougue française laisse place à une inquiétante inefficacité, les derniers gestes étant beaucoup trop imprécis (41e, 42e, 43e). Le manque de réalisme français est comme la cigarette : une mauvaise habitude. La mi-temps est sifflée. Les Françaises doivent régler la mire pour l’emporter.
Un penalty rageant
La seconde période démarre sur un rythme effréné. La Mannschaft se livre davantage, les espaces s’ouvrent, on va d’un but à l’autre. Bref, on assiste à un match de haut niveau. Le quart d’heure au vestiaire a fait du bien aux Allemandes qui se montrent bien plus à l’aise lors du deuxième acte. Sarah Bouhaddi est obligée de s’interposer à plusieurs reprises pour refroidir les ardeurs germaniques (56e, 58e). Le temps défile et la tension grimpe. Mais cela n’a pas fait trembler Louisa Necib. Après un long ballon, la meneuse de jeu hérite du cuir à l’entrée de la surface de réparation et décoche une frappe contrée par une Allemande qui termine dans les cages (64e). 1-0. C’est la délivrance côté français. Il reste un peu moins d’une demi-heure à tenir. Le stade de Montréal donne de la voix pour les Bleues et confirment l’amitié franco-québécoise. Les Allemandes se ruent à l’attaque afin d’égaliser, mais la défense française résiste. La charnière centrale Renard-Georges ne laisse rien passer. Mais à force de reculer, la France s’expose aux erreurs. Majri dévie un centre de l’épaule dans sa surface et l’arbitre accorde un penalty plus que contestable à l’Allemagne. Šašić ne se fait pas prier et remet les deux équipes à égalité (84e). La fin de match est irrespirable, mais le score n’évoluera plus. La prolongation s’offre aux 22 actrices.
Thiney et la balle de match
Après 90 minutes d’une lutte acharnée, les joueuses sont épuisées. En ce début de prolongation, l’intensité de la rencontre a baissé d’un ton, mais les deux équipes jettent leurs dernières forces dans la bataille. Le jeu devient brouillon, pourtant la France parvient toujours à inquiéter l’Allemagne. Sur une belle percée, Gaëtane Thiney, entrée à la place d’Eugénie Le Sommer, tente de reprendre la balle au point de penalty, mais n’y parvient pas, une joueuse allemande l’ayant déséquilibrée (98e). Ce sera tout pour ce premier quart d’heure de la prolongation. Sur le banc français, les visages sont crispés, les remplaçantes françaises incapables de rester assises. Après une belle remontée de balle, Jessica Houara d’Hommeaux adresse un amour de centre à Thiney. Seule face aux cages, la joueuse de Juvisy reprend le cuir mollement et loupe la balle de match (116e) ! La Française est dépitée, mais n’aura pas le temps de ressasser. Le sifflet retentit, l’épreuve des tirs au but est annoncée. Toutes les joueuses réussissent leur tentative. Toutes à l’exception de Claire Lavogez. Sa frappe est arrêtée par Nadine Angerer, la gardienne allemande, qui envoie ainsi ses coéquipières en demi-finales. La France est allée au bout d’elle-même, a dominé cette Allemagne, mais repart les larmes aux yeux. Encore une fois. La malédiction continue.
Le but de Louisa Necib
Le penalty allemand
Par Lhadi Messaouden