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L’Algérie mise sur ses roublards

Par Bilal Bey
4 minutes
L’Algérie mise sur ses roublards

Après le fiasco de la CAN, l’Algérie a l’occasion de renouer avec le succès en obtenant son ticket pour le Qatar face au Cameroun les 25 et 29 mars prochains. Pour cette double confrontation, Djamel Belmadi a décidé de laisser le sang neuf à la maison pour miser sur les vieux roublards.

C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure confiture. Telle semble être la logique de grand-mère de Djamel Belmadi pour ce barrage face au Cameroun. Au moment où le sélectionneur a annoncé sa liste samedi dernier, force est de constater que beaucoup d’éléments manquent à l‘appel et que de vieux visages ont refait surface. Si l’absence d’Adam Ounas porte la justification d’une blessure, ce n’est pas le cas de Saïd Benrahma, Haris Belkebla, Mohamed El Amine Amoura ou encore Adem Zorgane . Tous ces joueurs présents lors du naufrage de la CAN en janvier dernier voient leur place occupée par des anciens de la maison, qui pour certains n’étaient plus rentrés depuis longtemps. La volonté de Djamel Belmadi semble claire : miser sur l’expérience.

Les revanchards

Belmadi se méfie des Lions indomptables. L’équipe camerounaise et son duo Aboubakar-Toko-Ekambi, qui a éclaboussé la CAN de son talent, ne l’ont vraisemblablement pas laissé indifférent.« Vous les avez vus, ils ont une animation, un style, des phases de jeu. Il faut se prémunir de ça pour les rendre le moins dangereux possible. » Se prémunir, il l’a fait. Djamel Belmadi a décidé de miser sur des vieux briscards rancuniers pour atteindre ses objectifs. Ishak Belfodil (30 ans), Djamel Benlamri (32 ans), Sofiane Feghouli (32 ans), Raïs M’Bolhi (35 ans), Youcef Belaïli (30 ans) ou encore Adlène Guedioura (37 ans) sont de la partie, et du côté des Fennecs, on espère que leur bouteille servira à quelque chose. « Pour certains, c’est la dernière possibilité de jouer une Coupe du monde. Il faut profiter de cette équipe qui a envie de se racheter. » Ce n’est pas la première fois que Belmadi joue la carte des revanchards. La dernière a d’ailleurs été couronnée de succès puisqu’il s’agit de la victoire lors de la CAN 2019. « Bounedjah, Benlamri, Belaïli à leurs débuts avaient aussi ce côté très revanchard », assenait-il pour justifier ses choix. Les trois joueurs avaient à l’époque une revanche à prendre sur le football. Cette victoire en sélection leur a permis de donner un sens à des carrières en club qui ne les menaient nulle part. La revanche d’Adlène Guedioura en est une autre. Décrié pour son âge (37 ans) avant la CAN, l’ancien milieu de Watford au style très rugueux et à la lourde frappe n’avait pas été retenu pour la compétition alors qu’il était encore titulaire indiscutable lors du sacre de 2019. Son rôle devant la défense ayant été repris par Rami Zerouki en janvier dernier, il est de retour, prêt à fouler la pelouse laborieuse du Japoma Stadium ce vendredi. Pour les journalistes qui doutaient de lui en conférence de presse, Belmadi a été clair : « Guedioura est prêt. » Rami Zerouki pourrait alors se voir indiquer le banc dans cette mission périlleuse où l’échec de l’apprentissage ne sera pas permis.

La next-gen attendra son tour

En cas d’échec, pas de seconde chance. Ou du moins pas avant quatre ans. Ça fait beaucoup. Beaucoup trop pour l’Algérie, qui a déjà manqué le Mondial 2018. En laissant de côté ses jeunes joueurs, Belmadi ne les exclut pas. Il les protège contre un éventuel second revers consécutif. Car ces joueurs, qui incarnent l’avenir de la sélection, pourraient ne jamais se relever en cas de désillusion ou même ne pas savoir trouver les ressources nécessaires en cas de doute durant la double confrontation. Ismaël Bennacer et Hicham Boudaoui font certes exception à la règle, mais c’est un groupe relativement âgé et expérimenté qui ira défier les Lions. Saïd Benrahma a beau briller depuis le début de saison avec West Ham en Premier League, il lui reste encore tout à accomplir en sélection. Zorgane est étincelant en Jupiler League du côté de Charleroi, mais à l’heure qu’il est, c’est de la voix et de l’expérience d’Adlène Guedioura dont les Verts ont besoin. Rien n’est définitif pour Zorgane ou Benrahma, idem pour Bounedjah, qui traverse une période de doute en ce moment et n’est pas non plus de la liste. Le doute n’est pas permis cette fois-ci et comme le dit si bien Belmadi : « Je n’ai pas fait une liste de sanctions, mais une liste pour nous qualifier pour la Coupe du monde. »

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