- C1
- Gr. H
- Ajax-Lille (3-0)
L’Ajax dresse les Dogues
Largement supérieur techniquement, tactiquement et physiquement, l'Ajax a donné une leçon (3-0) au LOSC mardi soir.
Ajax 3-0 Lille
Buts : Promes (18e), Álvarez (50e) et Tagliafico (62e) pour l’Ajax.
Le problème, avec Amsterdam, c’est les violons. Paraît-il que ces petites bêtes en bois bercent les esprits. Paraît-il, aussi, qu’elles peuvent sauver des vies, demandez à Camillo Sivori. Une soirée de Ligue des champions, et les voilà : les violons, encore et encore les violons. Les mêmes qui avaient d’abord aspiré l’âme du Bayern Munich au milieu de la demi-finale de la Ligue des champions 1995, puis celles du Real et de la Juventus l’an passé. Ainsi, comment se préparer à une visite chez ce drôle d’Ajax ? Christophe Galtier, coach puceau en C1, avait son idée et un espoir : « Un tel match, ça doit transcender, transformer… » Oui, mais un tel match pouvait aussi pétrifier les hommes, aussi vice-champions de France soient-ils. Parce que l’Ajax restait l’Ajax, même sans De Ligt, même sans De Jong, même sans Schöne, même avec un Donny van de Beek sur le flanc et même si André Rieu n’avait pas pris la peine de quitter son canapé pour venir agiter son archet devant une foule gaga. Ces types-là ne savent pas faire autrement que jouer avec culot, fracasser des lignes et presser dans tous les sens, partout, tout le temps, on le savait. Parfait, Galtier attendait exactement la même chose de ses gars : un match sans complexe. Mission réussie sur certaines séquences, mais mission largement perdue aux points (0-3). Ah, les violons.
Le mirage d’un jeu égal
Les Nordistes, qui n’avaient plus connu la phase de poules de la Ligue des champions depuis sept ans, ont bien compris dès le nez passé par la fenêtre de la Johan Cruyff ArenA où ils avaient foutu les pieds : dans le grand monde. Résultat, ils ont d’abord ramassé, voyant l’Ajax monopoliser le ballon (70% de possession sur la première demi-heure), empiler les pralines – dont une monstrueuse cuisinée par Ziyech qui s’est explosée sur la barre de Mike Maignan – et enchaîner les passes dans le dernier tiers de leur invité du soir. Le LOSC a tenu, puis a logiquement craqué peu après le quart d’heure de jeu sur une tête de Quincy Promes (1-0, 18e), avant d’entrer progressivement dans leur nuit. Ainsi, Jonathan Bamba a allumé le petit filet d’Onana, et le gardien camerounais s’est surtout montré élastique sur une reprise d’Ikoné juste avant la pause, qu’il a détournée du pied. Là, on a senti que les Lillois, dangereux en contre, avaient commencé à prendre le pouls et qu’une potentielle égalisation pouvait être autre chose qu’un mirage. N’est-ce pas aussi ça, jouer sans complexe ?
Rideau baissé
Évidemment que si, mais la Ligue des champions demande au moins autant d’attention qu’une étape sur le Giro, et Ziyech l’a rappelé à Maignan au retour des vestiaires, juste après avoir glissé un petit pont à Bradarić. Pas suffisant ? Non, donc Edson Álvarez, arrivé cet été du Club América, est venu découper pour de bon le scénario quelques secondes plus tard en prolongeant victorieusement une ouverture parfaite de Neres (2-0, 50e). Le début d’une lutte pour le LOSC, soudain incapable de respirer, de stopper les roulettes hollandaises et de garder la tête froide en contre (coucou Bamba !), malgré les quelques éclairs d’Ikoné, à l’origine d’un bon centre pour une tête d’Osimhen sauvée facilement par Onana. Résultat ? À trente minutes de la fin de la foire, Tagliafico a planté un troisième but de la tête sur corner, histoire de baisser pour de bon le rideau sur les espoirs lillois (3-0, 62e). Au tapis, Galtier a alors envoyé la paire Yazici-Araujo dans la baston : le premier a tenté un enroulé malin et a cogné le poteau d’Onana, le second a tenté d’apporter sa folie, mais l’Ajax n’a jamais vu le moindre poil se hérisser en dépit des bonnes vingt dernières minutes des Dogues. Un tel match sert aussi à ça : à comprendre où l’on a vraiment atterri.
Ajax (4-3-3) : Onana – Dest, Veltman, Blind, Tagliafico – Álvarez, Martinez (Ekkelenkamp, 88e), Promes – Ziyech (Lang, 77e), Tadić, Neres (Huntelaar, 83e). Entraîneur : Erik ten Hag.
LOSC (4-3-3) : Maignan – Celik, Fonte, Gabriel, Bradarić – Sanches (Araujo, 63e), André, Soumaré (Xeka, 77e) – Ikoné (Yazici, 63e), Osimhen, Bamba. Entraîneur : Christophe Galtier.
Résultats et classement de la Ligue des championsPar Maxime Brigand