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Auxerre, VRP de luxe de la Ligue 1
Il y a deux ans, le passage en Ligue 1 de l’AJ Auxerre s’était résumé à une saison ascenseur. Deux ans plus tard, les Icaunais sont sur le point de valider leur maintien dans l’élite. En travaillant bien malgré des résultats en dents de scie, le succès d’estime est au rendez-vous et c’est un vrai kif à observer.

L’AJ Auxerre va bien, merci pour elle. Le 7 mars dernier, en conférence d’avant-match contre Reims, Christophe Pélissier émettait le vœu pieux « de passer la barre des 30 points avant la trêve (internationale, prévue du 17 au 25 mars, NDLR) ». Pas forcément acquis d’avance, car ses troupes sortaient alors d’une série de 13 matchs sans victoire, hormis un succès de prestige à l’Abbé-Deschamps face à l’OM (3-0). Mais visiblement, l’armada icaunaise a pris son coach au pied de la lettre en s’imposant solidement sur la pelouse de Delaune (0-2). Mission accomplie : avant d’enchaîner à Nice ce vendredi soir, Auxerre a 31 points dans sa musette et, à moins d’un crash intégral, le maintien en Ligue 1 n’est plus qu’une formalité.
Cela dit, dans une région où le bon sens paysan a toujours fait figure de mantra, attention à ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Dans la chronique hebdomadaire qu’il tient dans les colonnes de L’Yonne républicaine, Guy Roux prévient : « En gagnant à Reims, l’AJA a engagé les optimistes à se reposer sur leurs lauriers non coupés. Mais ils ont tort ! » Autrement dit : « On joue encore le maintien », tant que celui-ci n’est pas mathématiquement validé.
Ballon d’eau fraîche
Il n’empêche. Malgré la passe à vide vécue en ce début d’année 2025, cette saison auxerroise n’a rien à voir avec l’exercice 2022-2023, lors duquel les Bourguignons avaient retrouvé l’élite après 10 ans de purgatoire. Trop tendres, les Bleu et Blanc étaient directement redescendus en Ligue 2, mais pour la quitter un an plus tard, auréolés du titre de champion qui plus est. « Juste après la défaite contre Lens (1-3, le 3 juin 2023, NDLR), qui a acté notre redescente en L2, j’ai dit qu’il fallait relever la tête et se concentrer sur notre réaction pour remonter en L1, se souvient Gaëtan Perrin dans un entretien à L’Équipe. C’est une question de détermination et de force de caractère. Tout est possible quand on s’en donne les moyens. »
🔊 𝑴𝑶𝑵𝑻𝑬𝒁 𝑳𝑬 𝑺𝑶𝑵 🔊 📢 Le parcage auxerrois lance le « 𝑨𝒖𝒙 𝒂𝒓𝒎𝒆𝒔 », le public rémois reprend 🤝 Merci encore à nos plus de 1⃣0⃣0⃣0⃣ supporters qui ont fait le déplacement 🫂#TeamAJA #SDRAJA pic.twitter.com/zn4AY8k6UH
— AJ Auxerre (@AJA) March 10, 2025
Effectivement, malgré sa onzième place, l’AJA s’est déjà offert quelques gros coups : en plus de la double victoire face à l’OM, on peut ajouter les cartons face à Rennes (4-0) et Brest (3-0), et des nuls de prestige contre Lyon et Lens (2-2), sans oublier le PSG (0-0) à domicile. Autant de résultats vécus dans un Abbé-Deschamps plein à craquer. Face à Montpellier, le 30 mars prochain, ce sera la 13e fois de la saison que le stade affichera complet. Soit 100% des matchs à domicile de l’AJA depuis un certain Auxerre-Nice, le 18 août dernier (victoire 2-1). Fort !
Après le premier groupe de sept, les autres clubs, plus locaux, doivent leur place à leur bonne gestion, à un bon travail technique et tactique. L’AJA est revenue parmi les meilleurs du 2e peloton.
« Ce championnat, plus que jamais, a mis en évidence la relation entre les clubs riches et les autres, analyse Guy Roux. Le peloton des riches, souvent favorisés par les manœuvres financières en cours, semble se détacher. […] Après ce premier groupe de sept, les autres clubs, plus locaux, doivent leur place à leur bonne gestion, à un bon travail technique et tactique. L’AJA est revenue parmi les meilleurs du 2e peloton. » De fait, Auxerre est devenu une excellente publicité pour le ventre mou. Loin des rêves de Coupe d’Europe, éloigné de la lutte contre la relégation, les hommes de Christophe Pélissier bossent consciencieusement leur maintien dans l’élite, avec un groupe homogène (6 joueurs du dernier XI de départ étaient déjà présents lors du dernier passage en Ligue 1) et des renforts qui ont soit déjà fait mouche (Hamed Junior Traoré et ses 10 buts en tête de liste ou Clément Akpa, convoqué pour la première fois avec la Côte d’Ivoire) soit sont en train de se libérer (Théo Bair par exemple, qui a plié le match face à Reims, après une période de disette qui a commencé en octobre 2024). En attendant de voir comment évoluera le projet lors des saisons suivantes, il reste huit journées pour déguster le show du ballon d’eau fraîche de cette mouture 2024-2025, ni plus ni moins. Après tout, comme le conclut Guy Roux : « Nos joueurs ne sont pas des comptables. Ils aiment surtout gagner. »
Auxerre renverse Nice sur le gongPar Julien Duez