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Laisse Zoua zoom zoom zen
Il aurait aimé en faire plus pour le Gazélec, marquer notamment plus de buts, mais il savait que cette saison allait être compliquée et qu’il pouvait se retrouver dans ce genre de situations. Pourtant, à l'approche d'un match décisif, pas de stress, jamais, chez Jacques Zoua.
Jacques n’a que 24 ans, mais il a déjà connu cinq championnats différents et parle comme s’il en avait déjà vu bien d’autres. À quelques instants de leur finale pour le maintien face à Lorient, il semble paradoxalement détendu. Entre sérénité et fatalité : « J’ai vraiment confiance, on va se donner à fond, on va tout faire pour se maintenir parce qu’on a encore une chance de se maintenir, mais toutes les cartes ne sont pas entre nos mains. » Il a déjà vécu ça en Allemagne et il sait très bien qu’il vaut mieux ne pas trop s’en faire et se concentrer sur le plus important. Le football. Gagner face à Lorient. Prendre les trois points. Et voir après ce qu’a fait Toulouse. Bref, chaque chose en son temps : « Un mois après que je suis arrivé à Hambourg, les changements d’entraîneurs et de dirigeants à tout-va ont commencé. Le club a coulé entre autres parce que tout est allé très vite sans qu’on s’en rende compte. Les supporters en ont eu marre, forcément. Et on a écrit qu’ils cassaient des voitures, qu’ils m’avaient jeté des bières dessus, mais c’est faux. Et ça, parler de ce qui se passe en dehors du foot, ça contribue surtout à aggraver la mauvaise ambiance. »
« Parfois, j’ai l’impression que quelqu’un m’en veut. »
À l’écouter, Jacques ne tire toujours que du positif de ses mauvaises expériences : « J’ai grandi en Allemagne. À Bâle, j’ai connu la Ligue des champions, c’était stable, mais en Allemagne, j’ai grandi. Certes, sportivement, ce n’était pas l’idéal, j’ai connu au minimum trois ou quatre entraîneurs, mais j’ai appris à me battre, à ne pas perdre espoir et j’ai à chaque fois regagné ma place. Et puis j’ai surtout appris la rigueur là-bas. » Même schéma quand il va tenter l’année suivante l’aventure turque, au Kayseri Erciyesspor : « J’y ai vraiment beaucoup appris, même si je n’ai pas été payé les quatre derniers mois. Du coup, je suis parti et je n’ai toujours pas été payé. Mais il n’y a pas que moi. La grande majorité de l’équipe était dans mon cas. »
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— Jacques Zoua (@Jacques_Zoua) 27 juin 2015
À croire que le destin a une dent contre lui. Que le karma est contre lui. D’ailleurs, lors de sa fin de saison 2015, juste avant de rejoindre la Corse, Jacques va connaître un nouveau coup du sort : « Je n’ai pas pu aller à la CAN, alors que je suis sélectionné depuis tout petit, pour une histoire de papiers. Franchement, je n’ai pas tout compris. » Dans les médias, en tout cas, on raconte qu’il a deux dates de naissance et le temps que la Fédération camerounaise se charge de l’affaire, sa participation à la compétition est compromise : « Parfois, j’ai l’impression que quelqu’un m’en veut. » Au final, c’est son entraîneur Volker Finke qui réussit à régulariser sa situation… après la fin de la compétition.
Réalisateur amateur
Mais voilà, le natif de Garoua, qui a fait ses débuts au Coton Sport, là où sont également passés Roger Milla et Jean II Makoun, préfère relativiser : « L’important, c’est que je continue à prendre du plaisir et que je continue à jouer au foot. » Et il fait tout pour : « J’adore m’entraîner. Dès que je suis en vacances, je rentre chez moi au Cameroun, vais voir mes amis, ma famille, mon ancien club, mais dès que j’ai le temps, je m’entraîne. » Il n’est donc pas rare de voir une vidéo de lui en train de faire de la corde à sauter ou un footing torse poil sur Twitter : « Bon, j’en poste pas non plus tous les jours hein, mais j’aime bien faire des vidéos aussi. C’est ma femme ou un ami qui tourne et je monte tout ça. Je fais ça de temps en temps. »
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— Jacques Zoua (@Jacques_Zoua) 25 avril 2016
Tout pour se sentir bien en Corse donc, où, d’après lui, tous les ingrédients sont réunis : « Les gens sont très cool ici, il fait beau, c’est une belle île. Et puis, il y a quand même malgré tout une envie de gagner. On a mal commencé, on a eu du mal, mais je crois qu’on mérite de rester. On a su revenir et on va tout faire pour se maintenir. J’aurais aimé, j’aimerais en faire encore plus que mes cinq buts, six avec la Coupe, parce que je me sens vraiment bien ici. » Et visiblement quelle que soit la division dans laquelle il jouera l’année prochaine. Mais la Ligue 1 serait tout de même préférable. Ça ne dépend plus que d’eux. De lui.
Par Ugo Bocchi