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- Nantes-Toulouse (1-5)
Lafont, pas la grande forme
Le naufrage historique du FC Nantes, en finale de la Coupe de France contre Toulouse (1-5), est aussi celui d'Alban Lafont, loin de son meilleur niveau qui lui avait permis d'être appelé en équipe de France en début de saison.
Au moment de coucher les onze noms des titulaires pour la finale de la Coupe de France, Antoine Kombouaré avait décidé de ne pas avoir d’états d’âme envers Rémy Descamps, héros du parcours des Canaris dans cette cuvée 2022-2023. Déjà sorti blessé durant la demi-finale contre l’Olympique lyonnais, Descamps a cette fois passé l’intégralité de la rencontre sur le banc de touche au profit d’Alban Lafont, gardien numéro un du club. Nul ne sait si le scénario de la rencontre aurait été différent en cas de titularisation du gardien formé au Paris Saint-Germain, mais une chose est certaine : Kombouaré n’a pas eu le nez fin, tant Lafont est passé à côté de sa finale.
Une influence nulle
À l’image de sa défense, totalement dépassée par les Toulousains dans une rencontre à sens unique, Lafont n’est qu’un simple spectateur des deux premiers buts de la rencontre inscrits par Logan Costa. La responsabilité du gardien nantais intervient surtout lors des buts suivants. Sur le troisième, Gabriel Suazo, alors à cinquante mètres des buts adverses, adresse un ballon dans la profondeur impeccable pour Thijs Dallinga qui file dans le dos de Jean-Charles Castelletto. Alban Lafont n’anticipe pas, hésite et sort complètement à contretemps pour se retrouver à la merci de l’attaquant néerlandais qui l’ajuste facilement d’un ballon piqué, brisant ainsi le peu d’assurance défensive qui restait aux Nantais à ce moment de la rencontre. Sur le quatrième, Lafont voit Farès Chaïbi s’infiltrer dans la surface, légèrement excentré sur la gauche. L’international algérien décoche une frappe à la portée de l’ancien gardien toulousain qui perd alors toute lucidité et repousse mollement le ballon… pile sur Dallinga, qui n’en demandait pas tant pour définitivement tuer la rencontre. Nantes, qui se reposait essentiellement sur une solide défense ainsi qu’un gardien fiable et performant la saison dernière, a tout perdu. Comment imaginer que Lafont ferait preuve d’une telle fébrilité pour sa deuxième grande finale, après celle remportée dans la même compétition contre Nice il y a un an ? Une fébrilité encore plus criante lorsque Lafont passe proche d’un CSC en essayant de capter un ballon, et des signaux très inquiétants en vue de la suite.
L’équipe de France semble loin
Appelé pour la première fois en équipe de France lors du rassemblement de septembre 2022 pour pallier le forfait d’Hugo Lloris, Alban Lafont semble désormais loin de la sélection. Malgré les retraites de Lloris et Steve Mandanda, Didier Deschamps a préféré se passer des services du gardien nantais au profit d’un autre néophyte – Brice Samba – et d’Alphonse Areola pour accompagner Mike Maignan. Une décision logique qui s’explique par l’impact en baisse de Lafont depuis plusieurs semaines, combiné à la dégringolade du FC Nantes, aujourd’hui au bord de la relégation en Ligue 2. Mais au-delà de son avenir en sélection, c’est la progression de Lafont qui est remise en question, lui qui était dépité après la rencontre ce samedi. « Il va falloir accepter la défaite et se remettre au travail. Psychologiquement, c’est un peu compliqué, mais il va falloir s’accrocher. Il y a un grand sentiment de honte, quand on est compétiteur c’est toujours difficile de perdre comme ça, mais on apprend dans toutes les situations. » Certes, il n’a que 24 ans et encore le temps d’apprendre, mais le Burkinabé de naissance se retrouve aujourd’hui dans le flou à un an de la fin de son contrat. Si Nantes veut récupérer des fonds sur un joueur valorisé à environ vingt millions d’euros, il devra le vendre cet été. Sauf que cette finale de Coupe de France et plus globalement les dernières semaines vont laisser des traces et potentiellement freiner les velléités de plus grands clubs européens qui avaient un œil sur Lafont, qui a peut-être déjà atteint son plafond.
Par Fabien Gelinat