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Laëtitia Dana : «J’ai plutôt intérêt à supporter le PSG !»
De Laëtitia Dana, on connaît surtout la reprise du Woo Hah de Busta Rhymes. Ça, c'est pour le travail en semaine. Le week-end venu, le cœur de la soul girl vibre pour un tout autre : le football. Surtout celui du PSG, de l'équipe de France et... de la Zambie. Mais ne lui parlez pas de l'Italie. Vraiment pas...
Alors comme ça, il paraît que tu es une grosse fan du PSG ?Ouais, je suis fan du PSG. Alors grosse fan, c’est un bien grand mot, mais disons que je suis chauvine à l’échelle de ma ville. Parisienne pure souche. Et tous mes potes supportent le PSG, donc j’ai plutôt intérêt à le supporter avec eux ! (rires)
Pourtant, t’es née dans le vingtième arrondissement. Le fief du Paris FC…Ouais mais… Paris, quoi ! J’ai été embarquée dans le football par la ferveur de mon entourage. Donc le PSG.
Ça a commencé comment, cette histoire ?Avec mon meilleur ami William Touitou, qui a réalisé le documentaire Parc, on se connaît depuis tout petit et je l’ai suivi. Je me rappelle qu’il m’avait invité à un match de l’équipe de France, il y avait encore Zidane, c’était France-Mexique au Stade de France (le dernier match de Zidane au Stade de France, en 2006). J’ai adoré, je me suis éclatée. Et puis, j’ai toujours suivi ce que faisait William puisqu’il jouait en CFA, vers Saint-Germain-en-Laye. Par contre, me demande pas de citer un joueur, à l’exception des grands joueurs internationaux…
C’est dommage, la question suivante était : quels sont tes joueurs préférés ?C’est un peu ringard de répondre ça, mais ce sont les joueurs de la période Coupe du monde 98-Euro 2000 parce que là, j’étais complètement à fond. La ville entière était à fond, le pays était à pleine vitesse. Donc j’étais surtout à fond sur Wiltord et sur Zidane. Mais alors depuis… Si, il y a les frères Mandanda ! J’en ai rencontré un, Riffi (gardien en National, à Uzès-Pont-du-Gard), qui est vraiment très cool. En fait, il est en couple avec la sœur de mon mec et du coup, on s’est retrouvé deux ou trois fois à la même table. Et comme je sais qu’il va de club en club, qu’il se fait prêter, je connais pas trop le système et j’en ai appris un peu plus avec lui ! J’ai aussi entendu parler de son frère Steve, forcément.
Tu disais être allée au Stade de France avec William, mais t’as déjà été au Parc avec lui, aussi ?Je voulais absolument y aller, mais il n’a jamais voulu m’y emmener parce que lui était dans un délire « testostérone » : On y va ! On crie ! Bon, c’est pas du tout un fauteur de troubles, mais le Parc, pour lui, c’est un truc qui se vit entre mecs. Et comme il est extrêmement protecteur avec moi, il m’a préservé. (Rires) À l’époque, il avait vingt-trois ans, il était dans la force de l’âge, il avait de l’énergie et c’est un trip entre potes qu’il se faisait. Donc ma foi, j’ai pas encore eu la chance d’aller au Parc…
Tu penses quoi du PSG qatari ?Je suis une fille. Donc j’ai un point de vue de fille. C’est-à-dire que je regarde le football à travers les médias et le textile. Ce qui me dérange, c’est que j’ai un peu l’impression qu’on perd l’aspect sport et que le marketing prend totalement le dessus. Bon, les salaires, c’est un autre débat et je sais que les carrières de sportifs sont courtes. Mais ce qu’on montre aux supporters, maintenant, c’est pur sur pub, matraquage sur bannières, maillots, chaussettes… Je trouve que c’est trop. Du coup, le principe même du foot – qui est un sport collectif et qui devrait être à mes yeux le reflet de la société, comment les citoyens doivent être en société -, on s’en écarte. Donc je décroche un peu, là. Les équipes, au lieu de prôner un message, deviennent des panneaux publicitaires.
Est-ce que tu peux nous expliquer le concept de « s’intéresser au football par le textile » ? Hahaha. C’est « quand je vois de la lumière dans une boutique, je rentre » ! (rires) Donc quand j’arrive au Nike Store de Bastille, au première étage, je vois les maillots du PSG. Mais le maillot le plus cool, c’est celui qui est bordeaux… celui du FC Metz. Ça va faire plaisir à mon manager, ça, tiens !
C’est comment d’être une fille qui supporte le foot ?Je suis bonne cliente, donc à partir du moment où il y a un sport collectif que je vais voir avec des gens à fond dedans, qui peuvent m’expliquer les règles, etc, je suis partante ! Je me sens pas comme un OVNI. Et puis regarde dans le PAF : ces dernières années, il y a pas mal d’émissions de foot qui sont animées par des filles. Là où il y avait que des mecs avant. C’est plutôt cool. En plus, elles sont ultra-pros, faut pas leur jeter des pots de fleur ! L’égalité arrive dans le sport, en fait.
Quand il s’agit de supporter une équipe nationale, toi qui est française mais d’origine tunisienne et ivoirienne, c’est pas trop compliqué ?Ça dépend de qui joue contre qui ! Mais je suis née ici. J’ai la culture française, je suis parisienne. Évidemment, j’aurais tendance à supporter l’équipe de France. Mais ce que je peux lire dans les médias peut aussi me sensibiliser à une équipe. Par exemple, pendant la dernière CAN, il y avait la Zambie et la dernière fois qu’ils avaient participé, l’équipe s’était crashée en avion (en 1993). Donc je me suis dit : « C’est bon, eux, je les suis ! La Zambie, à la vie à la mort ! » Et puis, faut que ça joue quand même. Je me rappelle très bien de la finale de l’Euro 2000, quand Wiltord marque dans la prolongation. Franchement, si l’Italie avait gagné, ça m’aurait fait mal au cœur. Sur le terrain, c’était des marionnettes, c’était n’importe quoi. Même quand ils ont gagné la Coupe du monde en 2006, c’était pas un jeu super quali, quoi. Les pleurades, les chichis… C’était pas très excitant. C’est un peu sournois, le football italien.
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter : d’aller au Parc un de ces jours ?(un peu triste) Ah bah ouais, quand même, j’aimerais bien. Voir à quoi ça ressemble, déjà. J’ai le souvenir que le Stade de France, c’était gigantesque. Alors que le Parc, c’est plus petit, et en matière de ferveur, ça doit être autre chose.
Quand William se sera assagi, peut-être ?Ouais ! (rires) Mais je crois qu’il est prêt, là.
T’en as pensé quoi, de son documentaire ?J’ai adoré la vision des supporters qu’il a eue. C’était important pour lui qui est un vrai supporter, très discipliné, du PSG. Aussi pour tous ces supporters qui sont fans de Paris depuis des années, mais qui ne sont pas des agitateurs, pour qu’il n’y ait pas d’amalgame. Ça le démangeait. S’il a pris cette initiative, c’est qu’il a bien senti que vis-à-vis des pouvoirs en place et de l’opinion publique, on les mettait tous dans le même sac. Il ne voulait pas montrer une image voyou du PSG.
CONCERT // JEUDI 24 OCTOBRE // NOUVEAU CASINO // BILLETS ICI Site officiel Laetitia Dana sur Facebook
Propos recueillis par Matthieu Rostac