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Les Lyonnais sont-ils le problème de l'OL ?
Un peu plus en crise à l'issue de chaque journée, Lyon voit sa stratégie de miser sur l’ADN OL s’effondrer. Pire, elle n’aide clairement pas un club où plus personne ne peut se saquer.
Alexandre Lacazette, Rayan Cherki, Corentin Tolisso, Rémy Riou, Anthony Lopes et Maxence Caqueret… Si l’on ajoute Sinaly Diomandé et Saël Kumbedi, débarqués entre Rhône et Saône avant leur majorité, Lyon porte encore cette saison le sceau du fameux « ADN OL ». Depuis un an et demi, et la fin du mandat de Jean-Michel Aulas, le club s’est orienté vers un retour aux racines, qu’il pensait bénéfique pour une institution qui tanguait déjà beaucoup. Force est de constater que ce virage n’a pas fonctionné et, même s’il n’est pas la seule explication au naufrage que vit Lyon ces derniers mois, il a sa part de responsabilité. Si la seconde partie de saison dernière a été plutôt correcte, notamment grâce à Alexandre Lacazette, bien aidé par l’explosion de Bradley Barcola, et la confirmation de Rayan Cherki, cette dynamique paraît bien loin aujourd’hui.
Gones sans règle
En pleine crise, l’OL ne peut plus compter sur ses Lyonnais, censés être plus impliqués pour aider le club de leur cœur que les joueurs venus de l’extérieur. C’était en tout cas le message que semblait vouloir faire passer Jean-Michel Aulas en mai 2022, lorsqu’il annonçait dans une lettre ouverte « qu’il était important de retrouver nos fondamentaux, notre ADN OL ». En faisant revenir Riou, Lacazette, Tolisso et Lovren, le président misait sur l’amour de ces joueurs pour ce maillot afin de sortir le club de son pétrin. Raté. Et aujourd’hui, cet ADN OL semble même être un souci pour la nouvelle direction. Si Alexandre Lacazette a donné pleinement satisfaction l’an dernier, le retour de Corentin Tolisso s’est beaucoup moins bien passé. Plus le même joueur qu’il y a six ans, l’ancien du Bayern Munich enchaîne les prestations moyennes. La défaite à Reims ce dimanche (2-0) a bien mis en lumière qu’il n’avait plus aucune spontanéité dans ses choix, et qu’il ne peut plus jouer que face au jeu. Malgré tout, il a été titularisé sans broncher par Bosz, puis Blanc et désormais Grosso.
🔚 C'est terminé à Reims.
Prochain match à la maison face au FC Lorient, le dimanche 8 octobre à 15h 🔜🔴🔵
2-0 #SDROL pic.twitter.com/eYgxD8AAzR
— Olympique Lyonnais (@OL) October 1, 2023
Peut-être n’y a-t-il tout simplement pas de meilleur milieu de terrain dans le groupe pour lui piquer sa place selon les techniciens qui se succèdent ? Toutefois, d’après RMC, certains joueurs du groupe ne comprendraient pas forcément l’immunité dont le champion du monde 2018 bénéficie. Sûrement que Tolisso, ému aux larmes après le revers de ce week-end, n’est pas le milieu le plus facile à sortir du onze, aussi, vu son poids dans le vestiaire, et sa proximité avec Lacazette. Toujours selon la radio, celui qui tenterait de prendre le flambeau des mains désespérées des anciens se nomme Rayan Cherki. Et sa prise de pouvoir ne ferait pas l’unanimité. Assez insupportable avec ses coéquipiers sur le terrain, le prodige serait tout aussi désagréable au Groupama OL Training Center le reste de la semaine, et aurait déjà fait péter un plomb à quelques-uns de ses partenaires.
« Que de la flûte »
On pourrait ajouter à cela la pige non convaincante de Rémy Riou dans les buts en début de saison lorsque Lopes était blessé, et la blessure longue durée de Dejan Lovren, qui n’a toujours pas joué cette saison. Cette stratégie de l’ADN OL a donc été un échec, si tant est qu’il s’agissait d’une réelle philosophie sportive. Ce que contestait Moussa Dembélé dans son grand déballage vendredi dernier sur Foot Mercato. « Quand ils sont venus parler du projet ADN OL à l’été 2022, on a vu que c’est du marketing, ça. Pour vous dire, on en rigolait dans le vestiaire. Mais les supporters, eux, tombent dedans. Regardez les réseaux du club à cette époque. Il n’y avait que des posts sur des joueurs du centre. C’était de la communication, et rien d’autre. Il n’y a aucun projet footballistique sur le long terme, aucune vision, que de la flûte. C’est catastrophique », sanctionnait l’attaquant d’Al-Ettifaq.
Les ventes de Bradley Barcola, Malo Gusto et Castello Lukeba, dont les deux dernières étaient prévues par Jean-Michel Aulas, enlèvent encore un peu de crédibilité à ce projet. « Il faut privilégier l’ADN OL par la mise en confiance d’un certain nombre de jeunes comme Malo Gusto, Castello Lukeba, Bradley Barcola », affirmait pourtant le boss historique en mai 2022. Alexandre Lacazette, aussi, dans l’interview parue dans le magazine So Foot, dézinguait cette direction en expliquant qu’il fallait « arrêter avec ça ». Heureusement pour l’OL, le capitaine avait également assuré que Lyon ne finirait pas comme Saint-Étienne. « Pas tant que je serai sur le terrain, en tout cas. » En espérant donc pour les Gones qu’il ne parte pas cet hiver.
Par Léo Tourbe