- L1
- J13
- Lyon/Saint-Étienne (3-0)
Lacazette paye le derby et la deuxième place à Gerland
Grâce à un Lacazette retrouvé, les Lyonnais font d'une pierre deux coups. D'abord, ils remportent le derby haut la main 3–0. Et en plus, ils retrouvent la deuxième marche du podium. Et ça, ce n'est pas rien.
A. Lacazette (41′), A. Lacazette (60′), A. Lacazette (93′) pour Lyon
Alexandre Lacazette hurle de joie. Pleinement. Franchement. Ses coéquipiers viennent le féliciter. Avec la banane également. On joue la 93e minute et ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu cette image. Car depuis quelques semaines, le buteur lyonnais se montre à l’image de son équipe : fébrile. Mais pas ce soir. Pour le dernier derby à Gerland, Alexandre a été décisif. À la hauteur des attentes placées en lui. Quatre grosses actions, un triplé, une victoire… C’est finalement tout ce qu’on demande à un buteur. C’est son métier. Et ce soir, Hubert Fournier peut en profiter pleinement, puisque son équipe retrouve sa place de dauphin.
Alexandre plus grand que le gendarme
Qui dit derby, dit forcément envie. Et le premier à en montrer un peu trop, c’est Vincent Pajot. Une minute de jeu, et le Stéphanois s’essuie les crampons sur Ferri. Carton jaune. Le ton est donné. Le second à faire du zèle, c’est Rafael qui multiplie les appels sur son côté droit et parvient à inquiéter Ruffier. Si ces deux actions restent sans conséquence, elles ont surtout le mérite d’opposer deux manières d’aborder un match sous haute tension. Les équipes qui tentent de poser le jeu, comme Lyon qui touche le ballon 60% du temps en première période. Et celles qui préfèrent mettre beaucoup d’intensité, voire de l’agressivité, quitte à jouer très bas, comme Saint-Étienne.
Mais finalement, plus le temps passe et plus les choses s’inversent. Morel se montre souvent en retard, alors qu’Hamouma multiplie ses balades dans le camp lyonnais. Bref, les quarante premières minutes sont un long round d’observation et, hormis les sorties de Gonalons et de Lemoine sur blessure, il ne se passe rien d’indélébile. Et puis, sans prévenir, Lyon reprend sa marche en avant. D’abord une double occasion de Ferri et Valbuena magistralement repoussée par Ruffier. Et ensuite ce superbe enchaînement de Lacazette. Un contrôle extérieur du pied suivi d’un piqué dans le petit filet stéphanois. 1–0. En rentrant aux vestiaires, Alexandre et ses petits copains ont la banane. Ils mènent et ils le méritent.
Le flair retrouvé de Lacazette
Un déroulement et une opposition qui se répètent en seconde période. Les Lyonnais contrôlent le ballon, Rafael est surexcité, Hamouma seul au monde et Lacazette opportuniste. Si le buteur lyonnais loupe un premier face-à-face, signe que la cicatrice est encore fraîche, il oublie ça quelques minutes plus tard en inscrivant un but de renard. Du genre moche, mais qui fait beaucoup de bien : une mauvaise frappe de Rafael relâchée par Ruffier, signe qu’il est également prêt à tourner la page. Huit mois qu’il n’avait pas mis un doublé, la délivrance est à forcément à la hauteur de la frustration… Immense. Alexandre est fou de joie. Tout l’inverse des Stéphanois. Pogba est « pété » selon les mots de Galtier, Berić sorti sur blessure, Perrin en sang, Clerc les nerfs à vif. Bref, les Stéphanois n’y sont plus. N’y ont jamais vraiment été. Et laissent filer le derby et la deuxième place petit à petit. Beauvue a l’occasion en fin de match de les achever, définitivement, mais il souffre d’une Lacazette aiguë. D’ailleurs, son binôme d’attaque vient lui taper sur l’épaule après ce raté. Avant de faire le break d’un plat du pied sécurité en toute fin de match. Tout un symbole…
Les notes du match sont à lire ici
Par Ugo Bocchi