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- Bulgarie-France (0-1)
Lacaz’ départ
À Sofia, Alexandre Lacazette a fêté sous la pluie et dans le froid sa première titularisation en match de compétition avec l'équipe de France, grâce à un transfert à Arsenal qui a bousculé la hiérarchie des attaquants chez les Bleus. Et le bougre ne s'en est pas si mal tiré, compte tenu des conditions.
Depuis mai 2013, et un embarquement de dernière minute pour une mini-tournée en Amérique du Sud pour pallier le forfait de Jérémy Ménez, Alexandre Lacazette est régulièrement appelé chez les Bleus par Didier Deschamps. Sans pour autant que le sélectionneur ne lui fasse confiance. Il lui a en effet fallu attendre plus de quatre ans de présence en équipe de France, et un départ de Lyon, pour disputer un match de compétition. L’évènement a eu lieu le 31 août dernier au Stade de France, lorsque à la 80e minute de jeu, Kingsley Coman lui céda sa place. Jusqu’ici, les onze sélections – dont seulement trois en tant que titulaire – du néo Gunner n’avaient eu lieu qu’en amical. Pas vraiment de quoi se sentir important chez les Bleus. Depuis ce samedi, et sa première titularisation lors d’un match qui comptait pour tout sauf du beurre, à 26 ans, Alexandre Lacazette peut enfin se targuer d’être un vrai international. Même si pour lui, cette première face à la Bulgarie n’a pas franchement été une partie de plaisir.
Merci Arsène
Pour qu’Alexandre ait enfin sa chance d’entrer lors d’une rencontre importante de l’équipe de France, il aura fallu que Didier Deschamps revoie ses plans en profondeur. Le 4-2-3-1, adopté depuis le France-Islande du dernier Euro, est abandonné au profit d’un bon vieux 4-3-3 à pointe basse. Un choix dicté par l’absence de Paul Pogba au milieu, mais aussi par le transfert d’Alexandre Lacazette à Arsenal. Lors des sept premières rencontres de Premier League, l’ancien Lyonnais a été titularisé à six reprises et a inscrit quatre buts. Dans le même temps, Olivier Giroud n’a débuté aucune rencontre. Une situation qui pousse le sélectionneur à bousculer la hiérarchie chez ses attaquants, surtout après le 0-0 concédé face au Luxembourg. Antoine Griezmann retrouve son côté droit, Kylian Mbappé prend le couloir gauche, et Alexandre Lacazette occupe l’axe. Sur le papier, le projet se tient. Sur la pelouse, il s’est éteint au bout d’une demi-heure de jeu, et la sortie sur blessure de N’Golo Kanté.
Décisif d’entrée
Avant de s’effacer comme l’ensemble du collectif tricolore, Lacazette a tenu à honorer sa première dans le grand bain en étant décisif d’entrée. Sa belle ouverture du gauche pour Lucas Digne, dès la troisième minute, crée le décalage et permet à Blaise Matuidi d’ouvrir le score. Vingt-six minutes plus tard, c’est une jambe bulgare, qui viendra au dernier moment contrer sa frappe, alors que le gardien semblait battu. Une action qui, après une mine dans un angle fermé de Mbappé et une demi-volée non cadrée de Griezmann, ferme le mince recueil des offensives dangereuses proposées par les hommes de Deschamps à Sofia. Durant les 45 autres minutes qu’il passe sur le pré, jusqu’à sa sortie à la 76e, Lacazette tente de combiner sans succès avec Kyky et Grizy, plutôt que de choisir la solution individuelle. Orphelin d’un véritable joueur de soutien, il est peu servi, mais se met toujours au service du collectif, multipliant les efforts tout en péchant dans la conservation de balle. Et lorsque Corentin Tolisso, son poteau lyonnais, se fait découper par Petar Zanev, il est le premier à se ruer sur l’arbitre pour réclamer l’expulsion du capitaine bulgare.
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— Téléfoot (@telefoot_TF1) 7 octobre 2017
Plus à l’aise contre la Biélorussie ?
Les esprits chagrins décrèteront qu’à l’instar de ses partenaires d’attaque, le bilan de Lacazette au stade Vasil-Levski est faible, voire insuffisant. Les autres retiendront que samedi soir, les Bulgares ont connu leur unique revers à domicile lors de ces éliminatoires pour la Coupe du monde, grâce à une action initiée par l’ancien Lyonnais qui, a 26 ans, prouve enfin qu’il peut avoir un rôle à jouer dans cette équipe de France. Même avec la pression que représentait ce rendez-vous dans le bourbier de Sofia, même esseulé dans un dispositif où on le sait peu à l’aise. N’Golo Kanté blessé, Didier Deschamps pourrait offrir à l’avant-centre plus de soutien face à la Biélorussie dès mardi, en revenant au 4-2-3-1. L’occasion serait belle pour Lacazette de s’installer définitivement à la pointe de l’attaque de l’équipe de France. Et de laisser un peu de temps de jeu à Giroud lors des matchs amicaux.
par Mathias Edwards