- Euro 2012
- Présentation
L’abécédaire de l’Euro
Lexique de vacances avant de s’endormir ou de frissonner devant l’Euro…
Absent(s) : comme Abidal, Diaby, Rossi ou Chigrinski, Wayne Rooney ne sera pas présent au début de l’Euro. Mais, contrairement à ses collègues, il devrait faire son apparition au troisième match. La faute à une vilaine suspension lors des éliminatoires. Apparu en 2004, dans le match inaugural contre la France, à dix-neuf ans, l’attaquant de Man U’ présente des stats plus que potables : quatre matchs, quatre buts en… huit ans. Au Portugal, les Trois Lions s’étaient arrêtés en quarts ; en 2008, ils n’étaient pas là. Le problème, pour Rooney, ce n’est pas d’être décisif, mais de jouer. Reste à survivre à ces deux premières rencontres.
Boycott : Argentine 78, Moscou 80, Los Angeles 84, mais bizarrement, pas Pékin 2008. Du droit d’ingérence et de sa géométrie variable…
Coachs : contrairement à la CAN, l’Europe joue local ou peu s’en faut. Trois exceptions : Dick Advocaat (Pays-Bas) à la tête du kolkhoze russe ; Fernando Santos (Portugal) qui est parti chercher fortune en Grèce et Giovanni Trapattoni (Italie) qui se balade en Irlande. Si Roy Hodgson n’est là que depuis quinze jours, Morten Olsen (Danemark), le doyen, fêtera ses douze ans de présence juste après l’Euro.
D (groupe) : l’Angleterre, la Suède et la France dans la même poule, comme à l’Euro 92, et le Danemark pour faire sauter la banque. L’Ukraine sera championne d’Europe et déménagera en Scandinavie.
EEG (Évian Thonon Gaillard) : le posse savoyard sera surreprésenté en Ukraine avec Stephen Andersen, Daniel Wass, Thomas Kahlenberg et Christian Poulsen, tous membres éminents de la délégation danoise. Oubliez les cures de Brides-les-Bains ou Merano, c’est là-bas que ça se passe…
Forfait(s) : Si on était à Cannes, on dirait que les Anglais sont hors-compétition, tant ils maîtrisent l’art de la disparition. Ça a commencé en février avec la volte-face de Fabio Capello, l’intérim de Stuart Pearce et la nomination supposée imminente d’un fantôme, Harry Redknapp ; ça s’est poursuivi avec Rio Ferdinand, dont on ne sait pas s’il manque à l’appel à cause de la bisbille entre son frère et son roommate de la charnière, John Terry, ou s’il est insuffisamment remis ; ça a continué encore avec Gareth Barry et Frank Lampard, blessés, tandis que Wayne Rooney est suspendu pour les deux premiers matchs. Jack Wilshere qui a pris une année sabbatique pour ne pas voir ça. Peut-être bien que c’est leur façon à eux de conjurer le sort, après quarante-six ans à gagner peau de balle ?
Gebre Selassie, Theodor : Theodor n’est pas un fondeur d’Addis-Abeba égaré au Slovan Liberec. C’est le fils d’une prof tchèque et d’un docteur éthiopien qui occupe le flanc droit de la défense tchèque. Apparemment, selon certains « supporters » de la Reprezentace, ça ne va pas de soi…
Hools : des chiens qui promènent leur punk, des batailles rangées entre prolos de l’Ouest (qui ont économisé) et Lumpens de l’Est (qui ne croient qu’au Vermouth), des crêtes sans punk sur le terrain et le jubilé de la Reine : ça ne vous rappelle rien ? Enjoy…
Izmaïlov, Marat : le daron du milieu russe, dont il faudra forcément se méfier. Demi-finaliste il y a quatre ans, la Russie d’Advocaat se donne des forces dès lors qu’elle part en goguette en Pologne ou en Ukraine, d’anciennes dépendances ou colonies. Pendant ce temps-là, Poutine refuse d’envahir la Syrie, il dîne à l’Élysée.
Jakub Blaszczykowski : le mec qui vaut le plus cher au scrabble de l’histoire du foot évolue également au Borussia Dortmund et gagne tout ce qu’il veut. What else ?
Katsouránis (Kóstas ) et Karagoúnis (Yórgos) : les deux seuls joueurs de l’effectif hellène qui étaient là lors du sacre de 2004, à une époque où l’Euro voulait encore dire quelque chose du côté de Santorini et des îles grecques.
Löw, Joachim : Depuis qu’Héctor Cúper est allé se perdre à Orduspor (!) et que Klaus Toppmöller cherche un club en Iran, on cherchait un entraîneur prometteur qui finissait toujours en Löw de boudin. Le sélectionneur allemand qui avait commencé en sélection avec Klinsmann (3e du Mondial 2006, période Löw de rose) devait tout casser à partir de 2008. Finaliste du dernier Euro, troisième encore en Afrique du Sud, Joachim se sait attendu en Pologne-Ukraine, sous peine de l’avoir jusqu’à Löw. Gaffe néanmoins, toujours se méfier de Löw qui dort…
Maggio, Christian et Morgan De Sanctis : l’honneur du Napoli dans cet Euro. Que cela se sache…
Nazionale : Pandémie de paris truqués, interrogatoire de Criscito, Bonucci et Buffon dans le viseur des autorités de tutelle, tremblements de terre, collection de tapés de la caisse : tremblez, braves gens, la Squadra Azzurra, cruelle et impavide, connaît la meilleure préparation qui soit. C’est toujours en temps de crise que la Nazionale bâtit ses plus beaux succès.
Olof Mellberg : depuis la demi-finale de 1992 (perdue contre l’Allemagne) à domicile, la Suède a joué dix matchs de phase finale (3 en 2000 et 2008, 4 en 2004) et Mellberg les a tous joués. Le joueur de l’Olympiakos entame sa quatrième phase finale et, si la Suède va jusqu’au bout, Olof égalera le record de van der Saar et Thuram, seize matchs…
Pays-Bas-Allemagne : il y aura au moins un match entre les Oranje et la Mannschaft, deux des trois favoris de l’Euro avec « qui-on-sait » , même fatigué. Finale Mondial 74, match de poule dantesque (Euro 80), demie à suspense (Euro 88), 1/8e de légende (Mondial 90) et finale ratée du championnat d’Europe 92 (la faute aux penalties danois) : le classique commençait à perdre de son éclat. On doute que ce soit encore le cas bien longtemps…
Quaresma, Ricardo : le gâchis n’est (pourtant) pas une fatalité…
Roja : harassée, vidée, fatiguée, la Roja ? Sans doute ! Fière, arrogante, sûre de sa force ? Évidemment. Dans le rouge ? Probable. Rouges qui tâchent ? Définitivement pas. Miser sur le rouge, alors ? On n’en jurerait pas, plutôt sur le printemps étable ; aux écuries après le quart de finale, ce genre…
Seizième : l’arrondissement où vont vivre les futures stars du PSG (quel intérêt de vivre dans les marécages au fin-fond des Yvelines quand on se tape déjà toutes les sous-préfectures de la L1 les week-ends ?) et accessoirement le classement peu engageant des Bleus au ranking Fifa.
Tchécoslovaquie, Yougoslavie, URSS : c’était le podium en sens inverse du premier Euro en 1960. Sept autres places dans les trois premiers pour les pays de l’Est suivront jusqu’à la chute du Mur en 1989 pour ces entités qui n’existent plus sous leur nom ou leur frontières d’alors, exception faite de la Hongrie. Depuis, seules la République tchèque (2e en 96, demi-finale en 2004) et la Russie (demie en 2008) ont réussi à remonter sur le bousin.
Ubuesque, unique, umour (sans H à la Jarry) : que Shay Given (il avait adoré la plaisanterie) et l’Irlande retrouvent la France en quarts de finale…
Vainqueur à domicile : depuis vingt-huit ans (France 84), on ne gagne plus l’Euro en l’organisant. Auparavant, l’Espagne (1964) et l’Italie (68) l’avaient emporté, dans des tournois à quatre certes. Trois sur treize, alors. Sans compter que les seuls pays hôtes à avoir dégagé au premier tour sont la Belgique (coorganisatrice avec les Pays-Bas) en 2000, la Suisse et l’Autriche il y a quatre ans. La Pologne et l’Ukraine savent à quoi s’en tenir…
Wasilewski, Marcin : garçon-boucher de son état, en mauve (Anderlecht) comme les archevêques toute l’année. Synonyme : de Jong ; Pepe…
Xavi : Xavier Hernández i Creus tiendra-t-il encore debout, si d’aventure l’Espagne venait à faire le triplé ? 113e cigarette sans dormir, ça fait long…
Yarmolenko, Andriy : le nouveau « Sheva » qu’on pourra comparer à l’ancien, juste à côté sur le pré. Oui, le petit vieux, un peu voûté, là-bas. Le jeune flanker du Dynamo Kiev devrait faire quelques dégâts dans son couloir et bien au-delà, tout comme son compère de Dniepr, Yevhen Konoplyanka.
Z… comme Zlatan : qui d’autre ? On ne sait pas si on verra l’Ibracadabra qui met des ailes de pigeon sous la barre, ou la tête de con qui saloperait bien l’ambiance. Pourtant, rien que pour ça, ça vaut le coup de le regarder.
Par Rico Rizzitelli