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- Bilan 2012/2013
L’abécédaire de la Bundesliga 2012/2013
Le Bayern Munich qui explose tout ce qui bouge, Stefan Kiessling qui finit meilleur buteur devant Robert Lewandowski, des stades pleins à craquer, des buts de fou, bref, cette Bundesliga, 50e du nom, fut une fois de plus très sympa à regarder.
À comme Arbitrage. Selon le site wahretabelle.de qui recense toutes les erreurs d’arbitrage au cours de la saison (et qui dresse donc ce qui devrait être le « vrai classement » , d’où le nom du site), les directeurs de jeu ont été généreux avec le Hambourg SV, puisque leurs décisions ont donné quatre points de plus que « prévu » aux Rothosen. À l’inverse, Mayence a été lésé de quatre unités. Mais le plus cruel reste le cas du Fortuna Düsseldorf, qui aurait dû bénéficier de cinq points de plus si ses matchs avaient été arbitrés correctement, et donc échapper à la relégation.
B comme Braunschweig. 28 ans après, voici que l’Eintracht Braunschweig fait son retour dans l’élite. Une petite Jägermeister pour fêter ça?
C comme Coefficient UEFA. Grâce à sa bonne tenue en Europe, avec notamment 7 clubs sur 7 qualifiés pour les tours à élimination directe, la Bundesliga a frappé un grand coup cette année, finissant avec 17,928 points, juste devant l’Espagne (17,714) et l’Angleterre (16,428). La révolution est en marche.
D comme « Du kannst nicht vorbei ! » Wolfgang Hesl, le gardien de Greuter Fürth, a passé une saison pourrie. Son club a fini bon dernier et est donc relégué. Mais les deux fois où on lui a proposé un Elfmeter, ils les a sortis. Personne n’a fait mieux. Et pourtant, c’est Max Grün, le type à qui il a piqué le poste de titulaire, qui a signé à Wolfsburg. Aucune justice.
E comme Eintracht Frankfurt. On promettait une lutte pour le maintien quasi-désespérée au promu Frankfurt et son escouade composée de bons joueurs de 2. Bundesliga. À l’arrivée, les Aigles décrochent une sixième place bien méritée et son capitaine emblématique Alex Meier finit sur le podium du classements des buteurs. Prends-ca, le comparatif.
F comme Frappes de poney. Parce qu’on a beau s’enthousiasmer sur le niveau technique du championnat, se palucher sur le jeu en mouvement du BVB, aimer les buts bien construits, à un moment donné, il faut quand même se rappeler qu’on est dans le pays de Matthäus et Ballack. On ne peut que souhaiter un prompt rétablissement à Toni Kroos.
G comme « Geh deinen Weg » , « Fais ton chemin, fais ta vie » . De la 14e à la 16e, on a pu voir apparaître ce slogan sur le maillot des équipes engagées en Bundesliga, en lieu et place du traditionnel sponsor principal. Le but : encourager l’intégration des étrangers dans la société allemande, ou plutôt dénoncer le racisme, comme ce fut le cas lors de la saison 92-93, avec la campagne « Mein Freund ist Ausländer » ( « Mon ami est étranger » ). En Allemagne, il y a des choses avec lesquelles on ne veut plus blaguer.
H comme Heynckes, Joseph. Apparemment, gagner 3 championnats et une Ligue des champions en tant que coach ne suffisaient pas à ce que l’on reconnaisse « Don Jupp » comme un grand coach. On espère qu’après une saison folle en Bundesliga et un triplé historique, ce sera désormais chose faite.
I comme İlkay Gündoğan. Deuxième saison au Borussia pour l’ancien de Nuremberg. Même nombre de matchs de championnat disputés, même nombre de buts inscrits. Par contre, niveau contenu, c’est la révolution. Et que dire de cette faculté déconcertante à ignorer le pressing adverse. Il est là le MIP (Most Improved Player). Combien de temps avant de signer au Bayern, au Real ? Ou à Monaco ?
J comme Jamais vu. Le Greuther Fürth est la première équipe de l’histoire à n’avoir gagné aucun de ses matchs à domicile. Et avec seulement quatre nuls et 13 défaites, on arrive au pire bilan de Bundesliga depuis 50 ans. Arles-Avignon style.
K comme Kiessling, Stefan. On peut être le meilleur buteur allemand de l’année 2012 et ne pas être convoqué par Joachim Löw. On peut être le meilleur buteur de la Bundesliga 12-13 et ne pas être convoqué par Joachim Löw. Même pour des matchs amicaux. Allez comprendre.
L comme Lewandowski, Robert. Toute l’Europe se pâme devant l’attaquant polonais depuis qu’il a inscrit un quadruplé face au Real Madrid en Ligue des champions. Ce serait oublier que « Lewa » est un fieffé croqueur. S’il convertissait les ¾ des actions qu’il se crée à chaque match, on ne parlerait même pas de Messi ni de Ronaldo.
M comme Mario, le prénom majoritaire au Bayern. Avant, c’était clair à Munich : Super Mario = Mario Gómez. Et puis, Mario Mandžukić est venu foutre le bordel, lui volant sa place et enquillant les buts, jusqu’à revendiquer son surnom. Mais comme « jamais deux sans trois » , Mario Götze s’est joint à l’escadrille. Assez logiquement, on peut tabler sur un italien jouant actuellement au Milan AC pour l’année prochaine.
N comme Nippon, ni mauvais. Kagawa parti, Uchida plus que quelconque, le meilleur japonais cette saison n’est autre que Takashi Inui. Recruté pour seulement 1,3 million d’euros cet été par Frankfurt à Bochum, le milieu de terrain de poche a délivré 8 assists et marqué 6 buts.
O comme « Ohne Stimme, keine Stimmung » . Lorsqu’en début de saison, les groupes ultras ont appris que la DFL (ligue allemande de foot) allait se réunir en compagnie des dirigeants des clubs pros de 1re et 2e division (Union Berlin excepté) le 12 décembre, ils ont pété un câble. Motif : la DFL souhaitait faire passer des mesures afin de renforcer la sécurité dans les stades, sous prétexte que les groupes ultras (principaux responsables de l’ambiance dans les enceintes teutonnes) foutaient trop le bordel. La DFL s’est donc sentie obligée de sévir, et d’humilier les ultras, en voulant notamment proposer d’effectuer des contrôles dans le plus simple appareil. Du coup, on a observé des grèves d’encouragements dans tous les stades de 1re et 2e division pendant 12 minutes et 12 secondes au début de chaque match – et ce durant les quatre journées qui précédaient ladite réunion – grèves suivies d’explosion de joie. Car comme le dit si bien l’un des slogans de cette campagne « 12:12 » , « Ohne Stimme, keine Stimmung » (sans voix, pas d’ambiance). Il ne faudrait pas oublier une chose: il y a plus de blessés durant l’Oktoberfest à Munich que durant toute une saison de football en Allemagne.
P comme Péter les plombs. 4 novembre 2012, 10e journée, Bayer Leverkusen vs Fortuna Düsseldorf. 63e minute, Simon Rolfes rentre sur le terrain. 65e, Simon Rolfes sort du terrain. Deuxième expulsion la plus rapide de l’histoire : 75 secondes chrono. Et la première de la carrière du joueur, malgré ses 430 matchs (et seulement 13 jaunes). Et le pire, c’est que la faute n’était même pas bien méchante.
Q comme Quitte à passer pour des gros lourds, on insiste : #SchmidenEDF
R comme Rekordmeister. L’Étoile du Sud a bien mérité son nom. En plus du Triple, les Bavarois ont allègrement pillé tous les records possibles et imaginables : points marqués, d’avance sur le second, de victoires, de défaite, de buts encaissés et de clean sheets. Et histoire de faire perdurer son hégémonie, s’est dit que Guardiola+270 millions de budgets transfert devraient suffire. L’Écosse ? Un championnat ouvert.
R comme Ribéry, Franck. Il est là, le meilleur joueur de la Bundesliga. 10 buts, 15 passes décisives, et une activité folle sur le terrain. À tous ceux et toutes celles qui auraient des doutes sur notre Kaiser, il est bel et bien Français. La preuve, il se bonifie avec le temps. Wallah Bilal, on te kiffe trop quand tu joues comme ça. Continue comme ça, cousin.
S comme Schaaf, Thomas. Fragilisé par son board puis abandonné par Klaus Allofs, Thomas Schaaf a fini par quitter le Werder Brême en fin de saison, un club dans lequel il était depuis… 1978, et qu’il entraînait depuis 1999. En espérant qu’avec Robin Dutt, son successeur, le club de la Weser garde sa ligne politique habituelle : mettre plein de buts, prendre plein de buts.
T comme Traître. Une saison remplie de saloperies : Heynckes, l’ancienne étoile du Gladbach, qui rafle tout avec le Bayern, Reus qui marque contre Gladbach, Perišić qui claque un doublé contre le BVB, Götze qui signe au Bayern. Manquerait plus que Höwedes aille à Dortmund tiens.
U comme Un petit tour et puis s’en va. Barré au Real par Arbeloa (dur), Daniel Carvajal a signé cet été pour trois ans à Leverkusen. 32 matchs bien remplis de Bundesliga dans la banane plus tard, l’international espagnol U21 retourne en terres madrilènes. Le club merengue, pas fou, avait inclus une clause lui permettant de le racheter à tout moment.
V comme Vedette. Dortmund a (ou plutôt avait) Mario Götze, Schalke a Julian Draxler. Le petit bonhomme de Gelsenkirchen est en train de devenir un grand, et donc le chouchou de la Veltins-Arena. Espérons pour lui qu’il ne signera pas au Bayern comme son « prédécesseur » , un certain Manuel Neuer.
W comme Westfalenstadion. Parce qu’on se fera jamais à cette saloperie de naming. Parce qu’on espérerait presque que les 37M de Götze servent à rechanger de nom. Parce qu’on a hâte d’être en 2021. Parce que le meilleur public du monde. Tout simplement.
X comme la croix de la case à cocher pour répondre à la question : « Pep Guardiola fera-t-il mieux que Jupp Heynckes? » Oui : Non :
Y comme Youngsters (ou génération Y). L’an dernier, on a découvert Reus, Götze et Draxler (entre autres). Cette année, on a découvert Jung, Rode (Francfort), Ginter (Fribourg), Koleasinac (Schalke) ou encore Volland (Hoffenheim). Pour la saison prochaine, on met une grosse pièce sur Leon Goretzka. Le talent de 18 ans de Bochum a refusé le Bayern Munich il y a quelques mois et accepté de signer à Schalke, tout ça pour pouvoir passer son baccalauréat dans la Ruhr. Jeune, mais la tête sur les épaules.
Z comme Zuschauer (spectateurs). Comme d’habitude, les supporters se sont déplacés en masse dans les tribunes. Sur l’ensemble de la saison, on en dénombre 13 039 267, soit 42 612 par match, pour un taux de remplissage moyen de 92,54%. Par exemple, le Bayern a joué tous ses matchs à domicile à guichets fermés.
Par Ali Farhat et Charles Alf Lafon