- Serie A
- 33e journée
- Roma/Fiorentina (1-2)
La Viola aperçoit le maintien
Deux anciens grands de Serie A s’affrontaient cet après-midi, sous le soleil de Rome. Des giallorossi déprimés et visiblement pas remis de leur raclée à Turin ont été abattus en fin de match (1-2) par une Fiorentina réaliste. De quoi dire adieu à la Ligue des Champions. Par contre, la Viola peut sûrement fêter sa maintien.
AS Rome – Fiorentina : 1-2
Buts : Totti (71eme) pour l’AS Rome – Jovetic (2eme) et Lazzarri (90eme) pour la Fiorentina
Il y a deux ou trois ans, on aurait parlé d’une affiche. Mais force est de constater que cette saison, ni la Roma ni la Fiorentina ne font rêver. L’Olimpico sonnait même creux pour ce match en retard de la 33e journée de Serie A. Une Roma diminuée par les absences des Stekelenburg, Bojan ou Lamela, voulait se remettre d’une branlée à Turin, et accrocher l’espoir d’une troisième place, surtout en sachant que la Lazio avait été battue un peu plus tôt dans l’après-midi. La Fiorentina, 16e au classement et à trois points de la zone rouge, souhaitait juste accrocher le minimum de points dans la capitale pour se sauver. Elle a fait mieux en arrachant la victoire au bout du suspense, punissant pour l’occasion la maladresse des Romains.
Car dès le coup d’envoi, on sent une Roma fébrile, très tendue. L’obligation d’un résultat qui bloque les joueurs, peut-être. La Fiorentina n’a pas ce problème et se jette directement à l’attaque. Et il ne faut pas attendre longtemps pour voir un but : joli mouvement sur la gauche avec un une-deux bien senti entre Cassani et Lazzari. Ce dernier adresse un centre que Jovetic reprend de la tête. Le Monténégrin la touche tellement bien que ça lobe le gardien (1-0, 2e). Sur la base de son revers à Turin, la Roma n’est pas entrée dans son match. Les errances défensives se répètent, la Viola domine. A la 30e minute, Cerci peut tuer le match sur contre-attaque, où il se retrouve face à Curci. Mais le portier romain stoppe le tir de l’attaquant florentin. Sur l’action suivante, c’est au tour de Nastasic d’avoir son occasion : coup-franc de Kharja aux abords de la surface, la défense romaine est une nouvelle fois à la rue, mais le jeune défenseur serbe rate le ballon à bout portant, alors que Curci s’était troué. Juste avant la pause, Jovetic casse deux reins, et trouve encore Curci sur sa route. Pourquoi on ne parle pas des offensives de la Roma ? Parce qu’il n’y en a pas. Totti tire un joli coup-franc, Jose Angel ose une frappe de loin. C’est tout. Ah si, les Giallorossi réclament justement un pénalty suite à une main de Nastasic dans la surface (23e). Mais ce n’est pas sifflé. Et cette Roma ne le mérite pas vraiment, il faut dire. C’est tellement mou, y a si peu d’appels qu’on se dit même que la Fiorentina va répéter son exploit de San Siro. Et se sauver.
Le réveil de la Roma, Lazzari en sauveur
Au retour des vestiaires, la Roma semble pourtant réveillée. On imagine le speech gueulard de Luis Enrique, ou de Totti, ou des deux. Les Romains mettent le pied sur le ballon, et montrent enfin une envie de jouer. On peut même parler d’une grosse domination, qui nous rappellerait presque un Barça-Chelsea. La Viola attend son adversaire, mais lui accorde quelques occasions : Pjanic puis Osvaldo, que l’on n’avait pas vus de la première période, ont tour à tour manqué de précision face au but. L’Olimpico sort peu à peu de sa léthargie, et espère un revirement de situation. Ce qui arrive finalement en fin de match. Marquinho frappe des 25 mètres, Boruc anticipe la trajectoire, mais Totti détourne juste ce qu’il faut pour tromper le portier polonais (1-1, 70e). A peine cinq minutes plus tard, Osvaldo est lancé dans la profondeur et se retrouve seul. Mais après avoir passé le gardien, il pousse trop loin son ballon, ne pouvant la mettre au fond. La Roma pousse en fin de match, et se procure deux grosses occasions, avec Borini et Totti, dont la lourde volée est arrêtée par Boruc (80e). L’occupation du terrain, la possession du ballon, c’est bien joli.
Mais à force de s’obstiner, on s’expose. A la 92e minute, Ljajic enclenche une lourde frappe lointaine. Curci détourne, ça retombe dans les pieds de Lazzari, qui enroule dans le petit filet (1-2, 92e). Les tifosi feront direct le comparatif avec Fernando Torres, Lazzari étant considéré comme le porte-poisse à Florence. Du reste, certains crieront au hold-up. Mais Di Matteo doit applaudir. La Roma pourra en tout cas se mordre les doigts de ne pas avoir démarré son match plus tôt. Sûr que gagner un match en 45 minutes n’est pas évident. Une défense en carton, un moral dans les chaussettes et un manque de précision criant en attaque ont eu raison des Romains, qui avec cette défaite disent probablement adieu à la Ligue des Champions, l’écart étant toujours de cinq points avec la Lazio. Pour la Viola, cette victoire est synonyme de six points d’avance sur le premier relégable Lecce, défait cet après-midi par Naples (0-2). De quoi, peut-être, fêter son maintien.
Alexandre Pauwels