- Ligue Europa
- 1/4 de finale retour
- Juventus/Lyon (2-1)
La Vieille Dame passe sans briller
Solides face à une équipe turinoise friable en 1re période, les Lyonnais ont confirmé les bonnes intentions entrevues au match aller. Faisant jeu égal avec la Vieille Dame pendant près d'une heure, les Rhodaniens ont craqué physiquement. Garde et ses soldats n'ont pas à rougir de leur élimination.
Juve – Lyon (2–1) A. Pirlo (4′), C. Marchisio (68′) pour Juventus Turin , J. Briand (18′) pour Lyon.
Dans un Juventus Stadium chauffé à blanc par près de 40 000 tifosi, 2000 Lyonnais ont franchi la frontière pour encourager leur équipe dans ce match retour qui s’annonçait très compliqué avant même le coup de sifflet de l’arbitre. Défaits 1 à 0 à l’aller dans les derniers instants de la rencontre, les hommes de Rémi Garde repartent dans les mêmes dispositions qu’à Gerland. Briand est préféré à Gomis côté rhodanien alors que Conte – qui a entre-temps récupéré Vidal – fait souffler Paul Pogba. Didier Deschamps, présent dans les tribunes d’un stade qu’il connaît bien, ne s’en plaindra pas. Sauf que ce coup-ci, les Juventini ne se montrent pas aussi patients. On joue à peine depuis quatre minutes quand Pirlo, pardon, Maître Pirlo, envoie un coup franc dans le petit filet droit du portier lyonnais. Son troisième en moins d’un mois. Standard… Piqués au vif, les Gones n’abdiquent pas et égalisent quasiment sur leur première occasion, moins d’un quart d’heure plus tard. Revanchards et déterminés, le 5e de Ligue 1 fait courir un leader de Serie A peut-être un peu trop sûr de sa force ce soir. Même diminué par les blessures, le Lyon montre les crocs.
Conte mène la Garde
Le coach turinois l’a dit en conférence de presse d’avant-match : « Pour moi, aujourd’hui, le championnat n’existe pas. » À quelques heures de ce quart de finale retour, Antonio Conte avait raison de se montrer prudent. Ce soir, à l’image de leur match aller, les Bianconero sont à la peine. Et il faudra un Gigi Buffon des grands jours pour détourner la lourde frappe de Gonalons à la demi-heure de jeu et le coup franc vicieux d’Arnold Mvuemba au retour des vestiaires. Jouant le tout pour le tout, Lyon se découvre et s’expose logiquement aux contres italiens. Sur l’une de ses incursions dans le camp adverse, Marchisio tente sa chance aux 25 mètres et marque sur un contre du malheureux Samuel Umtiti. Menés au score, les hommes de Rémi Garde ne baissent pas les bras pour autant. Alors que la panthère Gomis fait son entrée sur le pré turinois, Conte jette ses dernière forces dans la bataille.
La Vieille Dame déploie ses ailes
À 2-1, la Juve voit les demi-finales lui tendre les bras. En bon technicien, l’entraîneur piémontais envoie Llorente, Pogba et Giovinco, au charbon afin de finir tranquillement le valeureux Olympique lyonnais. Comme souvent cette saison, la Vieille Dame déploie ses ailes après l’heure de jeu jusqu’à étouffer définitivement ses adversaires. Plus la rencontre avance et plus la physionomie du match s’inverse. Dépassés physiquement, sonnés après un but malchanceux, les Gones perdent le fil de la rencontre à mesure que s’égrainent les minutes. Sur le banc, Antonio Conte garde la tête froide mais sent venir la qualification. Poussé par ses tifosi, la Juventus met le pied sur le ballon, contrôle et gère tranquillement son avance au score. L’arbitre regarde son chronomètre, saisit son sifflet et assène le coup de grâce. Ce soir, les Rhodaniens ont tout donné, mais « la montagne » turinoise était semble-t-il infranchissable. Rémi Garde et ses soldats sont éliminés, mais peuvent regagner leurs terres la tête haute. Chapeau bas.
Par Morgan Henry