- Ligue des champions
- Groupe A
- J6
- Juventus/Atlético Madrid (0-0)
La Vieille Dame par la petite porte
Dix points auront suffi à une petite Juventus pour s'offrir une qualification en huitièmes de finale. Sur sa pelouse et au terme d'une partie soporifique à souhait face à l'Atlético, la Vieille Dame valide son ticket. L'honneur est sauf.
Elle devait s’imposer par deux buts d’écart pour prendre la tête du groupe A et ainsi filer en huitièmes de finale l’esprit tranquille, elle aura finalement assuré le service minimum. Grâce à son deuxième 0-0 en quatre jours, la Juventus de Turin valide son billet pour l’échelon supérieur de la Ligue des champions sans jamais avoir brillé lors de cette phase de poules. Ce qui devait être l’affiche de la soirée s’est finalement terminé en piètre spectacle. Aussi lents et peu inspirés qu’à l’aller, la Juve et l’Atlético se séparent sur un score nul et vierge qui fait les affaires de tout le monde. Finalement vainqueur des Suédois de Malmö (4-2) dans les toutes dernières minutes, l’Olympiakos peut nourrir de vrais regrets ce soir. Vu la prestation de cette Juventus-là, il y avait certainement mieux à faire qu’une triste troisième place dans un groupe plutôt équilibré.
Tactique, comme à l’aller
1er octobre dernier, Madrid, Estadio Vicente-Calderón. Pour son premier vrai choc de la saison, la Juventus de Max Allegri quitte la capitale espagnole la queue entre les jambes. Battue 1-0 par un Atlético pourtant peu reluisant, la Vieille Dame rentre dans le Piémont avec la mine des mauvais jours. Pour passer le tour, elle sait qu’elle devra briller lors du deuxième acte dans son antre, où elle n’a plus perdu depuis le 10 avril 2013 et ce quart de finale face au Bayern. Alors ce mardi soir, dans un Juventus Stadium chauffé à blanc (et noir), elle attaque la première, histoire de marquer vite et d’en finir pour de bon avec cette phase de poules un brin maudite.
3e minute de jeu : Tévez se fait limer aux portes de la surface. Une offrande pour Pirlo qui la joue bon prince avec l’adversaire en trouvant le mur plutôt que la lunette de Moyá. 180 secondes plus tard, ce sont les visiteurs qui passent à un Gigi Buffon près d’ouvrir la marque. Avec la paume de sa main gauche, le vétéran italien contre la frappe d’un Koke laissé libre par la défense turinoise. Buffon, acte 2, puis 3, puis 4. Régulièrement démarqués, les attaquants espagnols se procurent les meilleures occasions d’un première mi-temps plutôt tactique. Et comme souvent dans ces cas-là, c’est Gigi qui veille au grain. Claquettes sûres, envolées, contres, le capitaine bianconero se mue en dernier rempart infranchissable et anéantit les tentatives de Giménez (23e), Mario (43e) et Raúl García (44e). De l’autre côté, la Juve s’en remet à quelques coups de patte peu inspirés d’Andrea et un ou deux coups de casque de Llorente.
Assurer l’essentiel
Au retour des vestiaires, la partie reprend comme elle avait commencé. À l’image d’un Pogba déterminé et volontaire, la Vieille Dame tente de jouer haut et de développer son football bâti essentiellement autour de la plateforme Pirlo/Pogba/Vidal. Le Français s’essaye de l’extérieur de la surface par deux fois (54e, 64e), mais bute constamment sur un tibia madrilène ou un Moyá bien en place. Positionné juste derrière le binôme Tévez/Llorente, le Chilien tente lui aussi de percer la muraille colchonero, sans davantage de succès. Dans le même temps, l’Olympakios se fait accrocher à domicile par Malmö, ce qui assure quasiment la qualification à la Juventus. Sauf qu’à Turin, on connaît trop ce genre de plan foireux pour se laisser surprendre. Derrière, la charnière Chiellini/Bonucci ne prend aucun risque et préfère le jeu court aux longues transversales vers l’avant. Assurés de finir en tête du groupe A avec ce score nul et vierge, les hommes de Simeone gèrent tranquillement leur fin de match en empêchant au maximum la Vieille Dame de s’approcher des cages de Moyá. Quinze minutes avant le terme, le pacte entre les deux équipes semble scellé. Ce sera 0-0, point barre ! Le cuir ne dépasse plus le milieu de terrain, le rythme redescend jusqu’à devenir quasi nul, et même l’arbitre semble pressé de filer à la douche. Après une minute de temps additionnel, Madrilènes et Turinois se quittent bons amis. Ce soir, ils sont tous deux en huitièmes.
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Par Morgan Henry