- Ligue des champions
- Groupe E
- Chelsea/Juventus (2-2)
La Vieille Dame arrache son point
Toujours aussi vaillants, les Turinois, menés 2 à 0, se sont serré les coudes pour revenir à hauteur des Blues au terme d’un match intense.
Chelsea – Juventus de Turin : 2-2 Buts : Oscar (31e et 33e) pour Chelsea. Vidal et Quagliarella pour Turin.
Quand la jeunesse fougueuse et talentueuse a décidé de montrer ce qu’elle valait, le cocktail est explosif. Tout était réuni ce soir, sur la pelouse de Stamford Bridge, pour que la très respectée Vieille Dame, absente depuis 2009-2010, et l’habitué Chelsea offrent de la nostalgie en intraveineuse à qui bon voulait s’offrir un voyage dans le temps. Le tout avec deux nouveaux venus pour faire le show. Un Brésilien et un Chilien, Oscar et Vidal, tous deux novices en Ligue des champions, ont donné un fort accent de Copa América à la reine des compétitions. Auteur d’un but exceptionnel, Oscar, premier joueur à inscrire un doublé pour son premier match en C1 depuis le Russe Smertin, a mis les Blues sur la bonne voie. Invaincue en championnat depuis de longs mois, la Juve, souvent brouillonne, ne s’est pas laissée faire. On ne se fait pas appeler Quagliagoal pour rien.
Copa america
Plus de 70 millions le lifting, ça fait cher le botox. Mais ça marche. En quête d’une cure de jouvence, Roman Abramovitch a dégainé un énième chèque pour s’offrir deux gamins d’un peu plus de 20 ans censés dynamiser son attaque. Bingo. Face à la Vieille Dame, ses jeunes loups ont fait le boulot. Dans la lumière depuis son départ de Lille, Eden Hazard, très à l’aise mais parfois brouillon sur son côté gauche, a cédé sa place sous les feux des projecteurs à Oscar. Dans une première période serrée et intense, lors de laquelle les Blues se sont heurtés à une excellente défense turinoise, c’est le petit Brésilien qui a libéré les siens. Sans complexes et lucide, après les assauts inefficaces répétés des siens dans la surface de réparation, Oscar, qui colle aux basques de Pirlo depuis le début de la partie, envoie une mine en direction de Buffon. Parfaitement parti sur le ballon, le portier turinois voit Bonucci dévier celui-ci, qui passe à quelques centimètres de sa tête. Stamford Bridge se lève. Pourtant, il n’a encore rien vu. Suite à une mauvaise relance d’un Asamoah perdu sur le terrain ce soir, Oscar hérite du ballon, claque un contrôle orienté grand pont sous les yeux de Pirlo avant d’envoyer un amour de frappe enroulée dans la lucarne de Buffon. La Juve est KO debout, sauf Arturo Vidal, guerrier au grand cœur, qui, à la sortie d’un crochet, balance une frappe placée du gauche qui trompe Čech. Les mains en l’air, les doigts qui forment un cœur, le Chilien remet les siens dans la partie. La mi-temps s’occupe du reste.
Quagliagoal, putain !
Car personne ne s’y trompe : à part un rush d’Eden Hazard, fauché irrégulièrement dans la surface par Barzagli, une frappe de Mata, bien servi par le Belge, qui a arrêté le temps à Londres et une superbe frappe d’Ivanović stoppée par Buffon, ce sont les Turinois qui ont dominé cette seconde période. Tranquilles, mais plus brouillons que d’habitude, à l’image d’un Andrea Pirlo considérablement gêné par le marquage individuel imposé par Roberto Di Matteo, les Italiens attendent leur heure. Le maestro de la Juve est loin du ballon mais s’en fout, il donne des consignes. Des consignes respectées à la lettre par Marchisio, qui d’une passe en profondeur parfaite pour Quagliarella, offre à l’ancien attaquant de l’Udinese le but de l’égalisation. Toujours aussi énigmatique et talentueux, l’auteur du plus beau but du Mondial 2010, pas rassasié, frappe la barre transversale de Čech quelques minutes plus tard. M. Proenca, à l’instar des supporters de Stamford Bridge, est satisfait. Le spectacle était bon, les retrouvailles de la Juve avec la C1 jolies. Au fond, c’est ça que veulent les jeunes.
Par Swann Borsellino