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La vie sans Rami
Blessé lors du match contre Francfort et indisponible pour une quinzaine de jours, Adil Rami va manquer à l'Olympique de Marseille. Même si son niveau de jeu déçoit depuis le début de la saison. Car si cette période d'absence peut lui faire du bien, le défenseur central reste le taulier de la défense phocéenne.
Ce n’est peut-être que circonstanciel, et chacun y verra la vérité ou le détail futile qu’il veut. N’empêche que lorsque Adil Rami a ressenti une douleur au niveau de la cuisse droite – une cuisse qui le faisait déjà souffrir quelques jours auparavant –, l’obligeant à sortir dès la neuvième minute du match de Ligue Europa contre l’Eintracht Francfort, l’Olympique de Marseille menait 1-0. Quand la partie s’est achevée sans sa présence, les Allemands avaient marqué deux buts, et le résultat final indiquait une victoire en leur faveur.
Au-delà de ce résultat sportif que la sortie du champion du monde a peut-être influencé, Rudi Garcia s’est rapidement tourné vers l’avenir. « À Lyon, ce sera vraisemblablement sans Rami » , a-t-il regretté en conférence de presse. Visiblement blessé aux ischio-jambiers et indisponible une quinzaine de jours, le défenseur va en effet laisser ses potes se débrouiller au Groupama Stadium (puis très certainement contre Strasbourg et Lille). Et sur le papier, c’est tout sauf une bonne nouvelle.
Indispensable un peu partout, mais surtout en France
Car qu’il soit apprécié ou pas, qu’il porte une moustache ou qu’il soit rasé de près, que ses oreilles sifflent ou soient munies de diamants, l’arrière central trouve souvent une place de choix dans les équipes qu’il intègre. Ce fut le cas à Séville ou Valence, un peu moins à Milan, beaucoup plus à Lille, énormément à l’OM (en témoigne son nombre ahurissant de matchs disputés la saison dernière toutes compétitions confondues). Même en équipe de France, Didier Deschamps a du mal à s’en séparer, puisque le sélectionneur l’a rappelé en août alors que le bonhomme avait plus ou moins annoncé sa retraite internationale après le Mondial.
Pour remplacer son gars sûr, essentiel aussi bien sur le terrain que dans le vestiaire, Garcia a plusieurs choix. Le premier, celui qui tient la corde, serait la charnière Luiz Gustavo/Duje Ćaleta-Car, celle-là même qui a terminé la partie de C3 et qui ne donne pas encore de garanties malgré l’assurance brésilienne. Rolando toujours forfait et Aymen Abdennour au placard, les autres options s’appellent Boubacar Kamara, Tomáš Hubočan et Grégory Sertic. Reste que ces deux derniers n’ont aucun rythme dans les pattes (zéro minute depuis la reprise pour le Slovaque, seulement treize pour l’ancien des Girondins de Bordeaux). En apparence, l’arrière-garde marseillaise perd donc au change.
Souffrir, souffler, recharger
Sauf que ce pépin physique pourrait bien représenter un mal pour un bien, finalement. Fatigué après son mois en Russie, Rami évolue actuellement à un niveau moindre qu’à son habitude. Outre sa mauvaise performance à Monaco symbolisée par deux boulettes, le Français galère globalement à se remettre de ses émotions et à retourner dans le bain tiède du championnat. Cet « arrêt maladie » peut donc être bienvenu pour celui qui n’a pas pu profiter de grandes vacances.
« C’est magnifique ce qui leur est arrivé. On est fier pour l’Olympique de de Marseille et pour eux personnellement.(…)Maintenant, il y a d’autres enjeux personnels pour eux, mais aussi collectifs avec l’OM, a d’ailleurs souligné le coach phocéen, justifiant les divers problèmes des uns et des autres (Hugo Lloris, Steve Mandanda…) par le Mondial remporté. Psychologiquement, ce n’est pas simple pour eux. Tout va rentrer dans l’ordre, mais il faut que ce soit le plus vite possible. » Avec l’aide, peut-être, d’une pause qui s’impose.
Par Florian Cadu