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La vie sans Harry
Si les Spurs doivent faire sans leur buteur Harry Kane, blessé à la cheville depuis le 18 septembre dernier, ils restent au contact du Big Four au classement et assument pleinement leur costume d’outsider pour le titre.
Personne n’avait imaginé tel scénario chez les supporters des Spurs. Le soleil se couchait sur Londres en ce dernier dimanche d’été, les hommes de Mauricio Pochettino, largement au dessus de Sunderland, filaient vers leur troisième succès en cinq matchs de Premier League, recollant ainsi au trio de tête emmené par Manchester City et Everton. Le ciel semblait alors bien dégagé au-dessus de White Hart Lane, lorsqu’un épais nuage est venu noircir le tableau. À la 87e minute de la rencontre, après un vilain contact avec Papy Djilobodji, Harry Kane s’est allongé au sol, grimaçant de douleur. Le public présent dans les travées de l’enceinte nord-londonienne s’est tu, l’espace de quelques secondes, avant d’applaudir la sortie sur civière du buteur anglais. Si quelques supporters ont entonné pour la deuxième fois de l’après-midi le traditionnel « He’s one of our own » , chant à la gloire de l’attaquant de vingt-trois ans, les visages des fans semblaient beaucoup plus crispés et inquiets qu’après l’ouverture du score du buteur maison vingt minutes auparavant.
La vitesse du Son
D’autant que les premières supputations quant à la période d’indisponibilité de l’attaquant des Spurs n’ont laissé que peu de place à l’optimisme. « Harry s’est tordu la cheville et a eu mal. Les ligaments de la cheville droite ont été touchés » , annonce Mauricio Pochettino en conférence de presse après le match. Les premiers diagnostics tombent : Harry Kane sera absent deux mois et manquera notamment les grands rendez-vous européens contre le CSKA Moscou et le Bayer Leverkusen, ainsi que le choc de Premier League contre Manchester City. En l’absence de la principale arme offensive du club, auteur de quarante-six buts en championnat ces deux dernières saisons, la plupart des spécialistes outre-Manche pensent voir les Spurs s’effondrer dans le ventre mou du classement. « Ce sera difficile sans lui, prévient Mauricio Pochettino. Mais nous avons signé Vincent Janssen cet été. Il travaille bien à l’entraînement et c’est un attaquant qui peut nous apporter beaucoup de choses. »
Le Néerlandais confirme les espoirs placés en lui en trouvant le chemin des filets trois jours plus tard en Coupe de la Ligue contre Gillingham. Titularisé à la pointe de l’attaque, en lieu et place de Kane le week-end suivant à Middlesbrough, Janssen livre une belle prestation et offre même une passe décisive à Heung-min Son, auteur d’un très joli doublé au Riverside Stadium. L’ailier coréen, en pleine confiance depuis le début de saison, remet ça sur la scène européenne contre Moscou et se mue en véritable joker offensif de luxe à Tottenham. L’ancien joueur du Bayer Leverkusen, qui dispute sa deuxième saison dans le nord de Londres, est même désigné joueur du mois de septembre en Premier League. Lors de la réception de Manchester City, alors solide leader du championnat avec six victoires en six matchs au compteur, Mauricio Pochettino laisse Janssen sur le banc et installe son homme en forme à la pointe de l’attaque. Très remuant en début de match, Heung-Min Son, impliqué sur les deux buts de son équipe, permet aux Londoniens de revenir à un seul petit point des Citizens au classement.
Le retour du Prince Harry
Les joueurs de Mauricio Pochettino, cinquièmes (mais toujours à un seul point du leader City) avant la réception de Leicester, auraient même pu prendre les rênes du championnat ces deux dernières journées. Mais, alternant entre des systèmes de jeu en 4-3-3 ou 4-2-3-1 avec Janssen ou Son en attaquant de pointe, les Spurs viennent de concéder trois matchs nul consécutifs (West Bromwich, Leverkusen, Bournemouth) avec un seul petit but inscrit lors de ces trois rencontres. Trois matchs durant lesquels Harry Kane aurait pu montrer l’étendue de son talent et de son sens du but. De quoi trépigner d’impatience pour les supporters en attendant son retour. Et les nouvelles données par Mauricio Pochettino à ce sujet-là, en zone mixte, le week-end dernier, sont assez bonnes : « Harry va bien. Il a commencé à toucher le ballon seul et a fait quelques exercices avec le staff médical. Il est confiant, nous le sommes aussi. Dès que j’aurai la confirmation de son retour, je vous en parlerai. »
Selon plusieurs médias britanniques, le buteur de Tottenham devrait faire son grand retour le 6 novembre prochain, à l’Emirates Stadium lors du North London Derby contre Arsenal. Un retour qui devrait assurément être bénéfique aux Spurs et à leur secteur offensif qui s’apprêtent à affronter Arsenal, West Ham, Monaco, Chelsea, le CSKA Moscou et Manchester United, le tout en moins d’un mois avant la période des fêtes. Chaud devant !
Par Maxime Feuillet