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La Varadona

Par Pierre Boisson
15 minutes
La Varadona

Si la VAR avait existé en 1986, Diego Maradona ne serait pas tout à fait devenu Diego Maradona. Mais bien plus que cela.

Mexico DF, stade Aztèque. 22 juin 1986

L’arbitre tunisien Ali Bennaceur traverse la moitié de terrain du stade Aztèque à reculons, les yeux fixés sur son assistant bulgare Bogdán Botchev, un homme aux cheveux courts formé à l’école soviétique, qui ne bouge pas d’un poil. Son drapeau reste aligné le long de son corps, et Ali Bennaceur sait ce que ça veut dire. Ça veut dire démerde-toi. Il est 13h07. Il y a 15 secondes, Diego Maradona vient d’envoyer le ballon dans les cages du gardien anglais Peter Shilton, et les 114 580 supporters présents dans le stade hurlent de joie, ou de rage : une partie d’entre eux est certaine d’avoir vu Maradona lever la main pour détourner la balle. Quelques années plus tôt, Ali Bennaceur aurait été dans une sale situation. C’est sur ses épaules qu’aurait pesé tout le poids d’une décision qu’il sait immense, parce que ce n’est pas qu’une main dans un match de foot, c’est la main de Diego Maradona (il se dit en continuant à reculer : « Ça aurait pu être la main de Dieu » ), et c’est un match de l’Argentine contre l’Angleterre, la revanche de la guerre des Malouines.

Mais deux ans plus tôt, un soir d’hiver 1984, la FIFA a autorisé l’assistance à l’arbitrage par vidéo, et la VAR a changé la vie d’Ali Bennaceur. Lui qui s’entraînait comme un forçat le long de l’autoroute de Tunis pour être toujours au plus près de l’action, lui qui concevait l’arbitrage comme un sacerdoce, il s’est un peu relâché, il a forci, c’est ce que lui répète souvent sa femme quand elle le regarde officier (de moins en moins, d’ailleurs).

Mais deux ans plus tôt, un soir d’hiver 1984, la FIFA a autorisé l’assistance à l’arbitrage par vidéo, et la VAR a changé la vie d’Ali Bennaceur.

Alors, si Ali Bennaceur se dirige vers le centre du terrain en reculant, ce n’est pas pour regarder son assistant bulgare (cela fait deux ans qu’il ne regarde plus ses assistants), mais pour gagner du temps, il attend que son oreillette crépite. Il profite intérieurement de ces dix, peut-être quinze secondes pour imaginer ce qu’il aurait fait si la VAR n’avait jamais existé, comme son fils aime inventer la suite des histoires qu’il lui lit le soir. Il se dit qu’il n’aurait pas osé siffler une main de Maradona, que le joueur est trop génial et l’homme trop impressionnant, qu’il aurait risqué de déclencher une guerre. Dans le pire des cas, il n’aurait été ni le premier ni le dernier à se faire rouler par l’Argentin, qui aurait de toute façon revendiqué le vol avec sa fierté canaille. Alors que risquait-il ? Un commentaire raciste d’un commentateur français, qui aurait sans doute pensé à voix haute qu’on aurait pu trouver mieux qu’un Tunisien pour arbitrer ce match ? L’oreillette crépite. « Demande la vidéo, ce fils de pute l’a mise avec le poing fermé » , lui souffle-t-on. Ali Bennaceur lève alors doucement sa main pour porter le sifflet à ses lèvres. Les yeux presque tristes, l’arbitre dessine ce geste qu’il a si souvent répété dans les dernières années, cet absurde carré dans les airs.


Buenos Aires, avenida de Mayo. 15 juillet 1986

Tout a commencé par un petit rassemblement face au palais présidentiel, au lendemain de la défaite contre l’Angleterre (1-0, but de Lineker, carton rouge pour Maradona). On ne sait pas franchement ce qu’étaient venus réclamer les manifestants, sans doute avaient-ils simplement besoin de crier publiquement leur sentiment d’injustice après l’avoir fait face à leur télévision, dans leur salon, au bar, pendant les interminables heures de cette nuit de défaite. « Pas de justice pour le football » : c’est ce que tout le pays avait ressenti, et c’était le titre de l’article signé Roberto Fontanarrosa paru dans le quotidien Clarin au lendemain du match. Le grand écrivain argentin y confessait avoir lui aussi frôlé la folie pendant la nuit, en tentant de résoudre un terrible dilemme moral. Trop de justice peut-elle conduire à l’injustice ? Bien sûr, écrivait-il, l’Argentine n’est sortie de la dictature que depuis trois petites années, et qu’on ne s’y trompe pas : il faut traîner devant les tribunaux les dictateurs, les bourreaux, les petits assassins qui ont terrorisé le pays. Pour eux, bien sûr : justice. Mais voilà, poursuivait-il : hier soir, Maradona a marqué de la main et tout le monde l’a vu (même si Fontanarrosa avouait, lui, ne pas avoir eu la force de revoir la vidéo). Alors comment expliquer qu’on puisse ressentir une injustice face à la justice objective et irréfutable de l’annulation de ce but après l’appel à la VAR ? La justice auquel il croit si profondément pour les hommes devrait-elle s’arrêter dans les vestiaires et ne pas s’appliquer sur un terrain de foot (et dans ce cas, devrait-on en conclure que les footballeurs n’ont pas les mêmes droits que tous les autres citoyens ?). S’il existait une VAR pour les hommes, permettant de revoir toutes les actions passées avant de juger un suspect, la rejetterait-il ? La suite du texte était un condensé d’injures, que Fontanarrosa attribuait volontiers à la lutte terrible à laquelle s’adonnaient dans son cerveau la Passion et la Raison. « Et à la fin : merde, concluait-il, résigné, épuisé, ironique. Pas de justice pour le football. »

C’est ce même slogan qu’on voit aujourd’hui partout sur les banderoles brandies, moins d’un mois plus tard, par des millions d’Argentins sur l’Avenida de Mayo. Autres messages annotés : « Menos Justicia, mas Victoria » ; « L’Angleterre gagne avec des porte-avions et des vidéos » ; « God Kill The Queen » ; « Ali Bennaceur, tes yeux ne mentent pas, tu étais triste » ; « Gary, me robaste mi sueno » , « Mano de Dios » ; « Inglaterra, Campeón de mierda » . Les plus répandus sont une traduction anglais-espagnol, et désignent le même coupable : « Fuck You VAR » , « Var la puta que te pario » .

Le 12 juillet au matin, la ville a découvert un pantin sanglant et décapité portant le maillot de Peter Shilton, suspendu au balcon central de l’Edificio Britanico, au croisement de Sarmiento et Reconquista.

Cela fait plusieurs jours qu’une autre ambiance flotte dans l’air de Buenos Aires, depuis que les journaux ont annoncé la victoire de l’Angleterre en finale de la Coupe du monde (la plupart des Argentins ont refusé d’allumer leurs télés). Dans les rues, on commence à prendre les mots de Fontanarrosa au sérieux (lui s’en désole, mais plus personne ne lit les pages sportives). Ce match contre l’Angleterre devait être la revanche de la guerre des Malouines jamais digérée, et voilà maintenant Gary Lineker qui parade et s’apprête à donner des leçons à la terre entière ? Deux bateaux battant pavillon argentin ont été vus sortant du port de Rio Gallegos en fonçant vers les îles et, dans les cercles politiques, on dit que l’ex-commandant de la marine Emilio Massera veut déjà tirer parti de la colère populaire pour revenir au pouvoir ou, du moins, s’épargner la prison à perpétuité. Est-ce lui qui est derrière l’étrange série d’attaques qui se sont produites à Buenos Aires ces derniers jours ? Le 12 juillet au matin, la ville a découvert un pantin sanglant et décapité portant le maillot de Peter Shilton, suspendu au balcon central de l’Edificio Britanico, au croisement de Sarmiento et Reconquista. Le même jour, le directeur de la Bibliothèque nationale a déclaré le vol d’un des plus vieux livres de la collection, un manuel de géographie écrit par un certain Roger Barlow où aurait été pour la première fois imprimé le nom Rio de la Plata. Le 13 juillet, c’est avec ce même livre (d’après les pompiers) qu’aurait été initié l’incendie criminel qui a réduit en cendres la Catedral Anglicana (rue 25 de Mayo). Le 14, la vitrine de la confiserie de l’hôtel Claridge, où l’on pouvait encore prendre le thé de cinq heures, a été repeinte aux couleurs albiceleste. Enfin, ce matin, les 35 mètres de la Torre de los Ingleses, symbole du raffinement de l’architecture Tudor, ont été badigeonnés en lettres de sang d’une déclaration de guerre : « VAR Nunca Mas » .


Cuba, Palacio Presidencial. 7 août 1986

Deux hommes discutent dans une salle sans fioriture, décorée de quelques plantes vertes et d’un tableau naturaliste de paysage insulaire, où des montagnes couvertes de jungle plongent dans la mer. L’air est à peine voilé par la fumée de deux cigares rougeoyants. L’homme de gauche porte une chemise et un pantalon vert olive, celui de droite une veste en cuir au-dessus d’un T-shirt blanc imprimé à l’image de Che Guevara (plutôt de mauvais goût) et une grosse croix en argent. Ils sont installés sur des confortables fauteuils en cuir, le premier maintient son dos plus droit que le second, et il sort une épaisse liasse de feuilles noircies de mots-clés, de schémas et de cartes de l’Amérique du Sud. Le premier parle, le second écoute.

« Tu n’es pas la première victime, et tu ne seras pas la dernière victime de cet instrument. Tu as vu comment le gouvernement des États-Unis a toujours imposé sa loi, celle du plus fort, la loi en vertu de laquelle il a pris possession du canal du Panama et continue d’y imposer son impérialisme ? Il a fait régner sa loi par la technologie. Si tu ne dois retenir qu’un mot, retiens ce mot-là : technologie. Qu’est-ce que sont les avions et les fusées ? Qu’est-ce que sont les ordinateurs, la télévision, le téléphone ? Qu’est-ce que l’électricité, le chemin de fer, le gaz dans toutes les maisons ? Je te dis, mon ami, c’est toujours la technologie. C’est ainsi depuis l’éternité : les puissants gagnent la guerre grâce à leurs technologies, et c’est pendant les guerres, c’est même pour cela qu’ils les mènent, qu’ils développent de nouvelles technologies, qui les rendront encore plus puissants, encore plus riches, encore plus facilement capables de déclencher un nouveau conflit. Qu’est-ce que la VAR, pourquoi t’a-t-elle trahi ? La VAR est l’outil des puissants, camarade, c’est la certitude de supprimer toute incertitude dans le sport. Elle supprime les armes des faibles, qui sont la ruse, la dissimulation, la chance, le destin. Tu ne comprends donc pas ? Le premier devoir du révolutionnaire est de s’opposer à l’oppression et nous avons une responsabilité, tu as une responsabilité pour ton pays et pour l’histoire. Tu peux aujourd’hui être celui qui brisera ce cercle terrible. Tu sais quelle est ton arme ? Non ? Regarde alors les rues de Buenos Aires, de Rosario, de Córdoba, ils sont des milliers à marcher en ton nom et ils sont des millions à t’attendre dans celles de Quito, de Lima, et de Bogota. C’est le peuple. Rien ni personne ne peut plus que le peuple. Aucune armée n’est plus forte que lui. Si tu me demandais quelle troupe je voudrais mener, je te répondrais : le peuple, car le peuple est invincible. Le peuple sud-américain a pleuré pour toi, il crie contre la VAR pour pleurer l’injustice de centaines d’années d’oppression. De toi dépend l’avenir de l’Argentine, de mon pays, et de notre peuple… » (et ainsi de suite).

Le premier homme est Fidel Castro. Le second est Diego Maradona. Le lendemain, celui-ci prend un avion de La Havane à Buenos Aires.


Saccage d’un cabinet d’endocrinologie. Diego Maradona à la tête des insurgés.

Rosario, 25 septembre 1986 (EFE). Environ deux cents personnes ont pénétré ce matin les locaux du docteur Diego Schwarzstein, installé dans le centre-ville de Rosario. Les assaillants étaient armés de bâtons et certains d’entre eux étaient cagoulés. Ils ont d’abord forcé la porte d’entrée et se sont ensuite rendus au deuxième étage, où se trouve le cabinet d’endocrinologie du Dr Schwarzstein. L’attaque aurait duré entre 10 et 15 minutes. Aucun blessé n’est à déplorer, mais la plupart des équipements médicaux ont été mis hors d’usage. Le montant total des dégâts reste inconnu.

Les premiers témoins entendus par la police ont formellement reconnu Diego Maradona, qui avait le visage découvert et menait le cortège. On ne connaît encore ni les motivations, ni les revendications des assaillants, mais aucun vol n’a été signalé. Seul un signe aurait été tagué sur la porte d’entrée. « L’enquête suit son cours et devra notamment déterminer les mobiles des assaillants, si mobile il y a » , a déclaré le chef de la police locale, Emmanuel Vigilante, lors d’un point presse improvisé.

Le docteur Diego Schwarzstein, durement éprouvé, a également répondu aux questions des journalistes. Son père, Luis Schwarzstein, a participé au développement de l’endocrinologie rosarino. Il a notamment travaillé avec le prix Nobel de médecine et physiologie 1947, Dr. Houssay, et a fait partie du groupe d’étude en fertilité et stérilité de Rosario (GEFER) qui a publié plusieurs travaux avec le Nobel 1977 Andrew Schally.

Diego Schwarzstein a expliqué qu’il se spécialisait de son côté dans les insuffisances hormonales, représentant environ un cas toutes les 20 000 naissances. « Le déficit d’hormones limite la croissance, et il y a 60 à 70 gamins par an à Rosario qui sont dans cette situation, a-t-il détaillé. Ce qu’on fait, c’est de l’ingénierie génétique : on donne aux enfants exactement ce qui leur manque, pour qu’ils aient une croissance normale. »

Le docteur Schwarzstein a également précisé avoir interpellé Diego Maradona quand celui-ci s’apprêtait à détruire des tubes à essai, l’interrogeant sur ses motivations. « La technologie sert les chiens impérialistes » , lui aurait répondu Diego Maradona. Ce à quoi le Dr. Schwarzstein a répondu par une hypothèse : « Imagine que naisse à Rosario le futur n°10 de l’Argentine, mais qu’il ait un déficit d’hormones de croissance. Sans l’endocrinologie, il ne pourra jamais se développer, et sera condamné pour le football. » Diego Maradona a haussé les épaules.


Panama, pont des Amériques. 6 novembre 1987

Ce sont les derniers mètres d’une marche entamée il y a plus d’un an, longue de près de 9000 kilomètres. Ils ont d’abord traversé la pampa, puis franchi la Cordillère des Andes par le paso Vergara, et ils ont continué, Santiago de Chile, le désert d’Atacama, les plages infinies du sud du Pérou, ils ont vu les lignes étranges de Nazca, Lima et de nouveau l’altitude et le froid, Quito, Cali, Medellín. Ils sont partis à deux cents, peut-être plus, et leur troupe a grandi, grandi, grandi. Ils furent 16 000 quand ils entrèrent à Trujillo, avant que la fièvre jaune ne les décime à Guayaquil. À chacune de leurs étapes, ils ont suivi le même modus operandi, coupant d’abord l’électricité dans la ville, puis détruisant toutes les machines qu’ils trouvèrent sur leur passage, les voitures, les ordinateurs, les platines de disque. On dit qu’à partir de Mendoza, la horde a décidé que VAR = télévision, et que du Sud de l’Argentine jusqu’au canal du Panama, il ne reste pas le moindre poste de télé en état de marche. Toutes les bibliothèques nationales, tous les centres de documentation et les instituts de géographie ont eux aussi été passés au peigne fin, pour trouver tous les globes, les planisphères et les cartes représentant l’Amérique du Sud. Ils étaient alors systématiquement et mystérieusement détruits.

Diego Maradona se trouve maintenant au milieu exact du pont des Amériques, à la jonction même du Nord et du Sud.

Aujourd’hui, l’Amérique du Sud va se séparer du monde, moins de 500 ans après avoir été dérangée par Christophe Colomb.

Il porte une torche à la main, et sur son torse nu ce tatouage – un carré barré d’un seul trait – que l’on a vu fleurir sur tous les murs du continent dans les derniers mois. C’est le moment pour lui de donner son grand discours. « Aujourd’hui, déclare-t-il à la foule, l’Amérique du Sud va se séparer du monde, moins de 500 ans après avoir été dérangée par Christophe Colomb. Vous vouliez me voir, vous vouliez me voir jouer au foot pour que je vous amuse, pour que je vous fasse lever de vos sièges, mais vous m’avez refusé la victoire ? Vous avez créé la VAR pour m’interdire la fantaisie ? Alors, soit, vous ne me verrez plus, et vous ne verrez plus rien non plus de ce continent, où il ne reste plus une carte, plus une caméra, plus une machine, plus une télévision. Il ne nous reste plus que des arbitres et des joueurs de football. »

Tunis, Quartier El Manar 1. 24 novembre 1987

Depuis le fameux match contre l’Angleterre, Ali Bennaceur était devenu une vedette internationale. On l’avait vu sur tous les plateaux de télé, à la cérémonie officielle de remise de la Coupe du monde, et il était rentré en Tunisie en héros national. Sepp Blatter, le secrétaire général de la FIFA, l’avait choisi comme grand symbole de la justice pour lutter contre la tentative de soulèvement menée par Diego Maradona. Tous les journaux avaient suivi la consigne, transformant le débat moral qu’avait voulu poser Roberto Fontanarrosa (qui n’a plus pris la parole depuis) en affrontement manichéen entre Maradona et Bennaceur, entre le Vilain et le Juste. Depuis plusieurs mois, pourtant, on pouvait voir dans les yeux de l’arbitre la même lueur de tristesse qui semblait l’avoir envahi lorsqu’il avait dessiné dans les airs le carré le plus célèbre de l’histoire. Il ne sortait plus prendre son « direct » sur la terrasse de son café préféré, et il s’enfermait dans son bureau pendant des heures, où il regardait en silence des matchs d’avant 1984. Comme à l’époque où il cherchait à devenir un meilleur arbitre, il se repassait toutes ses erreurs en boucle, mais cette fois avec une nostalgie qui le consumait. C’est en tout cas ce que racontent les quelques amis qui lui restaient à l’inspecteur de police qui a retrouvé ce matin le corps sans vie d’Ali Bennaceur. Sur son poste de télévision passait un enregistrement de son dernier match, et l’image s’était arrêtée au moment même où il avait dû adresser un carton rouge à Diego Maradona. À côté de lui se trouvait une feuille de papier blanche, sans lettre d’adieu, mais simplement un signe : un carré, barré d’un trait.

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