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La valse de Watford

Par Maxime Brigand
4 minutes
La valse de Watford

Troisième de Championship, le club de la banlieue Nord de Londres vit un début de saison chahuté en interne. En 37 jours, la famille Pozzo, propriétaire depuis 2012, a usé trois entraîneurs dont le dernier en date, Billy McKinlay, n'a pas tenu huit jours sur le banc des Hornets. Explications.

« On souhaite s’engager avec quelqu’un dans un projet à long terme, qui posssède les épaules pour gérer un groupe toute une saison et qui a l’expérience du haut niveau. En accord avec l’équipe technique, nous avons décidé de nous séparer de notre entraîneur Billy McKinlay. » En conférence de presse, l’image que dégage Ginno Pozzo, le propriétaire de Watford dont le père est également à la tête de l’Udinese et du club espagnol de Grenade, manque de sérénité. Pourtant, l’heure n’est pas vraiment à la fête en interne chez les Hornets. Sur le terrain, après onze journées de Championship, le club du Nord-Ouest de Londres est en accord avec ses ambitions, avec une troisième place à égalité de points avec les leaders, Norwich et Nottingham Forest. Pourtant, en seulement six semaines, la famille Pozzo a déjà consommé trois entraîneurs. Une situation qui interpelle pour un club dont l’objectif, en début de saison, était la remontée en Premier League huit ans après l’avoir quittée.

« Chaque fois que je fais mon équipe, l’un de mes enfants pleure »

16 décembre 2013, Watford. En poste depuis juillet 2012, Gianfranco Zola convoque une conférence de presse exceptionnelle. Suite aux mauvais résultats, l’ancienne gloire de Chelsea annonce alors sa démission. Après être passé tout près de la promotion en Premier League la saison précédente, le discours de l’Italien ne passe plus. Watford est alors treizième de Championship et déjà lâché dans la course à la montée. Le président Pozzo nomme alors Giuseppe Sannino, limogé un mois plus tôt par le Chievo Vérone. Dès la première saison, Sannino se met dans la poche l’ensemble de Vicarage Road, l’antre des Hornets. Incontesté, le technicien est alors adoubé par ses dirigeants qui lui fournissent alors des moyens colossaux pour bâtir une équipe capable de jouer, de nouveau, les premiers rôles et retrouver l’élite nationale. L’ancien gardien de Tottenham, Gomes, est alors recruté tout comme l’Équatorien Juan Carlos Paredes, impressionnant durant la Coupe du monde brésilienne. Matej Vydra et Ighalo rejoignent également l’équipe, prêtés par Udinese qui se sert chaque saison de Watford pour faire débuter ses jeunes pépites.

L’été avance, mais le message, lui, peine à se faire entendre. Les semaines passent et les méthodes d’entraînement de Giuseppe Sannino sont étalées dans la presse. Les joueurs ne cachent plus leur mécontement et la victoire à Rotherham (2-0) le 19 août marque un point de non-retour. En inscrivant son but, Lloyd Dyer, ailier des Hornets, explose de colère et pointe directement son coach. Lors de la semaine suivante, Sannino expliquera le malaise ambiant par une comparaison hasardeuse : « Dans la famille Watford, il y a 24 frères et un père de famille. Mais seulement onze peuvent aller au parc chaque week-end. Chaque fois que je fais mon équipe, l’un de mes enfants pleure. » Les supporters expriment rapidement leur incompréhension et la fronde monte au club. Le technicien italien sera licencié la semaine suivante avec une dernière déclaration pleine de poésie demandant aux fans des Hornets s’ « ils préférent avoir un chef qui reste assis sur son banc calmement ou un chef qui a du cœur, une grosse paire de couilles et une grande gueule ? » Il partira du club sur cette formule : « Le futur parlera. »

La maladie de Garcia, l’inexpérience de McKinlay

Pour remplacer Giuseppe Sannino, la famille Pozzo décide de placer Óscar García sur le banc. Nous sommes alors le 2 septembre. Passé tout près de la montée en Premier League avec Brighton & Hove Albion la saison passée, Garcia débarque à Watford accompagné de ses deux adjoints, Ruben Martinez et Javier Perreira. Au final, il ne dirigera qu’une seule rencontre sur le banc des Noir et Jaune contre Charlton le 13 septembre (0-1). La faute à des problèmes de santé qui le pousseront à passer plusieurs jours à l’hôpital. Incapable de tenir son poste, Garcia décide alors de le quitter, le 29 septembre, seulement vingt-sept jours après son arrivée sur le banc. Une situation que n’avait pas prévue Ginno Pozzo qui nomme dans la précipitation Billy McKinley dont le destin est déjà connu. Loin du record détenu encore à ce jour par le funeste Leroy Rosenior, qui n’avait tenu qu’une conférence de presse avant de se faire débarquer par le président de Torquay United en 2007, l’Écossais fera ses valises huit jours plus tard après deux rencontres (une victoire contre Brentford et un nul contre Brighton). Un choix assumé par Pozzo face à l’inexpérience affichée par McKinley qui n’avait eu qu’un rôle d’adjoint de Roy Hodgson à Fulham sur son CV avant de prendre la tête de Watford il y a un peu plus d’une semaine. Pour lui succéder, l’entraîneur serbe Slavisa Jokanović a été choisi hier par les dirigeants de Watford. Préféré à Jimmy Floyd Hasselbaink notamment, le nouveau coach, champion de Serbie à deux reprises sur le banc du Partizan de Belgrade et champion de Thaïlande en 2012 avec le club de Muanghtong United, se retrouve donc face à une situation délicate : redonner confiance à la « famille Watford » et être, enfin, l’homme de la situation.

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