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La valse de Mourinho

Par Thibaud Leplat
La valse de Mourinho

José Mourinho a entamé la danse de celui qui part. Entre Madrid, Chelsea et Paris la valse à trois temps peut commencer. Mardi soir en conférence de presse, le Mou a fait le premier pas. Ce matin à Madrid, c'est déjà la fin de l'amour.

Être aimé par le monde entier est une tâche démentielle. Il faut apprendre en même temps à dévoiler et à dissimuler, à donner et à reprendre, à succomber et à résister. Parfois il y a bien des choses à se reprocher, des déclarations un peu trop enflammées, des comportements irrationnels, des doigts dans les yeux, des provocations et des mines plutôt renfrognées. Mais pour se maintenir sur le marché, il faut apprendre à entretenir ses amitiés électives sans pour autant fâcher ses dernières conquêtes. Mardi soir, dans la salle de presse de Santiago-Bernabéu, il y avait une odeur de fin de soirée. Le Real Madrid était éliminé pour la troisième fois consécutive de sa Coupe d’Europe. Florentino Pérez devra patienter encore au moins 365 jours pour soulever sa Décima. Le Special One, l’homme qui gagne à tous les coups, n’a pas trouvé la formule pour se défaire d’une équipe de gamins. Alors quand les micros sont branchés et que le monde attend une explication, José Mourinho dit tout et l’inverse de tout.

La mesure de l’amour

Le premier temps, c’est le temps fort. Souvenons-nous des belles choses et du temps passé ensemble. « Ces trois dernières saisons ont été très bonnes économiquement pour le club, parce qu’il est arrivé trois fois de suite en demi-finale et n’a donc pas eu à verser de primes de victoire. Le Real a retrouvé son prestige et est de nouveau tête de série. » Le premier temps de la valse est celui des souvenirs. Être éliminé en demi-finale de Champions League n’a rien de honteux. En trois saisons, il y en a eu, des joies : 1 Liga (avec double record de points et de buts), 1 Coupe et une Supercoupe. Ce n’est pas tout, certes. Mais ce n’est pas rien non plus. Le 17 mai pourrait être l’occasion d’accrocher le dernier titre de la saison. Une victoire en finale de Coupe contre le voisin Atlético serait l’occasion de célébrer une dernière nuit à coups de confettis et de doigts levés. Un Special One part en gagnant. Porto, l’Inter ou Chelsea lui doivent une statue. Il est temps qu’à Madrid, on prépare le marbre.

Puis vient le deuxième temps, celui du déséquilibre. Il faut rompre l’harmonie pour entamer la danse de celui qui s’en va avec une autre. C’est le temps des allusions et de la séduction. L’Espagnole exigeait une explication à cette élimination ou au moins une bonne raison d’en vouloir à quelqu’un. Au lieu de cela, elle a eu droit à une déclaration à sa rivale. Mourinho fait la cour à l’Angleterre en plein milieu d’une conférence de presse. Quand le reporter de Sky prend le micro, les yeux du Mou sont gourmands. Le journaliste encravaté pose la question de Chelsea. Mourinho abandonne l’espagnol comme une cavalière usée et passe à l’anglais. Son attitude change, son corps se détend, il regarde bien dans les yeux et prend son temps. Il redevient celui du début. La valse devient berceuse. Mourinho aime la même chose que tout le monde, après tout : « Évidemment j’aime être là où j’aime être beaucoup. » Certes. Sa voix s’adoucit. Il développe : « Je sais qu’en Angleterre, je suis aimé par les supporters, par les médias, qui me critiquent justement quand ils le doivent et me donnent du crédit quand je le mérite. Et je sais aussi que je suis aimé par quelques clubs. Spécialement un. » L’Espagnole n’en croit pas ses yeux. Sous son nez, Mourinho ose faire la cour à une autre. Les journalistes se regardent, incrédules. José en rajoute, toujours en anglais : « La situation en Espagne est un peu différente parce que certaines personnes me détestent. Certaines sont présentes ici. » Mourinho quitte le Real parce qu’il veut être aimé inconditionnellement. L’Espagnole comprend. Elle est beaucoup trop exigeante.

L’amour et la violence

Alors, ce matin à Valdebebas, c’est le troisième temps de la valse. Celui de la fin de la mesure. Le Prince est venu pour conclure et dire les choses. Le beau, c’est lui : « Toshack, Di Stéfano, Arsenio, Capello, Heynckes, Hiddink, López Caro, García Remón, Del Bosque, Luxemburgo, Juande, Schuster… et Pellegrini. En 21 ans, 18 entraîneurs, 5 demi-finales et le mauvais, c’est Mou. » Le méchant, c’est l’autre : « J’aurais dû faire venir Diego López à la fin de la première saison. » Les moches, c’est nous : « Vous n’arriverez pas à effacer ma Liga de tous les records. » Pour mieux partir, il faut bien mentir un peu. Le Barça est presque champion et c’est le Bayern qui l’a atomisé en Europe. Mais c’est Mourinho qui a vaincu l’Empire : « Je suis fier d’être l’entraîneur du Real Madrid qui a réussi à rompre l’hégémonie de Barcelone en Espagne. » Avant de déménager chez l’autre – l’Anglaise – le Mou promet l’amitié à l’Espagnole : « Je me réunirai avec le président et Jose Angel (Sánchez, ndrl). Pas seulement comme président, directeur général et entraîneur, mais aussi comme amis que nous sommes. » Mourinho lui souhaite bien du bonheur : « Quand je pars d’un club, je lui souhaite du bien. Je ne lui souhaite pas de mal. Si Madrid gagne un jour la Décima, ce sera toujours une grande joie pour moi. » Mais ce sera sans lui. Dans quelques jours, son arrivée à Chelsea sera annoncée et le 1er juillet (selon The Sun) il y sera présenté officiellement. La valse de Mourinho est terminée. Le bal des cocus peut commencer.

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