- CAN 2013
- Groupe C
- 1re journée
- Tunisie/Algérie (1-0)
La Tunisie invente le « Trabelsi Time »
Dominée pendant toute la rencontre, la Tunisie s'en sort finalement sur le fil (1-0) grâce à un exploit de Youssef Msakni dans les derniers instants. Face à une Algérie qui a baissé le pied en seconde période, les Aigles de Carthage ont sagement attendu 90 minutes pour enfin s'envoler.
Tunisie – Algérie : 1-0
But : Youssef Msakni (89e) pour la Tunisie.
« Ce match est presque un tremplin, avec une nouvelle génération, qui est arrivée à un certain niveau, et pour aller plus haut, il faut franchir un cap, et le cap, c’est la Tunisie » . Quelques heures avant le choc, Vahid Halilhozic résumait à merveille l’enjeu de ce Tunisie-Algérie. Le match le plus attendu de ce premier tour de la CAN (et pas uniquement à Barbès ou à Marseille). D’un côté, des Aigles de Carthage post-révolution, en chantier donc, qualifiés à l’arrache et dont on ne sait finalement pas vraiment quoi attendre. De l’autre, des Fennecs post-révolution également, pas celle du Jasmin mais celle de coach Vahid qui n’a pas hésité à faire le ménage dans le groupe. On annonçait un choc au sommet avec des buts et du jeu, finalement rien de tout ça. Longtemps on a cru que le match nul satisfaisait les deux équipes, qu’Aigles et Fennecs se quitteraient bons amis sur un triste 0-0. Oui mais voilà, Youssef Msakni en a voulu autrement. Le milieu de Lekhwiya a profité des derniers instants du match pour envoyer une merveille de frappe enroulée dans les filets algériens et envoyer la Tunisie rejoindre le Côte d’Ivoire en tête du groupe D.
Slimani, la forte tête
L’engagement n’a même pas encore été fait que la bataille des tribunes est, elle, déjà remportée par les supporters algériens, leurs immenses drapeaux vert, blanc et rouge remplissant tant bien que mal les trop nombreux sièges vides. Sur le terrain, la prudence est le mot d’ordre. Les deux sélectionneurs ont renforcé leur milieu de terrain respectif en ajoutant un troisième homme et les premières minutes se déroulent surtout aux abords du rond central. Puis, les Fennecs prennent les choses en main et se montrent plus dangereux. D’autant que le paradoxal Issam Jemaa, ballon de plomb en club mais serial buteur avec la Tunisie, est lâché par son genou après un duel musclé. Il doit quitter les siens. Côté algérien, le danger vient de deux hommes : Sofiane Feghouli et Islam Slimani. Sur une accélération et un super centre du premier, le second claque un coup de boule imparable sur la barre (29e). L’attaquant du CR Belouizdad, encore inconnu mais probablement plus pour longtemps, avait déjà fait parler son jeu de tête – en position de hors-jeu – sur l’une des nombreuses galettes distribuées Mehdi Lacen, un peu plus tôt dans le match (12e). Dominée par les petits techniciens algériens, la Tunisie ne se prend pas la tête. Les Aigles de Carthage attendant et profitent de chaque erreur adverse pour se lancer en contre, à l’image de Saber Khlifa.
90e minute, voilà Msakni
La deuxième période commence tranquillement, vraiment tranquillement, trop tranquillement. Les deux équipes se mettent bizarrement à gérer, comme si ce triste 0-0 les satisfaisait. Et tant pis pour tout ceux postés derrière leur écran ou installés dans les gradins. Djamel Mesbah puis Adlène Guedioura ont beau tenter de réveiller le Royal Bakofeng Stadium sur deux belles frappes lointaines (56e, 70e), les hommes de Coach Vahid n’y sont plus vraiment. Ceux de Sami Trabelsi non plus d’ailleurs. Les Aigles auraient pu profiter de ce faux rythme pour enfin se montrer. Oui mais non, ils se contentent du strict minimum, n’approchant les buts de M’Bolhi que très rarement. La fin de match approchant, les deux équipes se lâchent davantage. À un quart d’heure du terme, Hamdi Harbaoui se retrouve seul face à M’Bolhi mais gâche l’occase la plus franche du match pour les Tunisiens. Dix minutes plus tard, c’est Kadir qui manque involontairement la balle de match sur une action « Vidéo Gag » de la défense tunisienne. On se dirige tout droit vers un triste 0-0 quand Msakni s’empare du ballon à 20 mètres, crochète et envoie une merveille de frappe enroulée dans la lucarne (1-0, 90e). Imparable. L’Algérie est KO debout.
Par Thomas Porlon