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- Tunisie/Cap-Vert (1-1)
La Tunisie et le Cap-Vert se neutralisent
« Une véritable finale ». Le sélectionneur belge Georges Leekens avait bien saisi l'importance de cette première rencontre décisive, mais va devoir recycler son discours pour jeudi prochain. Tenus en échec (1-1), les Aigles de Carthage, indigents dans le jeu pendant plus d'une heure, ont cru être libérés par Moncer à la 70e minute. Le Cap-Vert, qui s'est procuré les meilleures occasions, est revenu au score sur un penalty inexistant et obtient un score de parité équitable sur l'ensemble de la rencontre. La Zambie et la RD Congo ayant fait match nul quelques heures plus tôt (1-1), tout reste à faire dans ce groupe B.
Tunisie/Cap-Vert : 1-1Buts : Moncer (70e) pour les Aigles de Carthage ; Heldon (78e sp) pour les Capverdiens.
Les retrouvailles entre les 2 pays promettaient d’être tendues. Les coéquipiers de Ryan Mendes avaient écarté la bande d’Abdennour de la course à la Coupe du monde 2014, avant d’être exclus pour avoir fait jouer le défenseur Fernando Varela, sous le coup d’une suspension. Varela manque de peu se rappeler au bon souvenir des Tunisiens dès la deuxième minute. Esseulé dans la surface sur un coup franc d’Heldon, sa tête décroisée trouve le poteau gauche d’Aymen Mathlouthi, largement battu.
À la Tunisie la possession, au Cap-Vert les occasions
On redoutait un match tactique et fermé, les 30 premières minutes confirment les craintes. La Tunisie monopolise le ballon, mais a toutes les peines du monde pour trouver l’attaquant de pointe de l’Espérance de Tunis Akaichi. Hormis une tête de ce dernier repoussée par le gardien Vozinha, les Aigles de Carthage ne proposeront rien de notable. Les deux spécialistes ès frappes lointaines, Khazri et Moncer, repiquent plein axe sur leur bon pied et allument deux pétards en tribunes. Le bloc cap-verdien, très bas, compte sur la vitesse du trio Kuca-Djaniny-Heldon pour vite se projeter en contre. Des espaces se créent au cours du dernier quart d’heure, principalement dans le dos du latéral gauche Maaloul, et permettent aux insulaires de se procurer les meilleures occasions.
C’est dans ce couloir déserté que les deux premières banderilles sont plantées : Heldon s’échappe et centre pour Djaniny dans la surface, dont la frappe écrasée est facilement bloquée par Mathlouthi (30e). Le même Djaniny adresse ensuite un centre vicieux qui fuit le cadre de peu (36e). La troisième, juste avant la mi-temps, a failli être la bonne. Sur un bon appel en profondeur, Heldon se fait descendre aux abords de la surface de réparation. Les hommes du sélectionneur portugais Rui Aguas réclament le penalty, mais le tacle de Maaloul est à l’extérieur des 16 mètres 50. Le coup franc de Babanco est détourné par deux Tunisiens, Kuca profite du coup de billard et récupère la balle aux 6 mètres. Sa frappe passe à droite des buts de Mathlouthi.
Penalty fantôme
Rien ne change au retour des vestiaires. Alors que le public local déclenche une chenille géante dans les travées du stade d’Ebebiyin, le Cap-Vert s’enhardit et monte d’un cran pour agresser une Tunisie apathique. Kuca trouvé une nouvelle fois dans la surface devance la sortie de Mathlouthi et trouve cette fois le cadre, le défenseur de l’Astra Giurgiu, Ben Youssef, sort un sauvetage sur la ligne pour maintenir son équipe à flot (55e). Inexplicablement, comme si elle attendait d’être réellement mise en danger pour se libérer, la Tunisie se met à jouer et pousse le Cap-Vert dans ses derniers retranchements. À la 67e minute, Chikhaoui place une tête sur la balle transversale, et l’arbitre gabonais, Castane, refuse un but logiquement à Ben Youssef dans la foulée pour avoir projeté le ballon et Vozinha dans les cages.
L’ouverture du score intervient 3 minutes plus tard. Sur un bon décalage de Jamel Saihi, Maaloul déborde et centre fort à ras de terre devant le but cap-verdien. Moncer, du droit et en force, propulse la balle dans les filets pour donner l’avantage aux Tunisiens. Le soulagement de Leekens sera de courte durée : Heldon obtient un penalty en vieux renard sur une intervention – en apparence – un peu musclée de Ben Youssef. Non seulement le défenseur tunisien ne touche pas le joueur du Sporting Portugal, mais la prétendue faute est à l’extérieur de la surface. L’arbitre se laisse abuser, et Heldon remet les deux équipes à égalité en transformant le péno pleine lucarne. Les entrées en jeu de Msakni, Mendes et Tavares n’apporteront pas d’évolution. 1-1 score final. Les Aigles de Carthage devront montrer un tout autre visage s’ils veulent passer le premier tour. Les Requins bleus n’ont pas démérité, fait preuve de vice pour éviter la défaite, et gardent leurs chances intactes.
Par Farouk Abdou