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La tristesse lyonnaise
Mercredi soir, l’Olympique lyonnais s’est incliné aux tirs au but face à Guingamp, et a perdu l’opportunité de disputer une finale dans son stade. Un nouvel échec.
Jean-Michel Aulas : « Nabil a été injustement privé d’un penalty flagrant. Dix arbitres sur dix l’auraient sifflé, donc je n’ai pas compris pourquoi ça n’a pas été le cas là. » Bruno Génésio : « On aurait pu mener au score si l’arbitre avait sifflé une faute que tout le monde a vue sauf lui. Mais il a pris la bonne décision en m’expulsant. C’était certainement sa meilleure décision du match. » Gérald Baticle : « L’homme du match, c’est aussi l’arbitre. J’ai mis cinq minutes à me rendre compte que Bruno n’était plus là. » Mercredi soir, le président, l’entraîneur et l’adjoint lyonnais criaient à l’unisson leur désespoir après l’élimination aux tirs au but face à Guingamp en seizièmes de finale de la Coupe de la Ligue. Déjà défaits par les Bretons en championnat le 22 octobre dernier (1-3), les coéquipiers d’Alexandre Lacazette ont encore une fois laissé filer, de peu, l’un des principaux objectifs de la saison. Et ça commence à faire beaucoup.
Une finale prévue à la maison
Car cette année, l’Olympique lyonnais était peut-être la première équipe de l’histoire à viser un titre final en Coupe de la Ligue, en atteste la grosse équipe alignée par Bruno Génésio, au moins sur le plan offensif, avec Valbuena, Fekir, Cornet, Darder et l’entrée de Lacazette pour forcer la décision. Si les Lyonnais étaient déterminés à rejoindre la finale, c’est qu’elle doit se dérouler, pour la première fois, au Parc OL. « Évidemment que la finale à domicile est un élément de motivation. On a envie d’aller loin dans cette compétition » , expliquait Christophe Jallet avant son retour à la compétition contre Guingamp. Raté. La réalité est cruelle : l’OL est éliminé d’une compétition dans laquelle Sochaux respire encore. Difficile à avaler quand on se rappelle l’enthousiasme de Jean-Michel Aulas avant la rencontre : « Avoir la possibilité de jouer une finale dans son propre stade implique un côté affectif important. On reprochait aux Parisiens de systématiquement gagner ce trophée ces dernières années en laissant entendre que c’était lié au fait de jouer à la maison. À nous de montrer qu’on peut faire aussi bien. » Il faudra repasser. En championnat, l’Olympique lyonnais reste sur cinq victoires en six matchs. Et la défaite contre Paris était loin d’être ridicule, tant les hommes de Bruno Génésio ont bougé le PSG en seconde période. Mais ce n’est pas suffisant. Devant, ça va bien trop vite pour les Lyonnais, qui se retrouvent déjà relégués à douze points de Nice et onze de Monaco. Même s’il est sûrement trop tôt pour tirer des conclusions, surtout que l’OL compte un match en moins, on peut décemment affirmer que la course au podium risque d’être très compliquée pour les Rhodaniens. Le rouleau compresseur Monaco et la machine Paris lorsqu’elle sera lancée sont intouchables, tandis que Nice semble suffisamment solide pour ne pas s’effondrer totalement.
La « finale » contre Séville
Il y a un peu plus d’une semaine, l’OL avait déjà l’occasion de remettre un peu de baume au cœur à ses supporters en se servant d’un match de Coupe. Face à Séville, les Lyonnais se sont offert une sorte de « finale » pour rallier les huitièmes de finale de Ligue des champions, une première depuis 2012 et l’APOEL Nicosie. Mais l’OL n’a pas réussi à emballer le match et est passé à côté, en n’obtenant rien de mieux qu’un 0-0. Pourtant, il y avait la place. Car Lyon ne paraissait pas irrémédiablement plus faible que les Andalous. Mais c’est bien ça le problème avec l’OL cette année. On a toujours le sentiment « qu’il y a la place » , mais ça finit toujours par capoter. Comme lors de la double confrontation contre la Juventus. Comme lors de la révolte en championnat contre le Paris Saint-Germain. Comme ce mercredi soir face à Guingamp. Et comme quoi, Jean-Michel Aulas est très lucide quand il laisse l’arbitrage de côté : « Pour jouer et gagner ce type de match à élimination directe, il faut du mental, et il n’y en a pas eu assez de notre côté » , a-t-il déclaré en zone mixte. Oui, le problème de cet OL-là est clairement mental.
Par Kevin Charnay