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La triste chute du Hellas Vérone
Encore à la recherche d’une première victoire après 18 journées, on se demande comment les Véronais réussiront à éviter une relégation inéluctable. Seul le vétéran Toni semble capable d’éviter ce triste destin.
Cette saison, les prétendants au titre peu honorifique de pire équipe d’Europe sont particulièrement nombreux. En effet, dans les grands championnats, trois lanternes rouges figurent avec seulement 8 unités au compteur à mi-championnat : Aston Villa, Troyes et le Hellas Vérone. Ces deux derniers ayant la particularité de ne pas avoir remporté encore la moindre rencontre, tandis que les Villans ont décroché leur seul succès en ouverture de Premier League à Bournemouth. Passe encore pour l’ESTAC qui n’est finalement qu’un promu. C’est en revanche beaucoup plus surprenant pour des Veronesi qu’on imaginait certes jouer le maintien, mais pas de façon aussi laborieuse.
Toni-Pazzini, le duo fantôme
Le 30 novembre dernier, un grand et triste événement a eu lieu dans l’histoire des Gialloblù. En poste depuis cinq ans, l’entraîneur Andrea Mandorlini a pris la porte, impuissant devant une situation qui ne faisait qu’empirer. On peut toutefois imaginer qu’il est parti avec le sentiment du devoir accompli, après avoir transporté un club de la 12e place de Lega Pro (D3) à la 10e de la Serie A en moins de quatre saisons. Un joli revival pour cette équipe historique qui a ainsi pu fêter parmi l’élite les 30 ans de son incroyable Scudetto. Après un maintien assez tranquille lors du dernier exercice, il a été décidé de changer le board : out Sogliano, in Bigon en provenance du Napoli, rien que ça.
Mais si l’effectif n’est pas affaibli, il n’est pas non plus renforcé. Sa meilleure recrue, Giampaolo Pazzini, n’est qu’un doublon de Luca Toni et n’a pas sa place dans le 4-3-3 utilisé par l’entraîneur. L’arrivée de Gigi Delneri (sur le flanc depuis trois ans) et son incontournable 4-4-2 suit une logique tactique irréfutable, mais les blessures de l’un ou de l’autre ont empêché d’aligner au coup d’envoi le duo le plus prolifique de l’actuelle Serie A (256 buts à eux deux).
Emanuelson, la recrue fantôme ?
Ces deux avants-centres (pas vraiment assortis au demeurant) sont le seul espoir de maintien d’une équipe en manque d’idées et dépendante surtout de la verve du champion du monde 2006, ce Toni auteur de 37% des buts du Hellas depuis le retour parmi l’élite (45 sur 123). Une statistique inquiétante étaye cette pénurie d’éléments un minimum créatifs. Sur les 12 buts inscrits cette saison, seuls deux l’ont été sur les actions de jeu. Le premier de la saison (Janković contre la Roma) et le dernier en date (Toni contre Sassuolo).
Pour le reste, trois pénos, un coup franc direct, deux coups de tronche sur corner, trois autres sur coups francs indirects et un cafouillage sur corner. Afin de remédier à ce sérieux problème, l’unique recrue du mercato hivernal s’appelle pour le moment Urby Emanuelson, un joueur qui s’insérera très bien dans le schéma de son coach afin d’alimenter les attaquants en centre, mais qui était sans club depuis six mois. Bref, un pari. Un énième pour cette direction enthousiasmée par le rendement phénoménal de Toni et qui a cru bon de tenter de recycler d’autres anciens sur la pente. Sauf que Saviola, Rafa Márquez et (pour le moment) Pazzini sont tous à classer dans le rayon flop.
Fantômes contre fantômes
« Notre championnat commence demain » , c’est ce qu’a déclaré Delneri au soir de la 10e défaite de la saison chez une Juve qui enchaînait là un 8e succès de rang. Ce n’est évidemment pas dans la tanière des zèbres que le Hellas devait prendre des points, mais il faudra une victoire impérative contre Palerme (concurrent direct par ailleurs) pour augmenter cette moyenne de points passée de 0,42 à 0,5 depuis le changement de coach. Heureusement, la zone de survie est encore à portée de main, précisément à 8 unités et occupée par ce Genoa qui se déplacera lui aussi au Bentegodi dans deux dimanches.
Ce sera également le cas de Carpi et Frosinone durant cette phase retour qui démarre dans huit jours chez la Roma. Les « matchs à six points » à domicile, voici à peu près la seule chose à laquelle le Hellas peut se raccrocher. En effet, mieux vaut éviter d’éplucher les almanachs, lesquels nous amènent à la saison 2003-04 pour voir une équipe encore à sec après 18 journées. Elles étaient même deux, Perugia et Ancona, la première attendra encore quatre rencontres pour cueillir un premier succès, la seconde neuf autres. Deux formations qui finiront en Serie B et feront, hélas, faillite dans la foulée.
Par Valentin Pauluzzi