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La Tannane du siècle
Auteur de six mois pleins de promesses l'année dernière, Oussama Tannane vit un début de saison compliqué avec l'AS Saint-Étienne. Simple mauvaise passe ou réel flop ?
« Cette saison, je reste à Saint-Étienne, mais ça ne veut pas nécessairement dire que je vais rester longtemps au club. En fin de compte, tout le monde veut jouer à un niveau plus élevé. Moi aussi, je le souhaite. Je voudrais aller en Angleterre ou en Espagne. Ou peut-être au Paris Saint-Germain. » Si les propos d’Oussama Tannane cet été, dans les colonnes du magazine néerlandais Voetbal International, n’ont pas dû plaire aux supporters stéphanois, ils avaient au moins le mérite de mettre en valeur la détermination du Marocain à sortir une grosse saison. Jeudi 20 octobre, un constat : l’ailier des Verts est loin de tenir ses promesses. Pour l’heure, après six premiers mois prometteurs, Tannane semble incapable de réitérer ses bonnes performances sous le maillot stéphanois. Individualiste, nerveux et imprécis, l’ancien d’Heracles Almelo commence à agacer.
Les nerfs à vif
Avec ses sept buts et ses trois passes décisives en onze matchs d’Eredevisie, Tannane arrive dans le Forez en pleine confiance au mois de janvier. Deux buts dès ses deux premières titularisations et une combativité appréciable, il ne tarde pas à convaincre. Prometteur, il semblait prêt à tout casser dès la reprise, à condition de simplifier son jeu et de s’acclimater à la Ligue 1. Mais malgré une préparation complète et la confiance de Christophe Galtier, Tannane peine à retrouver du rythme. Alors qu’il a pris part à quatorze des quinze matchs de l’ASSE, le Marocain n’a toujours pas trouvé le chemin des filets et n’a délivré qu’une seule passe décisive contre Montpellier. Des statistiques bien trop faibles compte tenu des attentes placées en lui. Particulièrement mal à l’aise lorsqu’il est aligné à gauche, il semble bien moins précieux que Romain Hamouma sur le côté droit.
Dans ce rôle d’ailier, il est en revanche impossible de lui reprocher de ne pas faire les efforts défensifs. Volontaire, il ne rechigne pas à défendre, ce qui est indispensable pour les ailiers dans le système tactique de Christophe Galtier. Mais malheureusement, Tannane y va un peu trop de bon cœur. L’entraîneur des Verts a même été contraint de le sortir contre Bastia, car il était à deux doigts du carton rouge. « Il a du mal à maîtriser ses émotions. Il défend avec beaucoup de nervosité et, aussi, se laisse emporter assez souvent dans ces gestes défensifs. Tout ça, quelques fois, ça le met à l’envers. Et quand Oussama est à l’envers, c’est très difficile de lui faire reprendre le fil du match » , déclarait Galtier au micro de beIN Sports après le match contre Lille.
En attente du déclic
Une nervosité due au travail défensif qui lui ôte de la lucidité offensive. Imprécis dans ses frappes et dans ses passes, Tannane fait preuve d’une étonnante maladresse technique depuis le début de la saison. Pour rattraper, il a tendance à surjouer et à tenter trop de choses en solo. Sans succès. « Il y a eu une accumulation d’approximations de la part de nos joueurs, de passes téléphonées. Jouer simple est le plus difficile. On se complique parfois l’existence, à l’image de Tannane qui a fait les choses à l’envers » , jugeait Robert Herbin il y a quelques jours dans les colonnes du Progrès, après le match nul décroché à l’arrache contre Dijon. Pas de quoi entamer, pourtant, le moral du Marocain, qui fait face.
« Mon début de saison ne me satisfait pas. On doute toujours un peu quand on n’est pas dans une bonne période, mais ça va, je ne doute pas plus que ça. Je connais mes qualités. J’ai confiance en moi. Je sais que ça va revenir. J’ai été blessé. Je suis resté trois mois sans jouer en comptant les vacances. Là, j’enchaîne. Physiquement, je me sens bien. C’est déjà ça. Maintenant, il me faut un déclic. Marquer un but, ça m’obsède. Je sais que si j’y arrive, il y en aura d’autres derrière. J’ai juste besoin d’un déclic » , explique-t-il, en appliquant la méthode Coué. Histoire de se montrer pour pouvoir partir « en Angleterre ou en Espagne » ?
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Par Kevin Charnay