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La Suisse, vraiment tête de série ?
Dix phases finales en 20 éditions, c’est ça la Suisse. Neutre, toujours. Pourtant, aujourd’hui, la Suisse était tête de série. Sans sous-estimer la bande à Ottmar Hitzfeld, les Inler, Shaqiri, Fernandes, Barnetta ou Džemaili, la France peut quand même s'estimer heureuse. La Suisse, c'est pas encore le Brésil.
Ce qu’il faut en penser
La Suisse était sans doute l’équipe la plus faible des différentes têtes de série. Ce tirage permet aux Bleus d’éviter des calibres comme le Brésil, l’Espagne ou l’Allemagne. De quoi avoir un sourire béat comme Rio Mavuba au moment du tirage. Cependant, et si on se réfère aux dernières performances des Bleus contre des équipes dites moyennes, l’équipe de France version Ribéry n’est pas toujours à l’aise dans un rôle de favori. Rôle qu’elle devra assumer quoi qu’on en dise contre ces Suisses-là.
Pourquoi on aurait préféré les éviter
Parce que Suisse-France, c’est presque l’assurance d’un 0-0 soporifique. Parce que la Suisse, c’est surtout le grand Sepp. Et le grand Sepp, c’est Sepp Blatter. Et Sepp Blatter, c’est un mec capable de te changer les règles en cours de match. Et ça, ça sent encore moins bon.
Pourquoi on est content de tomber contre eux
Une génération qui monte et des résultats qui en attestent, ok. Une 8e place au classement FIFA, toujours ok. Mais relativisons. Parce que vendanger 6 points en 10 matchs dans un groupe de qualif’ comprenant l’Islande, la Slovénie, la Norvège, l’Albanie et Chypre, ce n’est pas l’exploit du siècle. De plus, vaut toujours mieux prendre la Suisse au Mondial qu’en Coupe Davis, et ça, personne ne le contredira.
Passé en Coupe du monde
Trois quarts de finale en 1934 et 1938 et 1954 à une époque où il ne fallait gagner qu’un match pour y accéder. Avant de connaître un énorme trou noir entre 1966 et 1994 sans jouer la moindre Coupe du monde. Une élimination aux tirs au but plus tard, en 2006 contre l’Ukraine en 8es (sans prendre un but de la compétition), la Suisse connaîtra enfin les joies d’un tout grand succès. Un réel exploit même, puisqu’en 2010, la Nati bat l’Espagne (1-0) en match d’ouverture de la poule. Une victoire et puis plus rien, puisque les Suisses seront finalement éliminés sans gloire après une défaite contre le Chili (1-0) et un nul vierge contre le Honduras.
Passé contre les Bleus
Les trois derniers duels franco-suisses ont été autant de matchs nuls. Bon. Sinon, une seule confrontation entre les deux nations en Coupe du monde, c’était en 2006, en Allemagne. Les Bleus avaient croisé la route des Suisses en match inaugural du groupe G. Un bon vieux 0-0 était venu sanctionner les débats. Normal. C’est finalement les Suisses qui avaient profité de ce résultat en emportant la mise dans cette poule et ainsi évité l’Espagne. On sait ce qu’il en est advenu.
Le joueur à suivre
Gökhan İnler n’aura pas encore 30 ans le 20 juin prochain. Non, il devra encore attendre une semaine. Il n’empêche, Inler est depuis son passage à l’Udinese devenu un taulier de la Serie A. Bientôt trois ans après son arrivée à Naples, Inler incarne aujourd’hui une équipe qui gagne à nouveau. En juin prochain, le Suisse jouera sa deuxième Coupe du monde et sera le vrai leader de la Nati.
Ce qu’en disent les Français
Pour Gilbert Gress, le plus Suisse des Français : « C’est une équipe qui n’a jamais eu autant de bons éléments qu’a l’heure actuelle. Le joueur plus, c’est Xherdan Shaqiri. Pas toujours flamboyant avec la sélection, ni avec le Bayern, ça reste un joueur qui peut être décisif à tout moment. La France devra mettre son arrogance au placard, mais si c’est chose faite, les qualités individuelles de l’équipe devraient faire la différence. »
Pour Mathieu Valbuena : « On a vu que la Suisse avait battu l’Espagne en Afrique du Sud, mais si on joue à notre vrai niveau, je pense qu’on peut bien évidemment se qualifier. »
Martin Grimberghs