- CDM 2019
- 8es
- Suède-Canada (1-0)
La Suède scalpe le Canada et file en quarts
Au terme d'un premier acte bien terne, les Suédoises s'imposent (presque) contre le cours du jeu et à la faveur d'un Canada trop timoré (1-0). Prochain rendez-vous pour les Scandinaves : ce samedi face à la redoutable Allemagne, à Rennes (18h30).
Suède 1-0 Canada
But : Blackstenius (55e) pour la Suède
Un huitième de finale peut aussi se gagner sans trop de tension. Contrairement à la France face au Brésil et aux États-Unis face à l’Espagne, la Suède s’est défaite du Canada sans trop forcer, mais avec l’aide de la meilleure amie des vainqueurs de ce tournoi : la VAR. Dommage pour Christine Sinclair qui, comme Marta, pourrait avoir vécu sa dernière Coupe du monde, avec l’amertume d’échouer à trois minuscules longueurs du record de buts marqués en sélection, toujours détenu par l’Américaine Abby Wambach (184).
Domination sans passion
Puisqu’on ne change pas une équipe qui gagne, Peter Gerhardsson a dû se dire que l’inverse était vrai aussi. Après la courte défaite de ses joueuses face aux États-Unis (0-2), le sélectionneur suédois a purement et simplement réaligné l’équipe qui avait affronté le Chili en match d’ouverture (victoire 0-2). Statistiquement, ce quintuple changement lui donne raison, puisque ce sont les Suédoises qui se montrent les plus dangereuses dans le premier acte. Mais tout est relatif, les coéquipières de la Montpelliéraine Sofia Jakobsson ne tirent en effet que trois fois au but, sans jamais cadrer. En face, le Canada s’arroge la possession (60%), sans plus. Aucune frappe à signaler pour Jessie Fleming et Christine Sinclair, pas franchement aidée par les longs ballons en profondeurs balancés à l’aveugle par leurs partenaires. Dans la moiteur parisienne, les 38 078 spectateurs se consolent avec quelques tours de ola et célèbrent chaque dribble réussi et chaque corner obtenu comme s’il s’agissait d’un but. C’est dire le degré d’excitation qui règne dans le Parc des Princes.
Labbé déchante, Lindahl la joie
Évidemment, la situation ne convient à personne. Et ce sont les Suédoises qui vont le prouver en premier. Janine Beckie perd un ballon dans l’entrejeu qu’Elin Rubensson reprend à la vitesse de l’éclair pour lancer Kosovare Asllani dans la profondeur côté gauche. La milieu de Linköping trouve Stina Blackstenius dans l’axe et l’ancienne Montpelliéraine prend la défense canadienne de court pour reprendre du pied droit et tromper Stéphanie Labbé, laquelle en profite pour se faire mal au genou à la suite d’un choc avec Shelina Zadorsky, revenue trop tard (1-0, 55e). Mais le Canada, toujours aussi inefficace, ne tarde pourtant pas à reprendre espoir, devinez comment… grâce à la VAR ! La lourde frappe de Desiree Scott heurte le bras d’Asllani dans la surface (67e). Qu’importe l’intentionnalité, désormais on ne pinaille plus. Mme Jacewicz accorde tout de même le coup de pied de réparation (comme on dit au Québec) après consultation de l’écran vidéo, et Beckie se présente face à Hedvig Lindahl pour tenter de remettre les siennes à flot.
Sauf que la portière suédoise se détend parfaitement pour repousser la tentative canadienne et réalise par là même son premier arrêt du match (69e). En face, la vidéo aurait pu permettre à la Suède de faire le break à la suite d’une faute de la Parisienne Ashley Lawrence sur Fridolina Rolfö dans la surface. Mais l’arbitre annule finalement sa décision après avoir constaté une position de hors-jeu de Blackstenius au départ de l’action (69e). Et malgré une parade de classe mondiale de Labbé (80e), couplée à un sauvetage mbockien de Scott sur sa ligne (86e), les Rouges se sont réveillées trop tard et quittent la compétition la tête basse. Les Suédoises, elles, devront montrer un visage plus entreprenant pour espérer triompher face à l’Allemagne ce samedi à Rennes.
Suède (4-3-3) : Lindahl – Glas, Fischer, Sembrant, Ericsson – Rubensson (Bjorn, 79e), Seger, Jakobsson, Asllani, Rolfö (Hurtig, 89e) – Blackstenius (Hanvegard, 90e +4). Sélectionneur : Peter Gerhardsson.
Canada (4-4-2) : Labbé – Lawrence, Buchanan, Zadorsky, Chapman (Rivière, 84e) – Prince (Leon, 64e), Scott, Schmidt, Beckie (Quinn, 84e) – Fleming, Sinclair. Sélectionneur : Kenneth Heiner-Möller.
Résultats et classements de la Coupe du mondePar Julien Duez, au Parc des Princes