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- Mexique-Suède (0-3)
La Suède refroidit le Mexique
Bien plus organisée, la Suède balaie le Mexique pour arracher la première place. Mais grâce à la déroute allemande, les Mexicains se qualifient quand même. Ouf.
Mexique 0-3 Suède
Buts : Augustinsson (50e), Granqvist (62e, sp) et Álvarez (74e CSC)
Lors d’un match de Coupe du monde, les supporters mexicains présents au stade d’Ekaterinburg ne regardent même pas le match qui se déroule sur le terrain. Au lieu de ça, ils ont tous les yeux rivés sur leurs smartphones. Et ce, pendant plus d’un quart d’heure. Décidément, les nouvelles technologies seraient-elles en train de bouffer nos vies ? Ce n’est pas le cas ici. Car les Mexicains ont une excuse valable. Ils ne sont pas en train de jouer à Candy Crush ou de vérifier ce qu’il se dit en TT : ils veulent juste savoir s’ils doivent rentrer à la maison en pleurant à la fin du match. Sur le pré, leurs soldats ont totalement craqué alors qu’ils étaient les mieux placés pour se qualifier. Mais finalement, ce petit écran leur procure au moins autant de joie que le but de Lozano contre l’Allemagne lorsqu’ils découvrent le but de la Corée du Sud face à cette même Allemagne.
La Suède observe
Après moins de 25 secondes de jeu, le ton est donné. Premier dégagement des Suédois, et Gallardo vient mettre un grand coup de coude à Toivonen dans le duel aérien. Carton jaune. C’est parti pour une heure et demie de combat – plus que de football. Face à des Suédois fidèles à leurs principes de jeu – qui consistent à rester bas et en bloc, à balancer des chandelles, à mettre des taquets, à gagner du temps et à râler –, les Mexicains tentent de faire parler leur supériorité technique. Mais malgré sa vitesse et les redoublements de passes, la Trine parvient pas à percer le mur jaune. Seul Carlos Cela se procure une bonne occasion d’ouvrir le score, sa frappe enroulée passant juste à côté du but.
Paradoxalement, c’est bel et bien la Suède qui se procure le plus d’opportunités de marquer. Quasi exclusivement sur coup de pied arrêté, en profitant de leur domination sans partage dans les airs. Au bout des remises de la tête de ses coéquipiers, c’est toujours Marcus Berg à la retombée. Lequel oblige Memo Ochoa à sortir un énorme arrêt. Quelques minutes plus tôt, c’était Frosberg sur coup franc direct qui contraignait le gardien mexicain à s’illustrer. Finalement, le Mexique ne s’en sort pas si mal à la mi-temps. Surtout qu’il aurait pu concéder un penalty bête pour une main de Chicharito.
La Suède détruit
La vérité, c’est que le Mexique, beaucoup moins frais que lors de ses deux premiers matchs de poule, est loin d’être dans un grand jour. Et ça, Jane Andersson l’a bien compris puisqu’il renvoie ses hommes sur le pré avec d’autres intentions au retour des vestiaires. Après s’être contentés d’observer en première période, les Suédois passent à l’action en seconde et se positionnent bien plus haut sur le terrain. Ce qui ne tarde pas à porter ses fruits. Sur un centre venu de la droite, Claesson fait absolument n’importe quoi, mais sa reprise foirée termine on-ne-sait-comment dans les pieds d’Augustinsson… qui peut ouvrir le score. Son premier but sous les couleurs de la Suède.
Un énorme coup sur la tête des Mexicains qui ne parviendront jamais à s’en remettre. Tout au long de la seconde période, ils se montrent sonnés, perdus, apeurés. À la rue. Alors les Suédois insistent et doublent la mise un peu plus de cinq minutes plus tard. Après une faute débile de Moreno sur Berg, qui avait loupé sa conduite de balle, le capitaine Granqvist catapulte son penalty dans la lucarne d’Ochoa. Et ce n’est pas fini. Quelques minutes plus tard, Álvarez se troue complètement et est coupable d’un but contre son camp assez incompréhensible. Le Mexique est mené 3-0 et n’a plus son destin entre ses mains. Heureusement pour eux, les Allemands se loupent contre la Corée du Sud. Malgré cette déroute, les deux équipes présentes à Ekaterinburg sont qualifiés pour les huitièmes.
Mexique (4-2-3-1) : Ochoa – Álvarez, Salcedo, Moreno, Gallardo (Fabian, 65e) – Herrera, Guardado – Layún, Vela, Lozano – Chicharito. Sélectionneur : J. Osorio.
Suède (4-4-2) : Olsen – Lustig, Lindelöf, Granqvist, Augustinsson – Claesson, Larsson (Svensson, 57e), Ekdal, Forsberg – Berg (Thelin, 68e), Toivonen. Sélectionneur : J. Andersson.
Par Kevin Charnay