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La simplicité de City, les copies de Mazzarri
Des buts, des cartouches, des surprises et des branlées, la Premier League avait envie de faire la fête ce week-end. Entre un bal à Manchester, quelques gueules de bois à Londres, le retour du plaisir à Liverpool et un vieux professeur français qui retrouve le sourire.
L’équipe de la journée : Everton
Tout était aligné pour ne pas gâcher la fête : un groupe quasi au complet, un Goodison Park quasiment full, une série de quatre victoires consécutives toutes compétitions confondues et un statut d’invincible depuis le début de la saison. Longtemps pourtant, on a pensé qu’Everton allait redevenir Everton avec son inconstance et sa défense sans confiance de la saison dernière. Car face à Middlesbrough, les Toffees ont commencé par se faire peur en refusant le jeu et en encaissant rapidement un but ultra litigieux à la suite d’un duel aérien entre Negredo et Stekelenburg. Puis, tout s’est remis en place, Gareth Barry – qui fêtait samedi sa 600e apparition en Premier League, soit autant que Frank Lampard et Ryan Giggs – est rentré dans sa fête en égalisant à la suite d’un corner de Mirallas. Et la bande à Koeman a marché tranquillement sur celle de Karanka (3-1) grâce à un superbe but de Coleman, une quatrième réalisation en une semaine de Lukaku et surtout un Valdés dans le dur. Oui, cet Everton-là peut être un candidat crédible aux places européennes, et il faudra maintenant le voir face à un adversaire plus ambitieux. Mais Koeman a déjà posé les bases de son plan, entre un football offensif attractif, une solidité défensive retrouvée et un Idrissa Gueye qui est en train de continuer sur la lignée de sa deuxième partie de saison dernière. Le pognon de Ronald.
Another good win at Goodison Park!Congratulations to Gareth Barry for scoring on his 600th @premierleague appearance pic.twitter.com/d9B1Th6V7W
— Ronald Koeman (@RonaldKoeman) 17 septembre 2016
Le joueur de la journée : Kevin De Bruyne
Il ne lui aura fallu que douze secondes pour s’allumer un premier pétard. Puis quinze minutes pour le laisser faire effet et le voir s’envoler une première fois. Au point que Pep Guardiola fasse dans le sentiment après la nouvelle victoire éclatante de Manchester City face à Bournemouth (4-0) samedi : « Lionel Messi est tout seul, tout en haut. Mais, mis à part lui, Kevin peut prétendre faire partie des meilleurs joueurs du monde. C’est un joueur spécial, incroyable. Il fait tout. Sans le ballon, il est le premier à se battre et avec le ballon, il est clairvoyant. Il voit absolument tout. C’est pour ça que c’est un joueur d’un autre niveau. » Cette fois, ça y est : la carrière de Kevin De Bruyne en Angleterre a définitivement décollé. Il y a eu les promesses de la saison dernière et donc le début de la confirmation cette saison que le meneur de jeu belge boxe bien dans une catégorie à part. Contre Bournemouth, City a une nouvelle fois prouvé à quel point le football pouvait être simple, sans David Silva, mais avec İlkay Gündoğan qui a notamment conclu une action barcelonesque pour le quatrième but des Citizens, et garde tranquillement la tête de la Premier League avec un 100% en cours. Mais, une nouvelle fois aussi, De Bruyne a régalé, par sa vision, sa variation, ses courses et son intelligence tactique hors du commun qu’il a fêtés par un but sur coup franc et une passe décisive. Du Kevin Art avec des chiffres délirants : 48 matchs, 18 buts, 16 assists.
À perfect afternoon! ⚽️ #mcfc pic.twitter.com/kurSCPSUED
— Kevin De Bruyne (@DeBruyneKev) 17 septembre 2016
Le but de la journée : Jordan Henderson
Le moment compte plus que l’instant qui ne dure lui que quelques secondes à peine. Il s’est contenté de lever le doigt, de fermer son visage et de profiter de son œuvre en glissant au cœur de Stamford Bridge. Voilà maintenant près de douze mois que l’on n’avait plus vu un sourire sur le visage de Jordan Henderson, entre un physique qui siffle souvent et les nombreuses questions sur sa capacité à assumer l’héritage laissé par Steven Gerrard. La réponse est limpide et plutôt claire avec probablement déjà l’un des plus beaux buts de la saison. En déplacement à Londres pour la troisième fois de la saison, Liverpool a une nouvelle fois balayé l’un de ses concurrents en retournant Chelsea à la maison (2-1) au terme d’une prestation parfaite, notamment en première période, guidée par le milieu à trois (Henderson-Lallana-Wijnaldum) ultra travailleur des Reds.
Waking up on #SundayMorning knowing 3⃣ points are already in the bag 🙌 pic.twitter.com/nNtisD6WZF
— Liverpool FC (@LFC) 18 septembre 2016
Cette fois, c’est un gros coup car, au-delà du message envoyé, le groupe de Klopp a fait tomber Chelsea pour la première fois de la saison, mais a surtout impressionné dans le jeu, à l’image d’un James Milner incroyable en position de latéral gauche ou d’un Matip hyper costaud derrière. En face, les Blues, sans envie ni imagination, ont multiplié les relances ratées et Conte a déjà averti ses joueurs qu’il n’était pas prêt à vivre ce que Chelsea a vécu la saison dernière. Klopp, lui, a claqué une copie totale – « football like hell » en VO – et a fait des câlins pendant de longues minutes après la partie. Histoire de savourer totalement.
La déclaration
« Je sais qu’il y a les blessures, qu’ils ont deux nouveaux joueurs en défense, mais ce n’est pas un problème qui date de cette saison. Tout ça a commencé à la fin de la saison dernière : sur les quinze derniers matchs, West Ham a concédé au moins deux buts lors de douze rencontres. Donc, il faut maintenant se rendre compte du spectacle horrible qui est proposé. Aujourd’hui encore, c’était risible. J’avais l’impression de regarder jouer une équipe de gamins de moins de dix ans. » – Alan Shearer, sur le plateau de Match of the Day, à propos de la nouvelle défaite de West Ham à West Bromwich (2-4) samedi.
Slaven Bilić marche et ne sait pas vraiment où se mettre. À plusieurs reprises, on le voit même tourner le dos pour ne pas s’infliger une telle blague. Face à la presse, après la rencontre, il expliquera même sa gêne dans le vestiaire à la mi-temps alors que son équipe était déjà menée largement. Puis, le chef de file croate de West Ham parle de la « fébrilité et d’un problème à résoudre. Je suis l’entraîneur et je dois tout faire maintenant pour inverser cette tendance. » En déplacement à West Bromwich samedi, ses joueurs ont validé une quatrième défaite toutes compétitions confondues et ont une nouvelle fois encaissé quatre buts (2-4). C’est ce secteur défensif qui inquiète plus que tout, car ce week-end, West Ham a affiché un visage pâle et amateur où l’ensemble de la prestation globale peut être résumée par le quatrième but inscrit par Nacer Chadli – auteur d’un doublé, de deux passes décisives et d’un match exceptionnel – après la pause. Au départ, un corner où dix joueurs de West Ham sont dans la surface de WBA et, à la fin, un contre qui sonne comme une ultime baffe, alors qu’Arthur Masuaku, arrivé cet été de l’Olympiakos, a plongé pendant 90 minutes, avec notamment une double main en vingt secondes qui a rapidement débloqué la rencontre. Voilà aussi comment Tony Pulis a conforté, pour le moment, sa place, alors que la vente des Baggies au groupe chinois Yunyi Guokai Sports Development Limited a été définitivement validée en début de semaine dernière. La casquette enfoncée, toujours.
L’analyse définitive : Watford est en train de devenir une Mazzarriade
La dernière fois que Vicarage Road avait vu ça, Wayne Rooney n’avait qu’un an et Walter Mazzarri se contentait de cavaler à Empoli. Puis, l’ancien milieu de terrain formé à la Fiorentina est devenu un entraîneur, un technicien respecté avec des idées fixes entre une défense compacte et des contre-attaques rapides. Son arrivée en Angleterre est une épreuve, histoire de voir si ses préceptes peuvent se calquer sur la Premier League. Mazzarri ne parle pour le moment pas très bien anglais, mais ses joueurs parlent déjà le Mazzarri. Il fallait une preuve forte et la voilà. Dimanche, Watford s’est offert un succès de prestige face à un Manchester United déchiré défensivement (3-1) et a accroché sa première victoire contre les Red Devils depuis trente ans. Il y a eu du courage, de la sueur, un nouveau but d’Étienne Capoue – son quatrième en cinq matchs cette saison –, une prestation défensive énorme portée par Sebastien Prödl et surtout un bordel constant foutu dans le semblant d’organisation mancunienne. Il n’y a qu’à revoir l’action qui amène au penalty de Troy Deeney pour s’en rendre compte. La tête de Mourinho après la rencontre raconte aussi beaucoup de choses. Car, cette fois, Manchester United a déjà perdu gros avec une troisième défaite en une semaine. Les diablotins.
Le débat autour de la théière : Arsène Wenger peut-il se passer encore longtemps de Granit Xhaka ?
Il y a la tête relevée, déjà, quelques jours après un nul paradoxal décroché au Parc (1-1) avec une prestation très moyenne. Samedi, au KC Stadium de Hull, Arsenal a enchaîné un cinquième match consécutif sans défaite toutes compétitions confondues, mais a surtout livré sa meilleure copie de la saison avec une large victoire (4-1). Les Gunners ont retrouvé du jeu, de la consistance comme lors de la première mi-temps à Watford (3-1) fin août, mais aussi une belle efficacité grâce notamment à un doublé d’Alexis Sánchez et un match très intéressant du jeune Iwobi, alors que Giroud était absent. C’est dur, mais Arsenal joue mieux sans l’attaquant français, tant Sánchez correspond plus dans l’approche et la mentalité à ce que Wenger souhaite mettre en place. Mais Arsenal joue aussi mieux avec sa recrue estivale, Granit Xhaka, auteur d’un superbe but ce week-end et entré en jeu à vingt-cinq minutes de la fin. Cette semaine, Arsène Wenger a demandé de la patience autour du milieu suisse, ce qui est difficile tant Xhaka collectionne les belles performances, complète parfaitement Coquelin et doit se marier avec Cazorla. Au Parc, Arsenal n’a jamais vraiment pesé sur le jeu, car Santi était trop bas, là où l’international suisse pourrait, lui, permettre de retrouver une certaine expression offensive. Arsène veut prendre son temps, mais la réception de Chelsea pourrait être un beau test. Allez, plaisir d’offrir.
Vous avez raté Southampton-Swansea et vous n’auriez pas dû
Pour voir Claude Puel décrocher enfin sa première victoire de la saison en Premier League avec Southampton, quelques jours après son succès européen contre le Sparta Prague (3-0). Pour voir, aussi, que Charlie Austin était encore en vie après son doublé de la semaine et son but décisif d’un bel enchaînement contre Swansea dimanche (1-0). Mais surtout pour voir que les Saints savent encore boucler une rencontre sans prendre de but. Ce n’était plus arrivé depuis février 2016 et une victoire contre West Ham (1-0). Il faut se le dire : cette fois encore, la prestation a été bancale et la victoire peut ressembler à un exploit tant Puel peut remercier Fraser Forster. L’entraîneur français se retrouve aujourd’hui face à ses choix. Il y a un mois, Puel avait notamment expliqué que Nathan Redmond pouvait devenir le « nouveau Thierry Henry » . Reste que l’ancien attaquant de Norwich n’a marqué qu’une fois cette saison – en ouverture contre Watford (1-1)– et va commencer à souffrir de l’ombre d’Austin. Sauf si Puel continue de s’entêter.
La stat inutile : 0
Battu par Crystal Palace (1-4) dimanche, Stoke n’a jamais remporté la moindre rencontre de Premier League après avoir été mené de deux buts ou plus. La tête à claque de la saison.
What else ?
Quelques jours après le premier succès européen de son histoire à Bruges (3-0), Leicester a enchaîné avec une nouvelle gifle à domicile contre Burnley (3-0), porté par le premier doublé en Premier League de Slimani.
Tottenham a tiré 19 fois en première mi-temps, un record en 2016. Sunderland n’a plus gagné un match de Premier League en août ou en septembre depuis 24 rencontres. Donc Tottenham a battu Sunderland (1-0). Avec un but de Kane, en plus.
Battu par Liverpool à Stamford Bridge vendredi, Antonio Conte n’avait plus perdu une rencontre de championnat à domicile depuis janvier 2013.
Jürgen Klopp est le premier entraîneur depuis Arsène Wenger en 1997 à remporter ses deux premières visites à Stamford Bridge. Arsène Klopper.
Arsenal n’a plus perdu contre un promu depuis 26 matchs en Premier League. L’expérience et les puceaux.
Le match entre City et Bournemouth samedi était le 250e de l’histoire à l’Etihad Stadium. Et il n’était toujours pas rempli.
Cette saison, West Ham a cadré cinq têtes. Résultat ? Cinq buts et cinq de Michail Antonio. Magic Mike.
Depuis son arrivée en Angleterre en 2014, Daryl Janmaat est le défenseur qui a réalisé le plus de passes décisives (11). Daryl Dixon.
Rashford a marqué le 800e but de l’histoire de Manchester United à l’extérieur en Premier League lors de la défaite à Watford. Soit 96 de plus que n’importe qui.
Stoke a pris cinquante buts en Premier League en 2016. La pire défense du Royaume. Punching Stoke.
Résultats et classement de Premier League Retrouvez toute l’actualité de la Premier LeaguePar Maxime Brigand