- Ligue 1
- J34
- Lyon-Monaco (1-2)
La seule faille de Monaco
Même si Monaco s'est imposé à Lyon dimanche soir, le club de la Principauté a encore montré une de ses seules limites en cette fin de saison : une baisse de régime récurrente en début de seconde période.
On joue la 51e minute. Lucas Tousart s’élève plus haut que tout le monde dans le ciel du Parc OL et profite d’un corner de Memphis Depay pour claquer une bonne grosse tête au fond des filets. Complètement dominés et asphyxiés en première période, au point de rentrer aux vestiaires avec deux buts dans le buffet, les Lyonnais ont su revenir avec de bien meilleures intentions. Il n’aura fallu que six petites minutes pour faire plier l’AS Monaco et se remettre dans la course. Fébriles derrière, plus empruntés dans les transitions, les Monégasques sont bel et bien en train de souffrir. Finalement, ce trou d’air en début de seconde période n’aura pas de conséquences, puisque les hommes de Leonardo Jardim finiront par l’emporter 2-1. Mais les adversaires de Monaco sont maintenant mis au parfum, c’est à ce moment-là du match qu’il faut appuyer de toutes ses forces pour faire mal à l’ASM.
Quart d’heure monégasque
Cette saison, l’AS Monaco est sûrement l’un des avions les plus sûrs, rassurants et clinquants d’Europe, avec son minutieux pilote qu’est Leonardo Jardim, et ses troublantes hôtesses de l’air que sont Thomas Lemar, Bernardo Silva et Kylian Mbappé. Mais sur son vol long-courrier vers les titres, l’AS Monaco connaît forcément quelques zones de turbulences. C’est logique, même les appareils les plus sophistiqués passent par là. C’est physique. Pour les Monégasques, ces moments de désagréables ballottements ont toujours lieu au même moment : dans le premier quart d’heure de la seconde période. Dans chaque match un peu accroché, c’est à ce moment-là que Monaco baisse en régime et se fait chahuter par son adversaire. En finale de la Coupe de la Ligue, c’est à la 54e minute que Cavani enfonce le clou. Contre le Borussia Dortmund, c’est Dembélé à la 57e minute à l’aller et Reus à la 48e au retour qui font douter quelques instants de la supériorité du Rocher. Et contre Manchester City, déjà, que ce soit à l’aller ou au retour, c’est juste après la pause que Monaco a vacillé. Et ce, parce qu’à chaque fois que le rendez-vous est important, Monaco jette toutes ses forces d’entrée, par enthousiasme et confiance en son football. C’est souvent payant, puisqu’à l’heure de rentrer aux vestiaires, le plus dur est souvent déjà fait. Une dépense d’énergie incroyable, combinée à l’accumulation des matchs avec un effectif relativement réduit, qui explique cette usure physique et mentale à un moment du match. À l’heure où toutes les rencontres qui vont arriver vont être de plus en plus importantes pour les hommes de Leonardo Jardim, il va falloir serrer les dents. Et encore un peu plus de la 45e à la 60e minute.
Par Kevin Charnay