- Italie
- Serie A
- AS Roma
La semaine noire de De Rossi
En quelques jours, Daniele De Rossi a pris cher. Entre une sombre affaire d'écoutes téléphoniques, une ex arrêtée par la police et un carton rouge sous les yeux de sa fille, on tient peut-être là le gros poissard du mois de décembre.
Les dix jours noirs de Daniel De Rossi ont un point de départ. 25 novembre 2014, Arena Khimki de Moscou, devant 150 spectateurs. La Roma mène 1-0 face au CSKA Moscou et, avec ce résultat, a une jambe et demie en huitièmes de finale de Ligue des champions. Mais lors de l’ultime minute de jeu, un ballon bêtement perdu, une défense mal positionnée et un but encaissé qui fait mal à la tête. Daniele De Rossi sort du terrain la tête basse, relativement agacé. Contre lui-même ? Contre son gardien de but ? Contre toute l’équipe ? Ou bien parce qu’il est visionnaire et qu’il sait que ce but pris à l’ultime seconde va être le début de jours de galère(s) ? Peut-être un peu tout ça à la fois. Le soir même, Manchester City renverse incroyablement la tendance face au Bayern Munich (de 1-2 à 3-2 dans les cinq dernières minutes), et revient à égalité de points avec les Romains. Le lendemain, les joueurs de Rudi Garcia sont de retour dans la capitale italienne. Et pour De Rossi, les emmerdes commencent.
Une ex-femme et un boss de Rome
Quelques jours plus tard, le 1er décembre, le nom de De Rossi fait la Une des journaux en Italie. Mais pas directement à cause du joueur. En réalité, c’est son ex-compagne, Tamara Pisnoli, qui défraie la chronique. La raison ? La jeune femme a été arrêtée par la police en compagnie de sept autres personnes pour avoir séquestré un entrepreneur romain. La victime se trouvait dans un bar lorsqu’il a été enlevé par un groupe de personnes qui l’a jeté dans une voiture, avant de l’amener chez Tamara Pisnoli. Cette dernière a participé à la séquestration, en le frappant et en lui réclamant une somme de 200 000 euros. Selon la reconstitution de la police, cette séquestration serait due à « un prêt bancaire usuraire jamais remboursé » et une « affaire qui aurait mal fini » . Si De Rossi n’a aucun lien direct avec cette histoire, forcément, ça la fout mal. On parle là d’une femme avec qui il a été marié de 2006 à 2009, et avec qui il a eu une fille, Gaia, en 2005. Leur relation passionnelle avait également été marquée par l’assassinat du père de Tamara, Massimo, en 2008. De Rossi avait ainsi dédié à son beau-père son doublé inscrit contre la Géorgie, quelques jours plus tard. Donc, oui : même si le joueur est aujourd’hui fiancé avec l’actrice Sarah Felberbaum, l’arrestation de son ancienne femme l’a forcément atteint.
Et la semaine de merde se poursuit. Le 4 décembre, la Gazzetta dello Sportrévèle que le nom de Daniele De Rossi fait partie des écoutes téléphoniques de l’affaire Mafia Capitale. On résume. Les policiers italiens viennent tout juste d’arrêter un certain Giovanni De Carlo, que l’on considère comme « le nouveau boss de Rome » . Or, il se trouve que le 30 septembre 2013, après une embrouille avec un individu dans une boîte de nuit, Daniel De Rossi a téléphoné à ce fameux Giovanni De Carlo. « J’ai pensé que ce mec avait appelé des gros bras… Du coup, j’ai pensé qu’il fallait appeler Giovanni » , assure alors le joueur au téléphone, à 2h56 du matin. De Carlo lui demande alors « de quoi il aurait besoin » . De Rossi lui dit qu’avec « son coéquipier Mehdi Benatia, ils ont eu un problème avec un type dans une boîte de nuit, et, craignant des conséquences, ils ont pensé à l’appeler. » Ce à quoi De Carlo rétorque : « Tu peux toujours m’appeler… Bravo ! Tu as bien fait Danié, mon ami… » Ami avec un boss d’une organisation criminelle, là encore, ça la fout mal.
Dix jours pourris, et Manchester City
Moscou, Tamara, De Carlo… Pour oublier tout ça, rien de mieux, pour De Rossi, qu’un bon match de football. Samedi, à 18h, la Roma reçoit Sassuolo au stadio Olimpico. Dans les travées du stade, on trouve Manuela, sa maman, Sarah Felberbaum, sa fiancée, et Gaia, sa fille de 9 ans qu’il a justement eu avec Tamara Pisnoli. Mais stupeur, après 18 minutes, Sassuolo mène 2-0 grâce à un doublé de Simone Zaza. La Roma est sonnée, à l’image de De Rossi qui, malgré l’absence de Totti, n’évolue même pas avec le brassard de capitaine, celui-ci ayant été confié à Alessandro Florenzi. Signe de frustration, Capitan Futuro récolte un carton jaune avant la pause. Mais le pire est encore à venir.
Au retour des vestiaires, Danielino commet une nouvelle faute. Deuxième jaune, expulsion. Son premier carton rouge reçu cette saison, et le premier depuis le 5 janvier dernier, face à la Juve. L’épilogue de dix jours pourris, même si, seule satisfaction, la Roma parviendra finalement à revenir à 2-2 en fin de match. Et maintenant ? De Rossi va devoir oublier tout ça et se remettre dedans. S’il sera suspendu la semaine prochaine pour la confrontation face au Genoa, il sera bien là, mercredi soir, pour le match décisif de Ligue des champions face à Manchester City. Une victoire, et les Giallorossi seront qualifiés pour les huitièmes de finale de la C1. Une joie qui, sans nul doute, saurait effacer une semaine noire.
Le résumé de Roma – Sassuolo Peluso chambre la Roma sur Twitter
Par Éric Maggiori