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La séance de ratTrappage
Comme chaque été, la question des gardiens du PSG anime les débats. Des départs ? Des arrivées ? Des ajustements dans la hiérarchie ? Tout est flou pour l'instant, mais Kevin Trapp possède une cartouche que ses concurrents n'ont pas : la Coupe des confédérations pour laquelle il est convoqué, un mois après avoir honoré sa première sélection avec la Mannschaft.
C’est devenu l’un des petits rituels de l’été. Les premiers coups de soleil, Fort Boyard, les bouteilles de Sunny Delight, les Mister Freeze, et les théories fumeuses autour des gardiens du PSG. Une pointure est-elle sur le point d’arriver ? Une hiérarchie est-elle sur le point de se fixer ? Areola va-t-il s’arracher ? Quid du sort de Kevin Trapp ? Quand est-ce que Paris se séparera définitivement de Sirigu ? Le mercato n’était pas ouvert que déjà, la grande foire annuelle avait ouvert ses portes. Bien sûr, tout avait commencé bien avant l’été. Au moment du chassé-croisé entre Areola et Trapp dans les cages parisiennes à l’hiver dernier, la politique du club autour de ses portiers commençait à faire froncer des sourcils. Depuis, plusieurs nouveaux épisodes ont alimenté le feuilleton, entre un Kevin au regard perdu et à la mine défaite qui prend six pions au Camp Nou en mars et un Areola propre en Coupe de France et en Coupe de la Ligue, et vainqueur des deux trophées.
Début juin, Le Parisien – bien informé pour tout ce qui concerne le PSG – mettait une nouvelle pièce dans la machine en balançant que le club de la capitale voulait enrôler un nouveau gardien. Ce qui ne ferait pas les affaires de Kevin Trapp, pas content qu’on vienne lui mettre un nouveau concurrent entre les pattes, et qui demanderait à quitter le PSG si tel était le cas. Et Areola dans tout ça ? En manque cruel de temps de jeu, il désirerait lui aussi faire une croix sur le statut de numéro 2, quitte à changer de club. Sauf que cet été, Kevin Trapp possède un avantage : une Coupe des confédérations au cours de laquelle il aura peut-être l’occasion de se montrer et de lustrer son blason.
Le bon scénario
La vie parisienne du beau gosse aux yeux bleus est houleuse ces derniers temps, et une bonne vieille compétition internationale ne peut que lui faire du bien. Entre les rumeurs, Le Parisien qui annonce que le Bayer Leverkusen et Wolfsburg veulent le faire revenir en Bundesliga, l’ombre balèze et menaçante de Donnarumma qui plane désormais au-dessus du Parc des Princes, Trapp est une bête traquée. Il a pourtant tenu à mettre les points sur les I en martelant à une télé allemande il y a quelques jours : « Je n’ai nullement l’envie de m’en aller. Retourner en Bundesliga ne m’intéresse pas, et continuer à grandir avec ce club me motive énormément. Avec le recul, le fait d’avoir rejoint Paris il y a deux ans a été le meilleur choix de ma carrière. La saison prochaine, mon objectif sera de confirmer que je mérite d’être le gardien titulaire du PSG. »
Une ambition louable, presque courageuse. Juste après cette déclaration, Trapp montait dans l’avion direction la Russie pour y disputer la Coupe des confédérations avec la Mannschaft. Le scénario l’arrange. Une compétition internationale de second choix sans vrai enjeu, donc sans vraie pression, une équipe d’Allemagne B avec son pote Draxler qui hérite du brassard de capitaine, et surtout un Manuel Neuer qu’on ne va pas déranger pour si peu et resté en Allemagne. En mai dernier, au moment où Joachim Löw annonce ce groupe dont le joueur le plus âgé a 29 ans, Kevin Trapp ne comptait pas la moindre sélection. Un affront réparé dès le 6 juin et ce match amical face au Danemark très bien négocié par le Parisien.
La surprise de Löw ?
Briller en amical face au Danemark ne vaudra pas une légion d’honneur à Trapp, mais le gardien du PSG ne s’est pas loupé pour sa première avec le maillot national. Et ensuite ? Impossible de savoir si Löw compte l’utiliser pour la Coupe des confédérations, ou s’il va le laisser cirer le banc. Les autres gardiens convoqués, Leno et Ter Stegen, sont des costauds et il serait logique que la place de titulaire revienne à l’un des deux. Reste l’hypothèse d’une grosse surprise réservée par Löw, ou de la politique du roulement qui permettrait aux goals de tourner au fur et à mesure des matchs. Pour l’instant, le chef d’orchestre n’a donné aucune indication, se contenant d’afficher un enthousiasme discret en conférence de presse : « Pour moi, la Coupe des confédérations est comme un cadeau. Elle nous aidera à atteindre nos objectifs l’année prochaine ou plus tard et aidera à faire progresser nos joueurs. Il y a aussi une forme d’émulation quand de jeunes joueurs débarquent. La lutte pour les places nous fait du bien. »
Trapp sait très bien qu’il pourra jouer toutes les Coupes des confédérations au monde, il ne chipera jamais la place de Neuer en sélection. Mais Trapp sait aussi que peu importe le temps de jeu qu’il aura, il devra en faire un tremplin pour sauver la sienne au PSG. Et même s’il ne joue pas, il porte désormais l’étiquette « international allemand » , ce qui est toujours ça de pris. Pendant ce temps-là, Areola a enchaîné les matchs en tant que troisième gardien de l’équipe de France, en se maintenant en forme, mais sans jouer. Désormais en vacances, il a tout le temps de suivre les matchs de l’Allemagne en Coupe des confédérations, entre un Mister Freeze, une gorgée de Sunny Delight et un épisode de Fort Boyard, en priant pour que Trapp ne joue pas non plus.
Par Alexandre Doskov