- C3
- Quarts
- OM-Leipzig (5-2)
La sauce Sakai
Auteur du cinquième but de l'OM jeudi soir, Hiroki Sakai s'est offert un cadeau parfait le jour de ses 28 ans, mais est surtout venu ponctuer une performance XXL.
La bonne intuition ne se trouve pas toujours où on le pense. La preuve : avant ce quart de finale retour, elle est peut-être venue de l’auriculaire de Rudi Garcia, lui qui avait hurlé son souhait de « sortir sans regret du Vélodrome. Et mon petit doigt me dit que si on donne tout, on ressortira avec la qualification. » Bingo : jeudi soir, face à Leipzig (5-2), l’OM a tout donné et même probablement plus que ce à quoi on pouvait s’attendre. De cette soirée, certains retiendront encore les douceurs distribuées tout au long de la rencontre par Dimitri Payet, d’autres peut-être le sourire de Garcia au moment de glisser à un ramasseur de balles de gagner un peu de temps.
On jouait alors la 67e minute d’une nuit étouffante, Payet venait de faire décoller le Vélodrome d’une merveille d’extérieur du droit et l’OM tenait déjà sa qualification pour les demi-finales de la Ligue Europa. On n’avait encore rien vu : s’il fallait garder une image de cette virée au bras de la folie, ce serait certainement celle d’Hiroki Sakai enseveli par ses potes, alors que le surveillant de la rencontre, Björn Kuipers, s’apprêtait à siffler la fin de la récré. Leipzig venait alors de jouer un dernier corner pour l’espoir, son gardien Péter Gulácsi était monté, et sur le contre, l’international japonais a inscrit le cinquième but marseillais dans une cage vidée de son propriétaire. Voilà comment Sakai a ouvert le premier bonbon de son aventure à Marseille. Voilà surtout comment le Japonais a merveilleusement ponctué une copie héroïque.
La cerise d’anniversaire
Lorsqu’il a débarqué au club en juillet 2016, on avait pourtant entendu ce commentaire de Jean-Philippe Durand, à l’époque encore responsable de la cellule de recrutement de l’OM : « Je n’ai aucune certitude sur son intégration. » Alors oui, moins de deux ans après son arrivée à Marseille, Hiroki Sakai ne parle que très peu le français, mais il raconte bien autre chose : le Japonais dessine une courbe d’évolution sportive parfaite entre des performances souvent au minimum courageuses, au mieux brillantes dans un couloir droit où il règne en maître et d’où partent le plus souvent les offensives marseillaises, présence de Thauvin devant lui oblige.
Cela a encore été le cas jeudi soir, et Sakai a été plus qu’au niveau, que ce soit au départ derrière comme ensuite un poil plus haut lorsqu’il a pris la place de Sarr, buteur, mais lâché par son épaule. En réalité, le samouraï olympien a symbolisé le cœur mis à l’ouvrage par son équipe, et ce but, inscrit le jour de ses 28 ans, est une cerise magnifique. Certaines images marquent une soirée, et sa rage au moment de revenir dans les pattes de Yussuf Poulsen lors des dernières bourrasques ou sa colère froide lorsqu’il a reçu un jaune après contestation, et ce, alors qu’il avait subi une faute évidente de Jean-Kevin Augustin, en font partie. Récemment, il glissait timidement sa volonté de rester au club tout en avouant savoir que cela dépendrait de ses performances. Ceci est une réponse plus que royale. Et une certitude qui se confirme : Sakai est plus qu’un VRP en représentation, c’est un compagnon d’exploit.
Par Maxime Brigand