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- Sampdoria Gênes/Naples
La Sampdoria tient finalement le coup
Équipe-surprise du début de saison, la Sampdoria est parvenue à passer avec succès son cycle de fer, en tenant en échec la Roma et le Milan AC et en battant la Fiorentina. Ce soir, face au Napoli, les Doriani vont tenter de confirmer, encore.
L’amertume de ne pas avoir empoché les trois points après avoir mené 2-0 reste, mais la Sampdoria ramène tout de même un bon nul de son déplacement à Cagliari. Nous sommes à la mi-octobre, au soir de la 7e journée et ce résultat lui permet de conserver sa 3e place à quatre longueurs de la Juventus et trois de la Roma. Le club génois est sans aucun doute la bonne surprise de ce début de saison, mais comme de coutume dans ce cas de figure, les pronostics sur la fin de cette embellie vont bon train : « Ça va craquer » , « Attendez quand les gros vont revenir » , « L’enthousiasme va vite retomber » . En effet, les pitreries du nouveau propriétaire Luigi Ferrero ne peuvent pas masquer bien longtemps les lacunes d’une équipe en surrégime. Le calendrier ayant également bien aidé. Après sept journées, la Samp avait affronté Palerme, le Torino, Sassuolo, l’Atalanta, Cagliari et le Genoa lors du derby de la lanterne. Une entrée en matière plutôt légère qui justifiait en partie le nombre de points engrangés. Il fallait un test, un vrai. Il y en aura en fait plusieurs avec cette série de matchs face aux gros poissons : Roma, Inter, Fiorentina, Milan, Napoli et le déplacement à Cesena au milieu de tout ça pour faciliter la digestion. La Samp a finalement survécu, mieux, une victoire ce lundi soir contre les Napolitains et elle occuperait encore cette troisième place.
Plus forte que les intempéries
Si elle n’a pas craqué, la Samp a tout de même connu un sacré coup de frein avec un seul succès lors des six derniers matchs : une victoire contre la Fiorentina (3-1). Seulement voilà, elle n’a perdu également qu’une seule fois, chez l’Inter, à la 90e et sur penalty. C’est à ce jour son unique revers de la saison. Seule la Vieille Dame fait aussi bien. Mihajlović avait annoncé une équipe de caractère, il ne nous a pas déçus. Le Serbe martèle à ses troupes ce point de vue et les met en garde, comme dimanche en conférence de presse d’avant-match : « Si je devais voir mes joueurs sans la même férocité que leurs adversaires, ils passeraient une très mauvaise semaine. » On est à la limite de la caricature du dictateur balkanique, mais c’est sans aucun doute un des points forts de cette équipe qui ne peut compter sur la qualité de ses concurrents directs.
En plus de cette série de rencontres compliquées, la Samp a dû se confronter aux intempéries qui ont frappé la ville de Gênes deux fois en l’espace d’un mois, début octobre et début novembre. Des pluies torrentielles se sont abattues sur la cité portuaire et ont fait déborder les torrents qui la traversent. Une catastrophe naturelle malheureusement récurrente en Ligurie depuis cinq ans. Les dégâts matériels ont été nombreux et le stade Luigi Ferraris a lui aussi mangé. Difficile de se concentrer sur le football dans ces moments-là, mais les joueurs ont réussi à faire abstraction. Ils se sont même nourris de cette adversité afin de ne pas lâcher le morceau et offrir un sourire à leurs supporters en galère. La Samp est donc encore dans le coup, grâce aussi à ses concurrents directs qui avancent à son rythme. Seul le duo Juve-Roma mène un train d’enfer.
Conte suit tout ça de près
Toutefois, il serait réducteur de faire de la Samp une équipe misant presque tout sur ses qualités mentales. En réalité, elle possède un effectif qui a la qualité nécessaire pour tenir le choc en haut de tableau. Antonio Conte s’en est aperçu et a convoqué pas moins de quatre Doriani lors des derniers matchs de la Squadra Azzurra. Et ils ont tous joué et plutôt bien. Le milieu à tout faire Roberto Soriano est entré en jeu contre la Croatie. Le latéral droit Lorenzo De Silvestri a démarré l’amical contre l’Albanie, rencontre à laquelle ont également participé les attaquants Manolo Gabbiadini et Stefano Okaka. Ce dernier a inscrit le seul but du match. Et encore, le défenseur central Alessio Romagnoli aurait également dû être de la partie s’il n’avait pas connu des problèmes physiques ces dernières semaines. Tous ont leur carte à jouer pour intégrer le groupe azzurro sur la durée.
Cette Samp est solide et peut se targuer d’avoir la deuxième meilleure défense de la Serie A en compagnie de l’AS Roma. 9 buts encaissés, dont trois penaltys et un CSC. À noter le retour en grâce de Sergio Romero, indésirable cet été et relancé par la blessure du titulaire Viviano. « Sinisa est un entraîneur de parole qui ne se fout pas des gens » , aime à dire Angelo Palombo. Et le portier vice-champion du monde a pu s’en rendre compte. On lui a donné sa chance, il l’a saisie et n’est plus sorti de l’équipe. Reste à régler cette relative efficacité offensive avec seulement 15 buts inscrits malgré un trio Gabbiadini-Okaka-Eder au fort potentiel. Seulement, à force de se démener entre pressing et repli défensif sur le front de l’attaque, ce sont leurs qualités techniques intrinsèques qui en pâtissent. Tout n’est pas parfait chez les Blucerchiati, tout comme chez les Rossoneri, la Viola, Biancocelesti, Nerazzurri, Azzurri et Rossoblù. Le rouge et le bleu du rival du Genoa troisième depuis dimanche soir. Raison de plus pour battre le Napoli ce lundi soir.
Par Valentin Pauluzzi