- Serie A
- J18
- Genoa-Sampdoria (2-3)
La Sampdoria remporte un immense derby
Au terme d’un match exceptionnel aussi bien sur le terrain qu’en tribunes, la Sampdoria s’adjuge le derby de Gênes (2-3). Après avoir mené 3-0, les Blucerchiati se sont fait très peur, mais ils conservent finalement l’essentiel avec une victoire qui va leur faire énormément de bien.
Genoa 2-3 Sampdoria
Buts : Pavoletti (69e et 81e) pour le Genoa // Soriano (18e et 49e) et Eder (39e)
Dieu dit : « Que la lumière soit ! » Et la lumière fut. On ne sait pas s’il avait déjà pensé à créer Antonio Cassano à ce moment, mais c’est bien le pibe de Bari qui a éclairé le derby de la Lanterne. Mieux physiquement, même s’il n’a pas encore récupéré un physique divin – ça va être dur… -, Fantantonio a une nouvelle fois démontré que le football est avant tout une affaire de talent. Et Cassano en a à revendre, malgré son caractère difficile. Sur l’ouverture du score de Soriano, c’est lui qui imagine une ouverture géniale. Quand Eder double la mise, c’est encore lui qui initie l’action en relais de Carbonero. Devinez qui offre ensuite son doublé à Soriano ? Cassano évidemment. Ce sera suffisant pour la Samp, malgré une énorme réaction d’orgueil du Genoa. Et si Cassano réussissait maintenant le miracle de convaincre Conte de l’emmener à l’Euro ?
Cassano illumine la Lanterne
Comme souvent lors du derby de la Lanterne, le spectacle se trouve d’abord en tribunes. Le stadio Marassi est bouillant, les tifos sont superbes, et le début de rencontre est d’ailleurs interrompu quelques instants en raison d’un manque de visibilité dû aux fumi’ craqués en travées. Côté terrain, c’est le Genoa, « à domicile » pour l’occasion, qui se met le premier en évidence avec une tête de Pavoletti qui fuit de peu le cadre (9e). La Sampdoria réagit, elle, avec un bon coup franc de Zukanović claqué en corner par Perin (14e). Pas de quoi enflammer la rencontre, ou plutôt pas encore. Car moins de cinq minutes plus tard, la défense du Genoa se laisse totalement surprendre par une ouverture en première intention de Cassano, à qui la trêve a visiblement fait du bien. Seul face à Perin, Soriano ne laisse pas passer sa chance d’ouvrir le score (0-1, 18e).
Trop facilement pris à défaut, le Genoa s’emploie à vite rectifier le tir. Mais si les Rossoblù y mettent du cœur, ils sont bien trop brouillons pour surprendre la défense attentive de leur voisin génois. Les Blucerchiati semblent même plus en mesure de doubler la mise que de se faire rejoindre au tableau d’affichage. Bien compacte défensivement, et assez juste et rapide dans sa projection offensive, la Samp démontre que la greffe Montella commence à prendre. Viviano doit toutefois s’employer devant Laxalt après une action confuse (35e). Sur un contre rapide, Eder confirme néanmoins la physionomie de la rencontre. Après un échange entre Cassano et Carbonero, l’Italo-Brésilien ouvre en effet parfaitement son pied pour doubler la mise (0-2, 39e). Le Genoa tente bien de revenir sur un coup franc obtenu à la suite d’une action totalement décousue, mais la tentative déviée de Lazović passe juste à côté (46e). À la pause, l’avantage de la Samp est logique.
La Samp se met à l’abri, puis se fait (très) peur
Ce sont d’ailleurs les hommes de Montella qui attaquent le mieux la seconde période. Lancé par Cassano, décidément dans tous les bons coups, Carbonero voit d’abord son centre dévié échouer dans le petit filet extérieur. Puis Eder met à contribution Perin sur le corner qui suit (47e). Le Genoa boit déjà la tasse, et la Samp ne se prive évidemment pas de lui maintenir sa tête sous l’eau. Trouvé par Regini, Cassano trouve une passe délicieuse pour Soriano qui conclut tout aussi joliment (0-3, 49e). Le Genoa est définitivement submergé et ce ne sont pas les entrées des recrues Suso et Rigoni qui y changent grand-chose. Pis, Viviano sort deux grosses parades sur les sursauts d’orgueil rossoblù signés coup sur coup par Suso et Lazović (58e). Eder peut tranquillement céder sa place à Correa, le job est déjà fait, et bien fait. Du moins croit-on…
Car si la Samp semble d’abord gérer en toute sérénité, elle se fait peur toute seule. Pavoletti est d’abord oublié sur corner et réduit ainsi la marque (1-3, 69e). Dans la foulée, Moisander tricote devant sa surface et perd le ballon. Trouvé par Pavoletti, Lazović a une occasion en or de relancer complètement la partie, mais il manque le cadre en un contre un devant Viviano (70e). La Samp a eu chaud et se crispe face à un Griffon qui se rue en attaque. Sur un bon ballon de Rincón, Pavoletti prend ainsi le meilleur sur Zukanović avant de lober Viviano et de pousser le ballon de la tête dans le but vide (2-3, 81e). Le stadio Marassi est désormais en ébullition ! Le match est entré dans une autre dimension : Gakpé teste Viviano (89e), puis Zukanović manque de marquer contre son camp (90e). Néanmoins, le Genoa a beau pousser, il ne parviendra pas à égaliser, et c’est même Baretto qui touchera la barre en toute fin de match (94e). La Sampdoria s’adjuge ainsi un derby exceptionnel qui va lui faire beaucoup de bien. Quant aux Rossoblù, ils s’en voudront sans doute longtemps d’avoir réagi aussi tard.
Par Eric Marinelli